E&L : CGT, FSU et Solidaires veulent construire un rapport de force
C’était donc la rentrée sociale à Chartres en ce 17 septembre. Certes modeste. On dénombrait environ 120 personnes, c’est dire qu’on n’allait guère au-delà de la base la plus militante. D’ailleurs les initiateurs, les sections départementales de la CGT, de la FSU et de Solidaires, n’avaient prévu qu’un rassemblement et un pique-nique place Châtelet pendant le midi-deux. Mais ce fut l’occasion d’une reprise de contacts et de conversations qui allaient bon train sur la crise sanitaire, l’opportunité que le pouvoir y voit pour faire passer ses réformes et la difficulté à mobiliser les salariés dans cette situation où l’inquiétude pour l’emploi et la distanciation « sociale » ne facilitent pas les choses. Les prises de paroles ont permis aux organisations de développer leurs points de vue.
Lutter contre la casse sociale
En introduction, Chantal de la CGT Santé, qui animait la sono, s’indigne que pour les personnels du secteur hospitalier malades de la Covid-19, « pour être reconnu en maladie professionnelle, il faut être passé au bord de la mort sinon, vous n’avez droit à rien. »
Bernard Vinsot, pour la CGT départementale souhaite que: « Cette journée d’action [soit] l’occasion pour les salariés de lutter contre la casse sociale… Non seulement, le Ségur de la santé n’a annoncé aucun changement dans la politique de démantèlement du service public de santé mais il la conforte en poursuivant la gestion libérale, purement comptable, et en dégradant encore un peu plus les conditions de travail. Alors que des charrettes de licenciements s’annoncent chaque semaine, c’est le chantage à l’emploi qui se profile. Avec les ‘’accords collectifs de performance’’, tu as le choix entre licenciement, baisse de rémunération ou allongement du temps de travail » […] Il s’écrie : « Nous avons besoin d’un plan de rupture, pas d’un énième plan de relance ! ». Après avoir détaillé les principaux éléments de celui-ci, il affirme « nous devons construire dans les entreprises la continuité de cette journée qui doit être une étape dans la construction du rapport de force pour un véritable changement. »
Rupture profonde en matière salariale
Pierre Licout de la FSU enchaîne : « Ce jeudi 17 septembre est un premier temps fort de mobilisation. Il faut une rupture profonde en matière salariale, dans le public comme dans le privé […] Avec plus de 17% de perte de pouvoir d’achat de la valeur du point d’indice depuis 2000 [dans la Fonction publique], la situation n’est plus tolérable. […] Nous exigeons aussi l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. […] » Il critique ensuite « la loi de transformation de la Fonction publique qui ouvre grandes les vannes du recrutement de contractuels et de la précarité. »
Réduction du temps de travail
Thibaud Lemière de Solidaires note, lui aussi, que « les politiques régressives à l’œuvre dans la Fonction publique continuent alors qu’on sait l’importance de la nécessité des services publics et des amortisseurs sociaux dans ces périodes de crise pour l’ensemble de la population. » Il conclut son intervention en affirmant que « c’est par la grève et par la lutte comme aujourd’hui qu’on peut imposer de réelles alternatives » Il cite notamment « la réduction du temps de travail à 32 h. sans perte de salaire [qui] permettra de diminuer le chômage, de récolter plus de cotisations sociales et une meilleure qualité de vie pour tout le monde. »
Réponse dans les semaines et les mois à venir pour voir si le mouvement social aura surmonté les difficultés auxquelles il est confronté.