Refus de la misère :
pour les droits de l’enfant et la dignité
Les 30 ans de la Convention internationale des Droits de l’enfant
Jeudi 17 octobre, les militants et des alliés de l’Association ATD-Quart-Monde de Nogent-le-Rotrou étaient présents près de l’hôtel de ville, entourés par une soixantaine de soutiens et d’amis, devant la plaque dédiée au Père Joseph Wrézinski, fondateur de l’association. Une frise-banderole a été réalisée par les enfants de la Bibliothèque de rue pour célébrer les Droits de l’enfant… « Cette journée mondiale du Refus de la misère permet de faire entendre la parole des personnes en situation de précarité » a rappelé Claudine Jarlier, responsable d’ATD Nogent-le-Rotrou qui a appelé à s’engager chaque jour dans le combat contre la misère. « Cette année 2019, est célébrée la Convention des Droits de l’Enfant signée en 1989, il y a 30 ans. » À cette occasion, des orateurs de tous âges se sont succédés pour illustrer les articles de la Convention internationale choisis et présentés par thématiques. Ilona, Dominique et Véronique, Chantal, Cécile, Inès, Franck, les jeunes Wendy et Jade, et d’autres ont évoqué des souvenirs personnels encore douloureux, des joies partagées, ou des expériences collectives qui ont donné confiance, telle la pièce de théâtre Jean du voyage que le groupe va jouer de nouveau à Dreux puis à Chartres, grande fierté de tous. Les droits à l’écoute, au respect, à la dignité ont été fortement affirmés. Jocelyne Mautouchet a insisté : « être pauvre ce n’est pas seulement financier », la pauvreté provoque des sentiments de peur, de honte, de colère, la dépréciation de soi. Eric Bissier a demandé que l’on n’oublie pas les jeunes mineurs non accompagnés loin de leur pays, de leur famille et laissés souvent à la rue, dans le dénuement.
Le jardin partagé de la Noé
De son côté, Joseph Primon a présenté le jardin partagé de La Noé, sur le hameau de Saint-Pierre-la-Bruyère. Il se réjouit de la « belle diversité de personnes parmi tous ceux qui ont participé, régulièrement ou occasionnellement, à cette belle action collective : l’association La RurÂle de Champrond-en-Gâtine, des militants d’ATD, des personnes du quartier des Gauchetières, des réfugiés syriens ou soudanais. » Tous ont le plaisir de travailler la terre et de récolter des produits bio. Il conclut : « Pour nous, militants ATD, l’action de ce jardin s’inscrit pleinement dans les axes majeurs du mouvement national, et en particulier deux d’entre eux : la préoccupation écologique et la solidarité entre les plus pauvres et les réfugiés. »
L’arbre de vie
Ainsi, chaque année les organisateurs ont la volonté de secouer les consciences et d’interpeller les pouvoirs publics. Il est indispensable d’avancer, car, comme l’a fait remarquer Franck Lenfant, les personnes et les familles touchées par la pauvreté ne viennent pas se montrer par plaisir, elles y sont contraintes et aimeraient qu’il n’y ait plus de raisons de se réunir chaque année en ce lieu.
L’apéritif de l’amitié a été offert par la Municipalité dans la Salle des Colonnes où était visible une exposition rappelant les activités de l’année. Une belle œuvre collective colorée placée sur le sol au centre de la salle attirait le regard : un arbre de vie surplombé par des colombes porteuses de messages sur les droits de l’enfant, réalisées par trois classes de primaire de la ville.
M.C.