Châteaudun : Philippe Vigier mal à l’aise
devant près de 200 manifestants
Jeudi 5 décembre, à Châteaudun, avant 12 h 30, heure du rendez-vous, la foule avait obstrué la rue Jean-Moulin, devant la sous-préfecture. La police avait dû interrompre la circulation aux deux extrémités. Signe d’une mobilisation inhabituelle, à l’appel de la CGT, de FO et de la FSU, pour défendre et améliorer le système de retraites par répartition.
Fillon avait dit “C’est bien de la baisse des retraites dont il s’agit”
La séquence a débuté par les prises de parole syndicales. Le représentant de la CGT : « Ce projet [Delevoye-Macron] n’est qu’une vaste entourloupe à court, moyen et long terme. » Il rappelle que Fillon avait, en son temps (mars 2016), vendu la mèche : « La retraite par points, personne n’ose le dire mais c’est bien de la baisse des retraites et des pensions dont il s’agit. » Et le responsable syndical de poursuivre « C’est une régression générale qu’il nous faut combattre pied à pied, convaincre les absents d’aujourd’hui que la bataille va être rude mais qu’elle est nécessaire à mener pour nous, aujourd’hui, et nos enfants, demain. »
Le porte-paroles de FO lit la résolution de la commission exécutive de son syndicat qui « réaffirme son opposition au système universel par points, qui conduirait en réalité à un régime unique gouverné par l’État en fonction des contraintes budgétaires et financières aboutissant à contraindre demain à devoir travailler plus longtemps ou à subir la baisse des pensions. » puis appelle ” à rejoindre la grève à partir du 5 décembre et à proposer dans le cadre des assemblées générales sa reconduction, réaffirmant que toutes et tous, salariés du privé et du public sont concernés. ”
Le député Vigier préfère parler de l’aéroport de Paris
Le cortège rallie ensuite la place du 18-Octobre pour aller se masser devant la permanence du député Vigier (Libertés et Territoires), rue Gambetta, afin de lui remettre une lettre lui demandant de se positionner sur la retraite par points et sur le maintien des régimes spéciaux. Présent à la permanence, il sort et au micro tendu par les syndicalistes, il répète à plusieurs reprises que sa porte est ouverte pour discuter au fond et mentionne qu’il n’a pas voté le budget de la Sécurité sociale, il ajoute qu’il est contre la privatisation d’Aéroport de Paris… mais se garde bien de répondre aux questions précises posées !
Pas étonnant, il avait laissé apparaître, lors de son meeting de rentrée (L’Écho républicain du 8 septembre, page 12), son soutien « à l’idée d’une retraite par points. » Position plus facile à défendre devant les militants et sympathisants de son parti de droite « centriste » que devant les futures victimes d’un tel projet.