EHPAD en détresse
350 manifestants à Chartres

2018-01-30 Chartres Manif EHPAD 03

Aux fenêtre de l’Hôtel-Dieu

Bien avant 14 h 30, heure du ren­dez-vous, une foule s’était mas­sée devant l’escalier monu­men­tal de l’Hôtel-Dieu de Chartres en ce mar­di 30 jan­vier 2018. Des per­son­nels d’EHPAD(1) du dépar­te­ment en grand nombre mais aus­si des retrai­tés dont les orga­ni­sa­tions syn­di­cales sou­te­naient le mouvement.

Appelé, au niveau dépar­te­men­tal, par la CGT et FO [voir le tract], ce ras­sem­ble­ment était appuyé par une grève dont on pou­vait voir la preuve par l’immense cali­cot accro­ché aux grilles sur la rue du Docteur-Maunoury et les affi­chettes col­lées aux fenêtres du ser­vice au 2ème étage du bâtiment.

Le porte-parole de FO rap­pelle que le ter­rain de l’Hôtel-Dieu a été acquis en 1844 et que c’est le plus gros EHPAD du dépar­te­ment depuis 1996. Or, dans le cadre d’un « retour à l’équilibre finan­cier », la direc­tion des Hôpitaux de Chartres avec l’aval de l’ARS(2) a déci­dé de vendre le bâti­ment dans les trois ans. La nou­velle tari­fi­ca­tion pré­vue par la ministre Buzyn va réduire les moyens finan­ciers de tous les EHPAD et de fac­to créer des défi­cits qui ‘’jus­ti­fie­ront’’ de nou­velles coupes sombres dans les moyens et les effec­tifs. À pro­pos des 50 mil­lions d’€uros sup­plé­men­taires annon­cés avant la grève, le syn­di­ca­liste fait remar­quer que cela repré­sente pour l’Eure-&-Loir… « un peu plus de 10.000 € par EHPAD, soit même pas la moi­tié d’un poste ! Le compte n’y est pas. » 

2018-01-30 Chartres Manif EHPAD 02Un inter­ve­nant CGT dénonce le mépris de la Préfète pour les anciens, les familles et les pro­fes­sion­nels quand elle refuse de ren­con­trer ce jour les repré­sen­tants des orga­ni­sa­tions syn­di­cales et des per­son­nels bien que la demande ait été faite il y a deux semaines. Il pour­suit « Cette action doit débou­cher sur des réponses urgentes de l’État afin de mettre les moyens finan­ciers à la hau­teur du soin que nous devons accor­der à nos per­sonnes âgées. »

Le cor­tège, fort de 350 par­ti­ci­pants, se met ensuite en route, pas­sant par la place des Épars, le bou­le­vard Maurice-Viollette et abou­tit à la Préfecture. Les mani­fes­tants font preuve d’un dyna­misme juvé­nile alliant klaxons, sirènes, slo­gans (‘soi­gnants mal­me­nés, patients en dan­ger, on en perd le sens de nos métiers’’, ‘’rési­dents négli­gés, per­son­nels usés’’, ’’pro­fits par­tout, san­té nulle part’’), chan­sons (’un pas en avant, trois pas en arrière, c’est la poli­tique de notre gou­ver­ne­ment’’…), et même faran­dole finale.

Un tour du bâti­ment pré­fec­to­ral per­met un arrêt devant l’antenne ter­ri­to­riale de l’ARS où l’on scande sur l’air des lam­pions « On veut des moyens ! ». La démons­tra­tion, inédite par son ampleur dans notre dépar­te­ment, se ter­mine par un « On lâche rien ! » tour­né vers les suites du mouvement.

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1. Établissement hos­pi­ta­lier pour per­sonnes âgées dépendantes.

2. Agence régio­nale de santé.