Eure-et-Loir : Les droits de l’enfant
auraient-ils perdu leur universalité ?

 

Mercredi 3 avril l’AERèSP28 (1) appe­lait à mani­fes­ter pour dénon­cer une fois de plus le non-res­pect de la loi en ce qui concerne l’ac­cueil des mineurs iso­lés étran­gers. Une péti­tion déjà pré­sen­tée et bien accueillie sur des mar­chés de la région char­traine était pro­po­sée à signature.

Des mineurs aban­don­nés à la rue

Une cen­taine de per­sonnes se sont retrou­vées place des Épars où les membres du col­lec­tif ont décrit une nou­velle fois les graves man­que­ments de l’État à l’égard de ces jeunes étran­gers et l’oubli pur et simple de la Convention inter­na­tio­nale des Droits de l’Enfant que pour­tant notre pays a signée en 1989. Une dizaine de jeunes sont régu­liè­re­ment retrou­vés à la rue, d’autres sont logés dans des condi­tions inac­cep­tables dans des hôtels, sans éva­lua­tion de leur situa­tion, sans enca­dre­ment édu­ca­tif ni sui­vi médi­cal. Un jeune, malade, après une longue période de symp­tômes graves s’est ren­du seul aux urgences. À sa sor­tie, l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) a bien dû aller le récu­pé­rer puisque mineur, mais l’a aus­si­tôt lais­sé sur le trot­toir… Incompréhensible ! Les mili­tants du col­lec­tif y voient les consé­quences d’une guerre finan­cière que mène le dépar­te­ment (et ce n’est pas le seul en France !) contre l’État, en reven­di­quant l’abandon de cette res­pon­sa­bi­li­té. Pour le Conseil dépar­te­men­tal d’Eure-et-Loir, il s’agit tout autant d’un choix idéologique.

Conseil dépar­te­men­tal — Préfecture — ASE

Les dif­fi­cul­tés des tra­vailleurs sociaux qui, sous la pres­sion hié­rar­chique, doivent assu­mer ces inco­hé­rences, ont été dénon­cées. Il en découle un grand désar­roi, des dépres­sions et des inca­pa­ci­tés de tra­vail. Le Collectif AERéSP28 estime indis­pen­sable la créa­tion de postes de tra­vailleurs sociaux à l’ASE pour que cesse cette situa­tion indé­fen­dable dont les jeunes subissent injus­te­ment les conséquences.

« Il nous fau­dra reprendre ren­dez-vous avec la Direction Départementale et ren­con­trer impé­ra­ti­ve­ment madame la Préfète » déclare une ani­ma­trice du collectif.

Après une marche en centre-ville c’est devant le Conseil Départemental que durant 20 minutes ont été scan­dés Térouinard! Hors la loi ! ou bien  Les enfants à l’é­cole, pas dans la rue ! Même dérou­le­ment ensuite devant la pré­fec­ture. Puis la mani­fes­ta­tion est reve­nue à son point de départ où l’information des pas­sants a pu se pour­suivre. Enfin, un ras­sem­ble­ment s’est orga­ni­sé devant le siège de l’ASE, proche de la place des Épars.

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  1. Collectif Accueil des Exilés et Régularisation des Sans-papiers.