Fête à Macron
Un jalon vers la convergence
Pari réussi, pour François Ruffin (député de la France Insoumise) qui avait, avec Frédéric Lordon, lancé l’idée d’une Fête à Macron regroupant syndicats et forces politiques pour une convergence des luttes. Pari réussi au plan du nombre qu’on pouvait raisonnablement estimer à 100 000, ce qui n’est pas rien. Pari réussi aussi pour la combativité et l’ambiance festive et dynamique amalgamant jeunes et moins jeunes. D’innombrables pancartes plus inventives les unes que les autres (voir photos) exprimaient la colère ou les revendications alors que plusieurs cHars Macron présentaient le monarque « républicain » dans diverses activités au service des plus riches.
Du côté de la participation syndicale, même si aucune confédération nationale n’était présente en tant que telle, les drapeaux CGT et Solidaires étaient nombreux et, surtout, les principaux secteurs en lutte étaient bien représentés, à commencer par les étudiants avec l’UNEF, mais aussi les Carrefour, les EHPAD, les Sanofi… et bien sûr les cheminots (SUD surtout) qui collectaient pour leur caisse de grève. Une large banderole réclamant la convergence des luttes exprimait le souhait partagé. C’est d’ailleurs ces secteurs en lutte qui débutaient le cortège « officiel »… après une pré-manif où l’Alliance libertaire faisait reprendre à de nombreux jeunes « Paris debout ! Soulève-toi ! »
Pour ce qui est de la participation des formations politiques, le bilan est plus mitigé. S’il est difficile de juger la part de ceux qui sympathisaient avec telle ou telle ou qui se sentaient simplement d’accord avec les objectifs de la fête, il faut cependant remarquer que les pancartes de LFI étaient ultra-majoritaires et que, juchés sur un car-podium comme des footballeurs vainqueurs, J‑L Mélenchon et les députés de son groupe à l’Assemblée nationale recueillaient facilement les approbations d’une grande partie de la foule, donnant une image éloignée du renouvellement qu’on souhaiterait du verticalisme de la vie politique.
Génération.s comme Ensemble!, repérables à quelques drapeaux, avaient une présence symbolique. Le NPA, plus nombreux, en fin de cortège, faisait montre d’un bel enthousiasme avec son traditionnel « Ah ! Ah ! Anticapitaliste ! ». Quant au PCF, s’il avait un ballon siglé Front de Gauche et si Pierre Laurent marchait non loin, sa contribution à la participation était, somme toute, modeste relativement à l’importance numérique de ce parti.
Il faut souhaiter que toutes les forces s’engagent pleinement dans les prochaines mobilisations. Cette Fête à Macron fut assurément un jalon alors que l’avant-veille une rencontre entre des partis de gauche, des syndicats et des associations avait engagé une concertation pour une « marée populaire » le 26 mai.