Retraites : la CGT donne
le coup d’envoi en Eure-&-Loir

Démarrage en dou­ceur pour la pre­mière mani­fes­ta­tion de la CGT pour la défense des retraites à Chartres : 125 per­sonnes, un nombre modeste mais encou­ra­geant, trois semaines après la rentrée.

Baisse des pen­sions de 10 à 30 %

Le ren­dez-vous avait été don­né devant le siège de la CARSAT (1), face à l’Hôtel-Dieu. Dans sa prise de parole d’avant défi­lé,  Bernard Vinsot, secré­taire dépar­te­men­tal de la CGT a dénon­cé la noci­vi­té du pro­jet Macron-Delevoye  : « Le gou­ver­ne­ment de M. Macron est prêt à toutes les mani­pu­la­tions pour faire pas­ser son pro­jet de loi sur la réforme des retraites. Pour la CGT, la réforme abou­ti­ra fata­le­ment à une baisse du niveau des pen­sions de 10 à 30 % et plus. Le gou­ver­ne­ment a annon­cé qu’il n’entendait pas consa­crer plus de 14% de la part du PIB pour les retraites, pour satis­faire aux desi­de­ra­ta de l’Union euro­péenne et du capi­tal, alors que les retrai­tés seront de plus en plus nom­breux. 35% en plus d’ici 2050. La base de cette réforme est qu’il faut résor­ber le régime des retraites qui est en défi­cit, mais il le restera. »

Le pro­jet de la CGT

Il évoque quelques mesures du pro­jet alter­na­tif du syn­di­cat : « La CGT pro­pose une amé­lio­ra­tion signi­fi­ca­tive des retraites en ins­ti­tuant l’égalité sala­riale hommes-femmes, en aug­men­tant les salaires et en assu­rant des emplois stables et qua­li­fiés jusqu’à l’âge de la retraite. Il fau­dra aus­si sup­pri­mer les exo­né­ra­tions de coti­sa­tions sociales, en vingt ans, elles sont pas­sées de 1,9 mil­liards d’euros à 27,6. Il fau­dra aus­si la mise en place d’un malus sur les emplois pré­caires, une contri­bu­tion sociale sur les reve­nus finan­ciers et lut­ter contre l’évasion fis­cale. La retraite de demain se construit dès aujourd’hui. Il faut pré­ser­ver et amé­lio­rer notre modèle social. »

Des slo­gans bien sentis

Le cor­tège se met ensuite en route pour rejoindre la Préfecture, où siège la repré­sen­tante du gou­ver­ne­ment, pas­sant par la place des Épars. Des slo­gans, par­fois peu amènes à l’égard du pré­sident, résonnent dans les rues, qu’on en juge :

  • Cette réforme est une arnaque – Notre meilleure retraite c’est l’attaque
  • La retraite à soixante ans – Le taux plein 37ans et demi – La pen­sion à 75% — Notre digni­té se joue ici
  • Retraites démo­lies, emplois mas­sa­crés, salaires blo­qués – Y’en a assez
  • Nous voi­là les poings liés – Face à une réforme à point nom­mée – Point d’humanité dans ce pro­jet – Du poing sur la table on va taper
  • Cette réforme on la met au pla­card — Pas de négo­cia­tions – Point-barre
  • Macron, ta retraite à points on lui dit non – Plus de tra­vail et plus long­temps – Pour au final moins d’argent – As-tu fini de nous prendre pour des c… ? C’est dans ta g… que nos poings finiront
  • La retraite à points – Point de digni­té pour les sala­riés qui iront bos­ser jusqu’à en cre­ver – Point de pen­sion pour les retrai­tés qui auront à peine de quoi bouffer

Vers l’u­ni­té syndicale ?

À l’issue de cette pre­mière jour­née d’action, on ne peut qu’approuver la décla­ra­tion ini­tiale de Bernard Vinsot : « Oui, exi­geons le retrait de la réforme des retraites. Nous devons construire un mou­ve­ment social inter­pro­fes­sion­nel et inter­gé­né­ra­tion­nel ins­crit dans la durée. Ce 24 sep­tembre était la pre­mière étape. » Plutôt que des actions sépa­rées (FO mani­fes­tait le same­di pré­cé­dent à Paris), une lutte inter­syn­di­cale per­sé­vé­rante est indis­pen­sable. La pré­sence de mili­tants Solidaires et FSU ce 24 sep­tembre en donne l’espoir.

 

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  1. Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail.