À la Terrasse sans Pass,
Gilles et Jaune et solidarité humaine
La pluie automnale n’a pas découragé le groupe de « Pour un Après pas comme avant », il s’est installé le long du marché de la place Saint-Pol avec deux tables et de quoi offrir le café et du gâteau. Les habitués du marché étaient moins nombreux que d’habitude.
Sur l’une des tables, couverte d’un tissu jaune éclatant, trois manipulateurs vont faire vivre les marionnettes nommées Gilles, Jaune et le gendarme Dartmalin que les Nogentais ont pu découvrir il y a peu… Appel du tambour, les voix portent bien, du dynamisme, des spectateurs et spectatrices s’approchent, parfois avec des enfants. Le gendarme est obtus à souhait, décidé à interdire tout attroupement sur le rond-point. Quand il ne comprend pas ce que Gilles et Jaune demandent, il part en référer à ses chefs. De la tradition en version contestataire contemporaine. Le public apprécie.
Mais ce n’est pas tout. M. a placé trois feuilles sur le muret qui délimite l‘espace du marché hebdomadaire. Y sont dénoncées les violences exercées par les forces de police, à Calais, contre les personnes en migration. M. lance un appel à soutien à la grève de la faim décidée par Philippe, prêtre catholique et deux membres d’associations, Anaïs et Ludovic. Chacun sait que les policiers sont chargés par le gouvernement de dissuader les migrants de s’installer en France puis de passer en Grande-Bretagne, « service » rendu qui est bien payé par ce voisin…
Cette grève de la faim a été lancée en réaction à la mort de Yasser, un migrant soudanais de 16 ans, qui avait chuté d’un poids-lourd en tentant de rallier l’Angleterre, le 28 septembre dernier, à Marck (Pas-de-Calais). Le mort de trop ! Les associations citent le chiffre de 300 décès depuis les années 1990.
Didier Leschi, le directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) a été missionné pour la médiation entre les grévistes de la faim et le ministère de l’intérieur. Mais, pour le moment les deux premières revendications – suspension des expulsions pendant la trêve hivernale qui commence lundi 1er novembre et fin de la confiscation ou de la destruction des effets personnels des personnes exilées — sont restées lettre-morte. « Atteignons les 50 000 signatures sur la pétition ! » dit M.