Cheminots de Chartres
Maintenant, on s’occupe de tout !

Cheminots de Chartres : « Mme la Préfète, dites au pré­sident que main­te­nant on s’occupe de tout ! »

 

En ce 4 avril 2018, la mobi­li­sa­tion était forte de plu­sieurs dizaines de gré­vistes appe­lés par le syn­di­cat CGT des Cheminots de Chartres [lire le com­mu­ni­qué], sou­te­nus par des syn­di­ca­listes d’autres sec­teurs, ce mer­cre­di matin devant la Préfecture. Les sala­riés du sec­teur public du rail sont venus se faire entendre et se mon­trer des auto­ri­tés repré­sen­tant l’Etat. Et c’est d’abord tout le quar­tier qui a réson­né durant presqu’une heure des pétards de chan­tier, coups de semonce tra­di­tion­nels de ces ras­sem­ble­ments reven­di­ca­tifs des che­mi­nots, accom­pa­gnés de fumées blanches.

Le secré­taire géné­ral du syn­di­cat des che­mi­nots de Chartres, Bertrand Clavelier, a lu une motion des­ti­née à la Préfète Sophie Brocas.

Encadré intégration européenneLe ton est ferme, les accu­sa­tions claires. La lettre dénonce d’abord la réforme du fer­ro­viaire de 2014 « basée sur un men­songe d’État » qui a modi­fié l’organisation de l’entreprise publique en rem­pla­çant la Société natio­nale de Chemins de fer fran­çais par 3 EPIC (voir enca­dré), réforme pré­sen­tée à l’époque comme sal­va­trice du ser­vice public mais pré­pa­rant en fait à des pri­va­ti­sa­tions comme le cla­mait déjà la CGT. Le res­pon­sable syn­di­cal reproche au gou­ver­ne­ment et au GPF, Groupe public fer­ro­viaire, un pas­sage en force « très auto­ri­taire et anti­dé­mo­cra­tique ». Il évoque le pro­jet alter­na­tif du fer­ro­viaire por­té par la CGT depuis 2014 qui veut « par­tir des besoins des popu­la­tions, défi­nis démo­cra­ti­que­ment » et au ser­vice du public, comme « copro­prié­té de tous les citoyens ».

Encadré Gestion libéralePour ce qui est du niveau local, le texte de cette lettre estime qu’« une grande par­tie» des fonds publics attri­bués à la réou­ver­ture de la par­tie Chartres-Voves « s’est vola­ti­li­sée ». Il défend par ailleurs l’axe fer­ro­viaire Orléans-Chartres-Rouen.

Les délé­gués, Bertrand Clavelier et Willy Hélin ont été reçus par Christophe Lantéri, direc­teur de cabi­net de la Préfète.

Les che­mi­nots et che­mi­notes de la CGT comptent bien expli­quer la situa­tion et leur contre-pro­jet, ils vont s’adresser aux usa­gers du train dès cette semaine en dis­tri­buant dans les gares un jour­nal qui a été tiré par la confé­dé­ra­tion nationale.

De retour auprès des mani­fes­tants res­tés nom­breux pour attendre le compte-ren­du de l’audience, B. Clavelier se dit satis­fait de ce ras­sem­ble­ment qui tra­duit le niveau de mobi­li­sa­tion des che­mi­nots. La recon­duc­tion du mou­ve­ment a été annon­cée pour dimanche 8 et lun­di 9 avril, elle avait été actée le matin même en Assemblée générale.

M.C.