Les Damnés de la Commune / arte.fr jusqu’au 18 août 2021
“Les Damnés de la Commune”
Un documentaire graphique de Raphaël Meyssan (2021)
Par un étonnant dispositif esthétique, ce film fait revivre l’insurrection qui a bouleversé Paris pendant deux mois en 1871. Raphaël Meyssan propose une adaptation animée de son roman graphique éponyme, réalisé à partir de milliers de gravures collectées dans des journaux et des livres de l’époque. Une douzaine de comédiens de choix prêtent leur voix aux personnages. Parmi eux, Denis Podalydès, André Dussollier, Sandrine Bonnaire, Jacques Weber, Félix Moati et Yolande Moreau dans le rôle de Victorine. Simon Abkarian est, quant à lui, le narrateur.
Résumé du film :
Les Damnés de la Commune nous plongent dans la révolution parisienne de 1871, avec les mots et les images de l’époque. Cent cinquante ans après leur publication, les gravures prennent vie. Elles sont l’unique matière de ce film d’animation qui donne à voir l’époque telle qu’elle se voyait elle-même. On découvre la Commune à hauteur femme, à travers le témoignage de Victorine, qui s’engage à cœur perdu dans la révolution. On tremble avec elle, face aux soldats qui s’apprêtent à tirer sur la foule de Montmartre, le 18 mars 1871. On vibre, à ses côtés au milieu de ce peuple qui proclame la Commune sur le parvis de l’Hôtel de Ville, le 28 mars. On s’indigne de ce gouvernement réfugié à Versailles qui refuse de reconnaître les élections et bombarde Paris. On s’enthousiasme avec ces femmes qui se réunissent le soir dans les églises occupées et appellent à défendre la ville et la révolution. On est sidéré par les massacres méthodiques commis par les versaillais durant la Semaine sanglante. On est bouleversé par ces femmes et ces hommes qui ont résisté jusqu’au bout au nom d’un idéal qu’ils pensaient plus grand que leurs propres vies.
Ils ont eu soixante-douze jours pour renverser l’histoire. L’histoire les a emportés. Ce film raconte l’épopée des communards, celle des damnés de la Commune.
La bande annonce
Propos du réalisateur
« Le grand défi était de tenir le spectateur en haleine. À l’image de La Jetée, le court métrage de Chris Marker, réalisé à partir de photos, je me suis attaché au souffle de la narration, explique Raphaël Meyssan. Avec le scénariste Marc Herpoux, nous avons travaillé la construction des personnages, le suspense, les rebondissements, tout en restant rigoureux historiquement. »
« L’autre grand défi, poursuit le réalisateur, consistait à rendre ces dessins vivants. Nous l’avons fait par le travail de montage, celui du studio d’animation Miyu. Mais aussi par les bruitages et la formidable bande-son, toute en trompettes et en violons, signée Yan Volsy et Pierre Caillet. »
Une œuvre collective qui vu le jour « grâce à l’enthousiasme et au soutien de la productrice Fabienne Servan-Schreiber », souligne encore Raphaël Meyssan.