L’onde de choc du mouvement #Metoo

2017-03-08 Rassemblement Féministe CGT FSU Planning-familial Chartres

8 mars 2017 — Place des Épars — Chartres

Chaque année, le 8 mars, les inéga­li­tés entre les femmes et les hommes sont remises au pre­mier plan par cette jour­née d’action inter­na­tio­nale.  Les luttes fémi­nistes ont per­mis de conqué­rir des droits et de pro­gres­ser vers l’égalité entre les femmes et les hommes. Mais cette éga­li­té est encore loin d’être effec­tive. En 2018, les femmes en France sont tou­jours payées 26% de moins que les hommes. Comme si elles arrê­taient tous les jours d’être payées à 15h40 ! Ce qu’a concré­ti­sé, l’an der­nier, le ras­sem­ble­ment de militant.e.s sur la place des Epars à Chartres, pour une pho­to à l’heure fatidique !

C’est pour­quoi la jour­née du 8 mars ne se « fête » pas et n’est pas la « jour­née de la femme » avec fleurs et offres publi­ci­taires dédiées, mais bien celle d’une mobi­li­sa­tion pour les droits des femmes comme le dit l’Appel com­mun 2018 à la jour­née inter­na­tio­nale des droits des femmes.

 Violences psy­cho­lo­giques, sexuelles et viol

L’égalité entre les femmes et les hommes est incon­tour­nable : elle par­ti­cipe du pro­grès social. Laisser per­du­rer les inéga­li­tés, lais­ser s’exer­cer les vio­lences contre les femmes et les filles, c’est tolé­rer les idées rétro­grades, le main­tien d’une forme de patriar­cat. La liste des inéga­li­tés femmes-hommes est très longue et concerne autant la vie pro­fes­sion­nelle que les tâches domes­tiques, le droit à l’avortement, les sté­réo­types dans l’éducation des enfants, l’histoire de la langue et sa gram­maire, les modes ves­ti­men­taires impo­sées, etc. Et, bien-sûr, les vio­lences phy­siques, sexuelles et psychologiques.

Femme graph

Que la honte change de camp !

Le mou­ve­ment #Metoo a créé une onde de choc qui a tra­ver­sé notre socié­té toute entière, bou­le­ver­sant le sché­ma patriar­cal lar­ge­ment admis dans toutes les sphères de la socié­té. Un petit nombre de femmes, puis de plus en plus, se sont libé­rées de ces construc­tions sociales impo­sées pour dénon­cer leurs agres­seurs, et plus lar­ge­ment la domi­na­tion masculine.

F.Sochard Balance ton porcCe que des femmes cou­ra­geuses de tous pays dénoncent aujourd’hui tra­duit le fait que la lutte fémi­niste avait subi un recul. Cependant une conscience fémi­niste tend à se déve­lop­per dans l’ensemble de la nou­velle géné­ra­tion de femmes, mili­tantes ou non.  Dans tous les domaines, de plus en plus de per­sonnes ‑mais encore essen­tiel­le­ment des femmes — estiment qu’il est plus que néces­saire, d’être vigilant.e.s et exem­plaires quant à nos modes de rela­tions, notam­ment en ce qui concerne le sexisme, l’homophobie, le racisme,  les oppres­sions de toutes sortes ou encore la domi­na­tion intel­lec­tuelle. Toutes les orga­ni­sa­tions, tous les mou­ve­ments sont tou­chés par cette volon­té des femmes et de leurs « alliés » hommes de sor­tir du silence.

 

 

 

 

 

 

En France, des chiffres éloquents

 

 

Tous les 3 jours une femme meurt sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint

170 viols ou ten­ta­tives de viol/jour (Enquête Virage 2016, INED)

10 viols ou ten­ta­tives de viol se pro­duisent chaque jour sur un lieu de travail

52 % des femmes sont vic­times de har­cè­le­ment sexuel au cours de leur vie

20 % des femmes sont vic­times de har­cè­le­ment sexuel au travail

82 % des employeurs n’ont pas mis en place de plan de prévention

À l’Association euro­péenne contre les vio­lences faites aux femmes au tra­vail (fon­dée en 1985), l’accueil télé­pho­nique est sub­mer­gé. Avant l’affaire Weinstein, 3 femmes par semaine deman­daient l’ouverture d’un dos­sier. Depuis, c’est de 5 à 10 demandes par jour.