L’onde de choc du mouvement #Metoo
Chaque année, le 8 mars, les inégalités entre les femmes et les hommes sont remises au premier plan par cette journée d’action internationale. Les luttes féministes ont permis de conquérir des droits et de progresser vers l’égalité entre les femmes et les hommes. Mais cette égalité est encore loin d’être effective. En 2018, les femmes en France sont toujours payées 26% de moins que les hommes. Comme si elles arrêtaient tous les jours d’être payées à 15h40 ! Ce qu’a concrétisé, l’an dernier, le rassemblement de militant.e.s sur la place des Epars à Chartres, pour une photo à l’heure fatidique !
C’est pourquoi la journée du 8 mars ne se « fête » pas et n’est pas la « journée de la femme » avec fleurs et offres publicitaires dédiées, mais bien celle d’une mobilisation pour les droits des femmes comme le dit l’Appel commun 2018 à la journée internationale des droits des femmes.
Violences psychologiques, sexuelles et viol
L’égalité entre les femmes et les hommes est incontournable : elle participe du progrès social. Laisser perdurer les inégalités, laisser s’exercer les violences contre les femmes et les filles, c’est tolérer les idées rétrogrades, le maintien d’une forme de patriarcat. La liste des inégalités femmes-hommes est très longue et concerne autant la vie professionnelle que les tâches domestiques, le droit à l’avortement, les stéréotypes dans l’éducation des enfants, l’histoire de la langue et sa grammaire, les modes vestimentaires imposées, etc. Et, bien-sûr, les violences physiques, sexuelles et psychologiques.
Que la honte change de camp !
Le mouvement #Metoo a créé une onde de choc qui a traversé notre société toute entière, bouleversant le schéma patriarcal largement admis dans toutes les sphères de la société. Un petit nombre de femmes, puis de plus en plus, se sont libérées de ces constructions sociales imposées pour dénoncer leurs agresseurs, et plus largement la domination masculine.
Ce que des femmes courageuses de tous pays dénoncent aujourd’hui traduit le fait que la lutte féministe avait subi un recul. Cependant une conscience féministe tend à se développer dans l’ensemble de la nouvelle génération de femmes, militantes ou non. Dans tous les domaines, de plus en plus de personnes ‑mais encore essentiellement des femmes — estiment qu’il est plus que nécessaire, d’être vigilant.e.s et exemplaires quant à nos modes de relations, notamment en ce qui concerne le sexisme, l’homophobie, le racisme, les oppressions de toutes sortes ou encore la domination intellectuelle. Toutes les organisations, tous les mouvements sont touchés par cette volonté des femmes et de leurs « alliés » hommes de sortir du silence.
En France, des chiffres éloquents
Tous les 3 jours une femme meurt sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint
170 viols ou tentatives de viol/jour (Enquête Virage 2016, INED)
10 viols ou tentatives de viol se produisent chaque jour sur un lieu de travail
52 % des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au cours de leur vie
20 % des femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail
82 % des employeurs n’ont pas mis en place de plan de prévention
À l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (fondée en 1985), l’accueil téléphonique est submergé. Avant l’affaire Weinstein, 3 femmes par semaine demandaient l’ouverture d’un dossier. Depuis, c’est de 5 à 10 demandes par jour.