Retraites :
Visite au MEDEF eurélien
Vidéo devant le MEDEF départemental
À chaque jour son action, ou presque, telle est désormais la devise de l’Intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, FSU, Solidaires) qui avait appelé à se rassembler sur le rond-point de la sortie de Chartres vers Orléans, ce 14 janvier. Un fort vent (mais, heureusement, pratiquement sans pluie) balayait l’espace. Inconvénient : les mains, surtout si elles tenaient pancartes ou banderoles, devenaient vite rouges et engourdies. Avantage : les drapeaux se déployaient fièrement !
Le temps de s’installer aux quatre routes d’entrée (zone sécurisée par de la police), de peindre en blanc des slogans sur la chaussée et d’écouter les prises de paroles syndicales, c’est durant 45 minutes que la circulation a été interrompue.
La régression sociale ne se négocie pas
Tous les syndicats ont fustigé le tour de passe-passe du retrait temporaire de l’âge pivot. La CGT a affirmé qu’il n’est d’ailleurs « pas l’essentiel dans la contre-réforme macronienne qui prévoit la diminution généralisée des pensions, le contrôle étatique des dépenses et l’ouverture en grand aux géants des fonds de pension. Comme dans le bonneteau sur les marchés, elle est fondée sur le détournement de l’attention du public pour l’escroquer. » Il conclut : « La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat ! »
La FSU précise que tous les pays qui ont mis en place ce système de retraites à points ont vu exploser le nombre de retraités pauvres. « Ce n’est pas le projet de société de la FSU ! » « La retraite n’est pas une allocation de survie que l’on concède à des personnes qui sont devenues incapables de travailler, c’est un droit à vivre dignement. Il faut améliorer notre système de retraites en prenant en compte la pénibilité, les années d’études, en corrigeant les inégalités actuelles, en particulier entre les femmes et les hommes. »
Grève générale !
À propos de la conférence de financement concédée à la CFDT, FO affirme : « Cela revient à exiger à ce que nos organisations syndicales cogèrent la réforme en organisant des économies sur les retraités et en s’inscrivant dans la réforme par points. » « Nous estimons que les confédérations syndicales qui appellent au retrait doivent maintenant appeler clairement à la grève générale afin que les AG puissent se prononcer en toute connaissance de cause. »
La CFE-CGC ne voit dans le projet gouvernemental « autre chose que la mise en place d’une mécanique infernale que la victime est chargée de déminer sans code ni outil et dont l’artificier reste à distance raisonnable des dégâts à prévoir. » « La CFE-CGC reste présente dans l’Intersyndicale constituée contre ce projet de réforme. »
Solidaires tient à ce « qu’on s’applaudisse car ça fait 40 jours qu’on est mobilisés, c’est historique. On est les gardiens de ce dont nous avons hérité, c’est-à-dire des systèmes égalitaires. »
Geoffroy, de la thune !
Le cortège part ensuite dans le quartier proche, comme à l’habitude, au rythme des sonos syndicales et, désormais, de l’active batucada des Gilets jaunes de Nogent-le-Rotrou. Un arrêt est prévu devant le siège du MEDEF, si enthousiaste envers le projet par points qu’on peut légitimement penser qu’il l’a inspiré. Les cris fusent : « Augmentez les salaires ! » (qui feront plus de cotisations retraites), « Geoffroy Roux de Bézieux, sort la thune ! »
Revenue vers le rond-point, la manifestation rencontre un cordon d’une bonne vingtaine de policiers et de leurs voitures. La banderole de tête est roulée. Mais les Gilets jaunes et leurs percussions accompagnés principalement de militants de Solidaires s’avancent jusqu’à eux pour leur rappeler qu’ « on est là, même si Macron ne le veut pas… ». La lutte continue !