Centrale nucléaire de Dampierre : Incident sur le réacteur 3

Communiqué du Réseau Sortir du nucléaire, 24 sep­tembre 2020

Le 6 sep­tembre 2020, réac­teur 3 de la cen­trale nucléaire de Dampierre-en-Burly (Centre Val-de-Loire) a dû être arrê­té. La rai­son ? EDF a décou­vert qu’un des groupes élec­tro­gènes n’aurait pas pu fonc­tion­ner bien long­temps s’il avait dû four­nir de l’électricité en cas de cou­pure de cou­rant. La situa­tion était telle depuis au moins trois ans. À cause d’une fuite de liquide de refroi­dis­se­ment qui n’a jamais été détec­tée depuis 2017.

Les appoints néces­saires en liquide de refroi­dis­se­ment depuis cette date n’ont pas aler­té l’exploitant sur l’éventualité d’une fuite. Pourtant, l’importance de ces équi­pe­ments est telle au plan de la sûre­té que si un de ces groupes élec­tro­gène à moteur die­sel n’est pas en capa­ci­té de fonc­tion­ner et qu’il ne peut être répa­ré sous trois jours, les règles imposent le repli du réac­teur nucléaire (abais­ser la tem­pé­ra­ture et la pres­sion du cir­cuit pri­maire). C’est d’ailleurs en rai­son de cette impor­tance (un réac­teur nucléaire ne doit jamais être pri­vé tota­le­ment d’élec­tri­ci­té pour que le refroi­dis­se­ment du com­bus­tible puisse conti­nur d’être assu­ré) qu’il y a deux groupes élec­tro­gènes par réac­teur nucléaire (redon­dance des sys­tèmes les plus impor­tants pour la sûreté).

Dampierre-en-Burly Centrale nucléaire [Photo WikimediaCommons, Basicdesign]

Colonnes de vapeur d’eau des tours réfri­gé­rantes de Dampierre et leurs ombres au soleil cou­chant, vus à 35 km (2013)

Étant don­né que l’incapacité du die­sel à fonc­tion­ner faute de refroi­dis­se­ment suf­fi­sant a été décou­verte a mini­ma trois ans après le début de cet état, les trois jours des règles d’exploitation sont très lar­ge­ment dépas­sés. C’est pour cette rai­son qu’EDF a décla­ré un évè­ne­ment signi­fi­ca­tif pour la sûre­té le 22 sep­tembre 2020. Un évè­ne­ment qui démontre que les contrôles effec­tués par EDF pour s’assurer du bon fonc­tion­ne­ment des équi­pe­ments obli­ga­toires pour limi­ter les risques d’un acci­dent grave ne sont pas fiables et/ou pas assez fré­quents. Sinon com­ment expli­quer que la fuite n’ait pas été détec­tée en trois années ?

Pour lire ce que déclarent EDF et l’ASN sur cet inci­dent, cli­quez ici.

Pour accé­der à l’ar­ticle sur le site du réseau, c’est ici : https://www.sortirdunucleaire.org/France-Dampierre-Une-fuite-de-liquide-de-refroidissement-depuis-trois-ans