Centre-Val de Loire : les
communes contaminées au tritium
Nous reproduisons ci-après partiellement un article de reporterre.net.
Mercredi 17 juillet, l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro) a publié une carte de la contamination radioactive de l’eau potable en France métropolitaine. Les données leur ont été fournies par le ministère de la Santé et représentent la valeur moyenne de tritium, l’hydrogène radioactif rejeté par les installations nucléaires, présent dans l’eau potable sur les années 2016–2017.
Plus de 268 communes sont concernées par la présence de tritium dans l’eau potable en France métropolitaine, soit 6,4 millions de personnes, mais aucune valeur relevée ne dépasse le critère de qualité fixé à 100 Bq/L instauré par les autorités sanitaires. Cependant, comme l’a noté le réseau Sortir du nucléaire suite à la parution de la carte, la Criirad — une commission de recherche indépendante sur la radioactivité — estime que le taux de tritium relevé dans l’eau potable ne devrait en aucun cas dépasser 10 Bq/L, seuil déjà franchi par des communes comme Tours, Nantes ou Corbeil-Essonnes. Et au Canada, l’Ontario Drinking Water Advisory Council demande à ce que le niveau de tritium dans l’eau potable municipale des collectivités ne dépasse pas 20 Bq/L.
Le tritium est composé d’hydrogène radioactif issu de la réaction nucléaire. « Extrêmement mobile dans l’environnement, il s’associe à l’oxygène pour former de l’eau tritiée, qui pénètre facilement dans les matières organiques et peut endommager l’ADN des cellules », a détaillé le réseau Sortir du nucléaire dans un communiqué.
Dans notre région, le long de la Loire, la carte fait apparaître plusieurs zones avec une présence régulière de tritium dans l’eau du robinet : à cause des rejets radioactifs des installations nucléaires d’EDF (Belleville, Dampierre, St-Laurent et Chinon).
Pour le réseau Sortir du nucléaire, « cette pollution quotidienne doit d’autant plus alerter qu’elle concerne une eau prélevée dans des rivières et fleuves, où la contamination est diluée. En outre, la manière dont les mesures ont été effectuées peut laisser soupçonner l’existence de valeurs encore plus élevées. En effet, certaines petites communes situées en aval d’une installation nucléaire n’apparaissent pas sur la carte, n’effectuant de prélèvement que tous les cinq ans. »
L’Acro demande ainsi que la pollution radioactive soit mieux prise en compte et prévenue par les autorités, et que des contrôles plus fréquents soient effectués pour l’eau potable des petites communes. Par ailleurs, l’Acro demande que les rejets radioactifs soient soumis au principe pollueur-payeur et entrent dans le périmètre des Agences de l’eau, ce qui n’est pas le cas actuellement.
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