Non au Centre de rétention
administrative à Orléans

Nous ne vou­lons pas de Centre de réten­tion admi­nis­tra­tive, ni à Orléans, ni ailleurs

 

 

L’État a pris la déci­sion d’ouvrir un Centre de réten­tion admi­nis­tra­tive à Olivet, en agglo­mé­ra­tion immé­diate d’Orléans, dans le Loiret. Son ouver­ture est pro­gram­mée pour 2023.

Membres de la socié­té civile d’Orléans et du Loiret, militant·es asso­cia­tifs et asso­cia­tives, syn­di­ca­listes, uni­ver­si­taires, écrivain·es, acteurs et actrices de la vie cultu­relle et artis­tique, nous vou­lons dire ici le rejet vis­cé­ral que nous ins­pire ce projet.

Centre de rétention administrative (CRA) [dessin 2]Un Centre de réten­tion admi­nis­tra­tive c’est une pri­son pour étranger·es.

C’est un endroit où l’on enferme des femmes, des hommes, des enfants au seul titre qu’elles et ils sont « sans-papiers ».

Il existe aujourd’hui 24 Centres de réten­tion admi­nis­tra­tive et 26 Locaux de réten­tion admi­nis­tra­tive en France et dans l’Outre-mer.

La déci­sion de l’État d’ouvrir un vingt-cin­quième Centre de réten­tion admi­nis­tra­tive dans le Loiret, l’a été « en toute dis­cré­tion » comme l’a révé­lé La République du Centre le 17 septembre.

Elle a entre autre été prise pour évi­ter aux forces de l’ordre la péni­bi­li­té du tra­jet jusqu’au Centre de réten­tion admi­nis­tra­tive de Rennes. Nous pei­nons même à com­men­ter cette infor­ma­tion tant elle semble irréelle. Elle est mal­heu­reu­se­ment repré­sen­ta­tive d’un monde qui sombre chaque jour un peu plus dans la barbarie.

Faut-il rap­pe­ler que, plu­sieurs fois, la France a été condam­née par la Cour euro­péenne des droits de l’homme pour les condi­tions de déten­tion en leur sein ?

À de nom­breuses reprises, la Cimade a dénon­cé des espaces extrê­me­ment sécu­ri­taires et déshu­ma­ni­sés, où la sur­veillance est inces­sante et inter­dit toute intimité.

Que dire des condi­tions mêmes d’expulsion du ter­ri­toire dont la vio­lence a été maintes fois documentée.

Les femmes, les hommes et les enfants qui ont tra­ver­sé des mil­liers de kilo­mètres pour arri­ver jusqu’ici ne l’ont pas fait de gai­té de cœur. Les récits de leurs par­cours sont jon­chés d’horreur. Elles et ils subissent ici une « poli­tique de l’immigration » qui en fait des dos­siers à trai­ter, des corps à caser un jour, à expul­ser plus tard.

L’instrumentalisation de la pré­ten­due « ques­tion » de l’immigration par le pou­voir est un témoin de la péné­tra­tion des thèmes et idées de l’extrême droite dans la vie poli­tique hexagonale.

Nous défen­dons à l’inverse des valeurs d’égalité et de solidarité.

Nous appe­lons la popu­la­tion d’Orléans et du Loiret à se mobi­li­ser pour que ce Centre de réten­tion admi­nis­tra­tive ne voit pas le jour. Nous vou­lons que soient fer­més les centres et locaux de réten­tion et que soient sup­pri­mées plus lar­ge­ment toutes les formes d’enfermement spé­ci­fiques aux per­sonnes étrangères.

Ni ici, ni ailleurs, ni aujourd’hui, ni demain nous n’accepterons les pri­sons pour étranger·es. Personne n’est illégal.

 

Signataires :

Gabriel Bergounioux, Professeur de lin­guis­tique, Université d’Orléans
Emmanuel Bruneau, ensei­gnant, syn­di­ca­liste SNFOLC Loiret
Janine Carrein, ASTI Orléans
Sophie Chaduteau, pro­fes­seure des écoles, syn­di­ca­liste SNUipp-FSU Loiret
Bruno Chirouse, syn­di­ca­liste FSU Loiret
Myriam Djebour, res­pon­sable de l’action cultu­relle du Cinéma Les Carmes
Maurice Elain, Cercle de silence d’Orléans
Karin Fischer, Professeure en études irlan­daises et bri­tan­niques, Université d’Orléans
Aline Henninger, maî­tresse de confé­rence en japo­nais, Université d’Orléans
Iwan Lépingle, auteur de bande dessinée
Majnun, artiste, auteur/compositeur/interprète
Marie-Aude Murail, écrivain
Christophe Petit, ensei­gnant, CGT éduc’action Loiret
Ségolène Petit, Collectif de sou­tien aux jeunes iso­lés étran­gers du Loiret
Théo Roumier, syn­di­ca­liste SUD édu­ca­tion Loiret en Lycée professionnel
Ruff, rap­peur, Gilet jaune
Chantal Thabourin, RESF Loiret
Sophie Todescato, libraire
Laélia Véron, maî­tresse de confé­rence en sty­lis­tique, Université d’Orléans
Tanguy Viel, écri­vain
Antoine Volodine, écrivain
Nelly Wedajo, SUD Santé-Sociaux Loiret