Notre-Dame-des-Landes
Faudra-t-il un mort pour en sortir ?

Alors qu’un jeune zadiste de Notre-Dame-des-Landes a eu la main arra­chée par une gre­nade GLI-F4 lan­cée par un Gendarme mobile, ce mar­di 22 mai 2018, nous publions l’a­ver­tis­se­ment que sept orga­ni­sa­tions avaient ren­du public le 17 mai.

 

 

 

NDDL Violence policière

À Notre-Dame-des-Landes, l’acharnement répres­sif crée une nou­velle impasse : fau­dra-t-il un mort, une morte, pour en sortir ?

Jeudi 17 mai, le gou­ver­ne­ment a repris ses opé­ra­tions spec­ta­cu­laires d’évacuation et de des­truc­tion de la zad de Notre Dame des Landes, après plu­sieurs jours d’une fausse « trêve » au cours de laquelle il a entre­te­nu la ten­sion en mul­ti­pliant les provocations.

Après avoir détruit la ferme des Sans Nom cou­rant avril, les gen­darmes et poli­ciers ont aujourd’hui rasé la Chat-teigne, un autre lieu emblé­ma­tique de la zad, un sym­bole de son his­toire : ce hameau a en effet été construit par plus de 40 000 per­sonnes, venues mar­quer l’échec de l’opération César de 2012.

Le gou­ver­ne­ment ne cesse de vou­loir dis­tin­guer les habitant.e.s “légi­times de la zad” de toutes celles et ceux qui n’auraient aucune légi­ti­mi­té à res­ter. Nous, orga­ni­sa­tions signa­taires de ce com­mu­ni­qué, sou­te­nons la lutte de Notre Dame des Landes, contre le pro­jet d’aéroport “et son monde” depuis de nom­breuses années. Nous avons tou­jours défen­du la zad comme un ensemble, comme un tout, dont on ne peut retran­cher aucune partie.
Nous réaf­fir­mons aujourd’hui notre sou­tien à tout.es les habitant.e.s de la zad et notre soli­da­ri­té avec les pro­jets et expé­riences qui se mènent sur place — qui, cha­cune prise iso­lé­ment, et plus encore, toutes ensemble, nous apprennent et nous montrent la force et la vigueur de modes de vie alter­na­tifs, sobres, orien­tés vers la pré­ser­va­tion et la défense des communs.

Destruction de cabanes, de hameaux de lieux de vie col­lec­tifs ; des­truc­tion de l’énergie, de la créa­ti­vi­té et de l’inventivité de toutes celles et ceux qui vivent sur place ou qui ont contri­bué à bâtir et habi­ter la zone ; mais aus­si des­truc­tion d’un espace à la bio­di­ver­si­té aus­si riche que fra­gile : routes et che­mins enva­his par les forces de « l’ordre », entra­vant les tra­vaux agri­coles en pleine sai­son, tan­dis que les engins et les armes chi­miques uti­li­sés à une échelle sans pré­cé­dent détruisent le bocage et empoi­sonnent des terres d’élevage et de culture…
Toutes ces nui­sances et ces des­truc­tions doivent ces­ser. Dans l’urgence, nous réclamons :

- L’arrêt immé­diat de cette opé­ra­tion mili­ta­ro-poli­cière sans nom, bru­tale, irres­pon­sable et coû­teuse (plus de 5 mil­lions d’euros ont été déjà dépensés) ;

- Le retrait des forces mili­ta­ro-poli­cières de la zad et de ses envi­rons, condi­tion néces­saire au réta­blis­se­ment de la liber­té de circulation ;

- L’arrêt des pour­suites et la libé­ra­tion de toutes celles et ceux qui ont défen­du ce ter­ri­toire, ses habi­tants, leur éco­sys­tème, et qu’une jus­tice par­ti­sane frappe avec une vigueur démesurée.

Concrètement, nous appelons :

- A conver­ger sur place pour ceux et celles qui le peuvent

- A par­ti­ci­per aux ras­sem­ble­ments et actions qui pour­ront être orga­ni­sés par­tout sur le ter­ri­toire ces pro­chains jours.

Premiers signa­taires : Attac, Ensemble!, 350.org, Sud Rail, Collectif natio­nal des syn­di­cats CGT de VINCI, Solidaires, DAL