Retraites : 300 à Chartres
à 3 jours de Noël !
Le gouvernement compte sur la période des fêtes pour démobiliser et laisser pourrir le mouvement contre sa réforme scélérate des retraites. Chartres lui donne un cinglant démenti : à trois jours de Noël, c’est 300 personnes, qui plus est sous une copieuse averse, qui se rassemblent au jour finissant, sur la place Châtelet, à l’appel de la FSU, de Solidaires et plusieurs syndicats CGT dont ceux de l’Éducation et des cheminots.
La manifestation (qui se déroulera dans l’auto-organisation, sans aucun accompagnement policier) est intitulée « Nos retraites aux flambeaux » et dès l’arrivée, on allume qui des lampions, qui des lampes électriques, mais surtout des torches qui peu à peu illuminent la nuit qui tombe.
Pierre Licout ouvre le micro : « Nous sommes rassemblés et mobilisés à nouveau ce soir contre le projet de retraites par points porté par le gouvernement […] sourd à nos revendications. Ce gouvernement feint de ne pas comprendre ce que nous voulons, à savoir le retrait de son projet. » Puis le co-secrétaire de la FSU-28 dénonce un reportage, la veille au soir, sur France 3 national « qui a voulu monter qu’il ne se passait rien à Chartres, que la grève, que la mobilisation de l’ensemble des salariés n’avait aucun impact sur la vie à Chartres […] face à cette volonté de réduire notre mobilisation, nous sommes là ce soir pour bien mettre en lumière notre revendication première : le retrait […] préalable à toute discussion. » Et il ajoute « Nous serons là le 9 janvier, nous serons là aussi toute la semaine pendant les fêtes, à toutes les tables des fêtes, auprès de nos proches, de nos entourages pour porter, expliquer, justifier notre rejet total de tout système par points […] car c’est de la retraite en moins. »
Bertrand Clavelier, secrétaire des cheminots CGT de Chartres abonde et annonce une initiative pour le 28 décembre et précise qu’ils en sont au 17ème jour de grève et que le mouvement est reconduit jusqu’à lundi. « Nous ne lâcherons pas, conclut-il, on va gagner. »
Puis le cortège s’ébranle aux cris de « Retraite par points, levons le poing ! » et sillonne les rues du centre-ville où les passants qui font leurs emplettes de fêtes sont nombreux. Dynamisés par les chants et les slogans (« Macron si tu savais… », « Même si Macron ne le veut pas… », « Jeunes, âgés, Solidarité… Public, Privé, Solidarité », « Retraites attaquées, Emplois massacrés, Salaires bloqués… Tous ensemble, Tous ensemble… ») les manifestants font preuve d’une joyeuse combativité de bon augure pour la suite du mouvement. Les Gilets Jaunes et leur banderole bleue sont là aussi.
De retour à la place Châtelet, un cercle se forme autour d’un feu alimenté par les restes des torches. Les visages, les mains se réchauffent, les vêtements commencent à sécher. Des slogans fusent encore, parfois, au milieu des bavardages et des rires. C’est aussi la solidarité qui réchauffe.