Notre Rêve des Landes
Des milliers sur la ZAD

Tous les témoi­gnages convergent pour affir­mer le suc­cès du ras­sem­ble­ment du 10 février 2018 sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Par exemple, Janie Arnéguy d’Ensemble! s’enthousiasme : « Combien étions-nous ? 20 000 c’est sûr, 30 00 c’est vrai­sem­blable. Et quand j’ai quit­té le ras­sem­ble­ment, vers 17h30, des mil­liers de jeunes se pres­saient tou­jours vers la ferme de Bellevue. » Notre ami Willy Proust (auteur de la plu­part des pho­tos de cet article, qu’il en soit remer­cié) confirme « Il y avait énor­mé­ment de monde. »  Janie pré­cise : « Tous les stands étaient débor­dés, mais la bonne humeur et la joie étaient par­ta­gées. Et même la pluie a eu la déli­ca­tesse d’attendre 17h avant de cares­ser les visages » et, détail émou­vant, elle ajoute : « Les plus anciens ne ces­saient de se tom­ber dans les bras, se rap­pe­lant les années où mobi­li­ser n’était pas facile. […] Les jeunes étaient mas­si­ve­ment pré­sents à cette manif car­na­val qui témoigne que la lutte paie et qu’un autre monde est néces­saire et possible. »

Manif car­na­val ? Willy décrit : « D’abord, il y a eu un grand feu pour brû­ler un avion puis tous les pro­jets inutiles comme Center Parc, etc. Puis, un genre de faran­dole avec dra­gons, cro­co­dile et un tri­ton de 40 mètres de long. C’était très sym­pa et cela a amu­sé les enfants comme les adultes. Une autre action sym­bo­li­sait l’en­ra­ci­ne­ment de l’a­ve­nir par la plan­ta­tion d’arbres et arbustes. » Et de conclure : « Pour résu­mer, ce ras­sem­ble­ment pour fêter la vic­toire fut une réus­site. Maintenant, c’est l’a­ve­nir de la ZAD qui va se déci­der. » Janie ne dit pas autre chose : « Cette vic­toire ouvre une nou­velle étape encore pleine d’inconnu. Mais avec une cer­ti­tude, sur la ZAD rien ne sera plus comme avant. »

La pré­sence des mil­liers de sou­tiens avait force d’engagement à res­ter vigi­lants et à pour­suivre la lutte pour les objec­tifs rap­pe­lés par le mou­ve­ment anti-aéro­port dans le com­mu­ni­qué com­mun du 17 janvier :

 

  • La néces­si­té pour les pay­sannes et habi­tantes expro­priés de pou­voir recou­vrer plei­ne­ment leurs droits au plus vite.
  • Le refus de toute expul­sion de celles et ceux qui sont venus habi­ter ces der­nières années dans le bocage pour le défendre et qui sou­haitent conti­nuer à y vivre ain­si qu’à en prendre soin.
  • Une volon­té de prise en charge à long terme des terres de la ZAD par le mou­ve­ment dans toute sa diver­si­té pay­sans, natu­ra­listes, rive­rains, asso­cia­tions, anciens et nou­veaux habitants.

 

Pour le mettre en œuvre, nous aurons besoin d’une période de gel de la redis­tri­bu­tion ins­ti­tu­tion­nelle des terres. Dans le futur, ce ter­ri­toire doit pou­voir res­ter un espace d’expérimentation sociale, envi­ron­ne­men­tale et agricole.

Depuis notre Eure-&-Loir, enga­gés dans un com­bat contre un autre GPI, la conces­sion auto­rou­tière des RN 12 et 154, nous saluons la per­sé­vé­rance du mou­ve­ment de Notre-Dame-des-Landes deve­nu, comme le pro­cla­mait un auto­col­lant qui fleu­ris­sait par­tout en ce same­di, Notre Rêve des Landes. Les miltant.e.s qui, ici, ont fait connaître cette juste cause depuis des années, sont allés sur la ZAD pour concré­ti­ser leur sou­tien ou, en 2015, ont fait des pieds et des mains pour accueillir au mieux la trac­to-vélo, éprouvent la satis­fac­tion d’avoir, un tout petit peu, contri­bué à cette pre­mière mais grande victoire.

Notre-Dame-des-Landes 10-02-2018 Fête Vigilance 09

La vidéo de l’ex­cellent site reporterre.net