Point presse Gauche et Syndicats sur Zemmour et la droite locale : ce qui a été dit

L’Écho répu­bli­cain ayant fait un compte ren­du indi­gent du point presse du  6 jan­vier sur la venue, ce ven­dre­di 7 jan­vier, du can­di­dat d’extrême droite, Éric Zemmour, à Bonneval à l’invitation d’élus Les Républicains puis à Châteaudun, nous publions une rela­tion un peu plus longue qu’habituellement  pour que nos lec­teurs sachent ce qui y a été développé.

Chartres 06-01-2021 Conférence de presse FSU SSS

De gauche à droite : Serge Vidal (PCF), Jacky Maillard (Solidaires), Gisèle Quérité (PCF), Micheline Cognard (Ensemble!), Dominique Chéron-Prier, (FSU), Kévin Boété (Fakir)

Tous les signa­taires du com­mu­ni­qué com­mun de la veille n’étaient pas repré­sen­tés à cette ren­contre avec la presse, soit pour impos­si­bi­li­té pro­fes­sion­nelle (Nathalie Kleinclauss, LFI), soit pour pro­blème tech­nique de liai­son vidéo (Thibaud Lemière, secré­ta­riat dépar­te­men­tal de Solidaires).

 

Joël Billard (LR) aura des comptes à rendre

 

Gisèle Quérité (PCF) pré­cise le sens du ras­sem­ble­ment des orga­ni­sa­tions regrou­pées : « On est avec des enga­ge­ments dif­fé­rents mais avec quelque chose en com­mun, c’est-à-dire à la fois notre inquié­tude sur la mon­tée de l’extrême droi­ti­sa­tion et aus­si notre vigilance. »

Kévin Boété (Fakir) rap­pelle le pré­cé­dent de Dreux : « On est une des pre­mières villes à avoir eu des élus Front National et c’est venu d’une asso­cia­tion avec la droite dite ‘’répu­bli­caine’’. C’est ce qu’ils font aujourd’hui. »

Chartres 06-01-2021 Conférence de presse FSU Solidaires Ensemble! Fakir Zemmour Bonneval Châteaudun

Gisèle Quérité (PCF)

Gisèle Quérité explique : « En 1983, on n’a pas lais­sé faire. Le Front natio­nal n’a jamais eu la mai­rie. Donc, on a des expé­riences. Il faut les uti­li­ser et moi j’ai confiance. En Eure-et-Loir il y a des gens qui sont capables de se mobi­li­ser contre les idées racistes, xéno­phobes. C’est pour ça qu’on est ras­sem­blés, aujourd’hui, c’est un appel à la rai­son pour ne pas lais­ser des gens comme Zemmour et Le Pen s’emparer de notre démo­cra­tie. » Et elle met solen­nel­le­ment en garde : « Le com­por­te­ment de cer­tains élus, à savoir le maire de Bonneval, c’est extrê­me­ment grave et ce maire aura des comptes à rendre. C’est insup­por­table de voir qu’un maire, qui se dit ‘’démo­cra­tique, répu­bli­cain’’, invite à man­ger cet indi­vi­du. Des élus qui se com­portent comme ça, il faut que ça cesse. Il n’y a pas que des per­sonnes de gauche, que des gens encar­tés poli­ti­que­ment qui peuvent être scan­da­li­sés d’un tel com­por­te­ment et c’est impor­tant que la popu­la­tion sache, qu’à Bonneval par exemple, leur maire trouve nor­mal d’aller man­ger avec Zemmour. »

 

Idées nau­séa­bondes

 

Micheline Cognard (Ensemble ! 28) pour­suit et dénonce les « idées nau­séa­bondes qui rap­prochent la droite qui se dit répu­bli­caine et l’extrême droite. » Elle rap­pelle qu’Éric Zemmour a été condam­né par la jus­tice « pour pro­vo­ca­tion à la dis­cri­mi­na­tion raciale en 2011 » et « pour pro­vo­ca­tion à la haine envers les musul­mans en 2018 ». Kévin Boété ajoute « C’est certes un can­di­dat mais un can­di­dat condam­né. Il ne faut pas oublier qu’en France le racisme ce n’est pas une opi­nion, le révi­sion­nisme ce n’est pas une opi­nion, c’est puni par la loi. C’est un hors-la-loi qui vient pro­pa­ger sa haine. »

