Jeunes pour le climat aux candidat·e·s de gauche et écologistes : Divisé•e•s, vous n’aurez pas notre vote

Dans une tri­bune de Libération, plus de 500 jeunes engagé•e•s pour le cli­mat inter­pellent les candidat•e•s pour une répu­blique sociale et éco­lo­giste, afin qu’ils se ras­semblent dans le cadre de l’élection présidentielle.

Chartres15-03-2019 Manifestation Climat lycéens

Chartres, 15-03-2019, Manifestation Climat lycéens

Candidates, candidats,

Depuis le début de vos cam­pagnes pré­si­den­tielles res­pec­tives, vous nous deman­dez de vous entendre, vous nous deman­dez de vous sou­te­nir, vous nous deman­dez de vous élire.

Mais vous ? Vous sou­ciez-vous seule­ment de nous écouter ?

A vous, qui met­tez de côté l’urgence cli­ma­tique car il vous est plus facile de faire peser sur les épaules des immi­grés tous les pro­blèmes de la socié­té. Vous uti­li­sez la peur et le mal­heur des gens pour essai­mer la haine. Vous ne faites même pas sem­blant d’évoquer l’urgence cli­ma­tique et les inéga­li­tés. Vous ne faites même pas sem­blant de vous sou­cier d’autre chose que de vous. Vous vous cachez der­rière des boucs émis­saires pour mas­quer votre absence d’horizon et de solu­tions. Honte à vous et à ceux qui vous nour­rissent, car vous nous condamnez.

A vous, qui aujourd’hui occu­pez l’Elysée : le One Planet Summit, le Haut Conseil pour le Climat, la Convention Citoyenne pour le Climat sont des ini­tia­tives qui auraient pu vous faire entrer dans l’histoire… si seule­ment elles avaient été sui­vies d’actions. Les sanc­tions infli­gées par le Conseil d’Etat et le Tribunal admi­nis­tra­tif de Paris le prouvent : vos mots creux et vos beaux dis­cours n’étaient que du green­wa­shing. Pourtant, nous vous avons pous­sé : nous avons été des cen­taines de mil­liers à mani­fes­ter, nous avons écrit des tri­bunes, nous avons ren­con­tré des élu·e·s et des ministres, nous avons fait de la déso­béis­sance civile, nous vous avons même fait condam­ner pour inac­tion cli­ma­ti­que, sans jamais que des actions à la hau­teur de l’urgence ne soient mises en œuvre. Alors à vous, nous n’avons plus rien à dire et nous ne vous par­don­ne­rons jamais le temps gâché pour l’action climatique.

Voulez-vous vraiment le bien des gens ?

A vous qui nous avez accom­pa­gnés pen­dant les grèves pour le cli­mat, qui nous avez encou­ra­gés à conti­nuer et qui nous dites aujourd’hui encore que nous sommes sources d’espoir et d’inspiration. A vous, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel : qu’attendez-vous pour prendre vos res­pon­sa­bi­li­tés, comme d’autres ont pu le faire ?

Plus de 10 mil­lions de pauvres en France et l’urgence cli­ma­tique qui s’accélère chaque jour un peu plus. C’est pour cela que nous lut­tons pour la jus­tice cli­ma­tique, la jus­tice sociale, le renou­veau démo­cra­tique. Toutes vos for­ma­tions poli­tiques sont d’accord avec ça et l’ont mon­tré en signant le «socle com­mun» de la pri­maire popu­laire. Notre ave­nir sur Terre et nos condi­tions de vie dépendent de la mise en place de ces mesures. Elles sont vitales et votre vic­toire chan­ge­rait la vie de mil­lions de per­sonnes. Voulez-vous vrai­ment le bien des gens ?

Tant que nous n’aurons pas de can­di­dat com­mun qui nous per­met­tra de gagner l’élection pré­si­den­tielle, tout ce que vous direz ne sera que de la poudre aux yeux. Vous pour­rez faire toutes les pro­messes et les annonces que vous vou­lez, nous ne vous pren­drons pas au sérieux.

Dispersion suicidaire

En 2017, il y avait deux can­di­dats et il a man­qué 600 000 votes à l’un d’eux pour par­ve­nir au second tour. Qu’en sera-t-il avec quatre ou cinq candidat·e·s ?

Cette dis­per­sion est sui­ci­daire. Certes, l’inaction d’Emmanuel Macron est cri­mi­nelle mais faci­li­ter sa réélec­tion vous rend complices.

Aujourd’hui, nous vous deman­dons avec convic­tion, espoir et luci­di­té, de vous ras­sem­bler, pour être à la hau­teur des enjeux. Rejoignez les cen­taines de mil­liers de citoyennes et de citoyens qui ont signé la pri­maire populaire.

Car disons-le clai­re­ment : divisé·e·s, vous n’aurez pas notre vote.

Signataires : Hugo Viel, 23 ans, acti­viste pour la jus­tice cli­ma­tique, Julie Pasquet, 24 ans, pré­si­dente de Together For Earth, Côme Girschig, 26 ans, confé­ren­cier enga­gé, Stacy Algrain, 24 ans, fon­da­trice de Penser l’Après, Mathis Fidaire, 19 ans, acti­viste pour le cli­mat, Sixtine Le Bourdonnec, 25 ans, membre d’EE-LV et mili­tante éco­lo­giste, Pierre de Gourcy, 28 ans, co-fon­da­teur du Printemps Ecologique (éco-syn­di­cat), Athénaïs Michel, 23 ans, élue du VIIIe arron­dis­se­ment de Paris, ancienne pré­si­dente d’Allons Enfants, Lucie Vegrinne, copré­si­dente de CliMates, Maxime Khoury, 21 ans, membre de Youth For Climate France, Fiona Steffan, 24 ans, jeune insou­mise et de Peps, Pablo Flye, 17 ans, acti­viste membre de Youth For Climate France, Laurie Benisti, 25 ans, membre d’Avenir Climatique, Mathieu Devlaminck, 19 ans, ancien pré­sident du syn­di­cat lycéen UNL, Iris Theurillat, 17 ans, membre du col­lec­tif Niort Planète, Adalid Roman, 19 ans, adhé­rent EE-LV, Cléa Fache, 21 ans, membre des Jeunes ambas­sa­deurs pour le Climat et de Lupa, Gaëtan Deltour, 27 ans, membre CA France Nature Environnement 82, vice-pré­sident col­lec­tif des Jeunes pour le Climat du Tarn-et-Garonne, membre EE-LV, Léa Garson, 29 ans, Photographe acti­viste pour la (bio) diver­si­té et la jus­tice sociale.

La liste complète des signataires.

Le lien vers l’article sur le site de Libération : https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/candidats-de-la-gauche-et-des-ecologistes-divisees-vous-naurez-pas-notre-vote-20211211_7IQTT3232BEALH3KZ3RIQ2IF4I/