Ils ont roulé pour
l’hôpital de Châteaudun

La mater­ni­té de Châteaudun est fer­mée, 40 motards font rugir les moteurs

Samedi 28 juillet

 

Le Comité pour l’amélioration du ser­vice public hos­pi­ta­lier à Châteaudun n’a pas chô­mé depuis l’annonce des menaces de fer­me­ture de la Maternité.  Pourtant, la mobi­li­sa­tion de la popu­la­tion lors des mani­fes­ta­tions à l’appel des syn­di­cats unis, les péti­tions qui ont obte­nu une adhé­sion incon­tes­table de la popu­la­tion du bas­sin de vie, l’unanimité des élus, les délé­ga­tions à l’ARS et au Ministère, le tra­vail de réflexion pour pré­sen­ter des contre-pro­po­si­tions sérieuses, rien n’y a fait !

Devant une telle sur­di­té du minis­tère de la Santé, aux objec­tifs uni­que­ment comp­tables, le maire a annon­cé vou­loir sai­sir de Tribunal admi­nis­tra­tif. Le Comité, quant à lui, ne baisse pas les bras et a déci­dé de se trans­for­mer en asso­cia­tion loi 1901. Il défen­dra tous les ser­vices de l’hôpital et, en par­ti­cu­lier, les urgences, appe­lant les habi­tants du Grand Châteaudun à le rejoindre. Le 7 juillet, il a trac­té sur la Foire aux Laines. Il a aus­si adop­té une pro­po­si­tion d’action ori­gi­nale : une balade citoyenne de motards pro­po­sée par un res­pon­sable du comi­té adepte de ces deux roues. Puisque mar­cher col­lec­ti­ve­ment dans les rues n’est pas enten­du par les pou­voirs publics, il a paru néces­saire d’innover. Le par­cours choi­si a donc per­mis, ce same­di, de pas­ser par les villes prin­ci­pales du sec­teur concer­né par la mater­ni­té et l’hôpital de Châteaudun : Orgères, Bonneval, Brou, Arrou, Cloyes.

Au nom du Comité, Pascal Delorme a pris la parole à 14h, à Châteaudun, sur le par­king de la place du 18-Octobre, devant les 32 motards venus au départ (d’autres les ont rejoints en route) défendre ce « ser­vice public vital » avant de faire vrom­bir les moteurs. Dans les autres bourgs il en a été de même. Le public n’a cepen­dant pas été nom­breux aux ren­dez-vous, les élus non plus, en-dehors du dépu­té Philippe Vigier et d’un ou deux conseillers muni­ci­paux. La période esti­vale n’a pas favo­ri­sé cette forme d’action qui méri­tait d’être enten­due et sou­te­nue. Pourtant, le pro­blème ne laisse per­sonne indif­fé­rent : des habi­tants inter­ro­gés à Brou ont expri­mé leur incom­pré­hen­sion devant les réduc­tions sys­té­ma­tiques de moyens qui portent atteinte au cré­dit que devraient avoir les hôpi­taux. Une béné­vole aux Restos du Cœur de Brou évoque les sommes inves­ties dans les villes métro­poles comme Chartres :« Seules les grandes villes sont favo­ri­sées » estime-t-elle. Ces per­sonnes évoquent la baisse pro­bable d’attraction de la ville de Châteaudun et pensent aux futurs chô­meurs qui s’ajouteront du fait d’une autre fer­me­ture annon­cée, celle de la base aérienne, autre espoir déçu !

 Ce ras­sem­ble­ment sera peut-être à renou­ve­ler, pense le Comité. En effet, en s’appuyant sur une orga­ni­sa­tion par­ta­gée avec des habi­tants et des élus de tout le bas­sin, il faut espé­rer que l’esprit de résis­tance pri­me­ra sur la rési­gna­tion. De son côté, Jean-Pierre, un motard enga­gé s’apprêtait à par­ti­ci­per au 12ème Motocœur28 du len­de­main, à la Loupe, avec des cen­taines de par­ti­ci­pants. Il s’agit d’aider chaque année un enfant han­di­ca­pé et sa famille. Un ser­vice comme une mater­ni­té ou un hôpi­tal méritent bien ce type de mobi­li­sa­tion col­lec­tive, avec ou sans moteur.

 

Lire le com­mu­ni­qué du Comité pour l’amélioration du ser­vice public hos­pi­ta­lier à Châteaudun après le par­cours moto du 28 juillet 2018 : HOPITAUX EN DÉTRESSE, PATIENTS EN DANGER