Micheline Cognard dénonce d’autres choix de Zemmour : « En matière éco­no­mique et sociale : pas d’augmentation des salaires ni du SMIC, des avan­tages accrus aux plus riches, des mesures tou­jours favo­rables au capi­ta­lisme libé­ral et un bud­get mili­taire aug­men­té. Pour ce qui est de l’École, le can­di­dat choi­sit le retour en arrière vers la sélec­tion selon des cri­tères de niveaux — qui recouvrent géné­ra­le­ment les inéga­li­tés sociales — et il pré­voit d’écourter la sco­la­ri­té. Quant à l’écologie, la pré­ser­va­tion du cli­mat, ce sont les grandes absentes. »

 

Danger fan­tas­mé de l’immigration

 

Chartres 06-01-2021 Conférence de presse FSU Solidaires Ensemble! Fakir Zemmour Bonneval Châteaudun

Kévin Boété de Fakir (à g.) et Jacky Maillard de Solidaires (à d.)

Elle déve­loppe sur les dan­gers de l’immigration agi­tés par Zemmour mais démen­tis par les éco­no­mistes François Gemenne et Esther Duflo. « Les nom­breuses mesures envi­sa­gées par le can­di­dat d’extrême-droite visent à reti­rer aux per­sonnes en migra­tion tout droit humain (pas­sage des fron­tières, san­té avec la sup­pres­sion de l’AME, regrou­pe­ment fami­lial, aides sociales dans cer­tains cas).

Dominique Chéron-Prier (FSU)  approuve et explique : « Le repli iden­ti­taire prô­né par les idées d’extrême droite est, à la fois, humai­ne­ment inac­cep­table et évi­dem­ment impos­sible au regard du droit inter­na­tio­nal et éco­no­mi­que­ment tota­le­ment contre­pro­duc­tif. La  façon qu’ont un cer­tain nombre de médias de mettre en avant ces pro­blé­ma­tiques comme étant des pro­blé­ma­tiques incon­tour­nables au regard de ce que pensent les citoyens est tota­le­ment erro­née. Cela empêche sur­tout la dis­cus­sion des vrais pro­blèmes éco­no­miques et sociaux, ça empêche un cer­tain nombre de mili­tants poli­tiques, asso­cia­tifs locaux de pou­voir mettre en avant ces thé­ma­tiques là. »

Châteaudun 06-01-2021 Conférence de presse FSU Solidaires PCF Zemmour Bonneval Châteaudun

Les porte paroles de Châteaudun (de g. à d. : FSU, PCF, Solidaires)

Micheline Cognard explique que le pro­gramme de Zemmour pour­suit les mêmes buts que celui de Marine Le Pen, est très proche de celui de Valérie Pécresse (L.R.) et qu’Emmanuel Macron glisse clai­re­ment vers ces posi­tions. Elle conclut : « C’est au contraire par la coopé­ra­tion au niveau pla­né­taire que les pro­blèmes glo­baux du cli­mat, de la pau­vre­té, de la sous-ali­men­ta­tion et la fin des guerres ont une chance d’être réglés. »

 

À Châteaudun aussi

 

Un point de presse a éga­le­ment eu lieu à Châteaudun avec des repré­sen­tants du PCF (Dominique Garcia, Jean Hardy et Bernard Malfon), de la FSU (Patrice Alliot), de Solidaires (Gwenn Quemenner) et de GénérationS. La CGT était excu­sée. Les signa­taires du com­mu­ni­qué dépar­te­men­tal ont été cités. Ensuite, les porte-paroles ont déve­lop­pé les mêmes argu­ments qu’à Chartres.