Point presse Gauche et Syndicats sur Zemmour et la droite locale : ce qui a été dit
L’Écho républicain ayant fait un compte rendu indigent du point presse du 6 janvier sur la venue, ce vendredi 7 janvier, du candidat d’extrême droite, Éric Zemmour, à Bonneval à l’invitation d’élus Les Républicains puis à Châteaudun, nous publions une relation un peu plus longue qu’habituellement pour que nos lecteurs sachent ce qui y a été développé.
Tous les signataires du communiqué commun de la veille n’étaient pas représentés à cette rencontre avec la presse, soit pour impossibilité professionnelle (Nathalie Kleinclauss, LFI), soit pour problème technique de liaison vidéo (Thibaud Lemière, secrétariat départemental de Solidaires).
Joël Billard (LR) aura des comptes à rendre
Gisèle Quérité (PCF) précise le sens du rassemblement des organisations regroupées : « On est avec des engagements différents mais avec quelque chose en commun, c’est-à-dire à la fois notre inquiétude sur la montée de l’extrême droitisation et aussi notre vigilance. »
Kévin Boété (Fakir) rappelle le précédent de Dreux : « On est une des premières villes à avoir eu des élus Front National et c’est venu d’une association avec la droite dite ‘’républicaine’’. C’est ce qu’ils font aujourd’hui. »
Gisèle Quérité explique : « En 1983, on n’a pas laissé faire. Le Front national n’a jamais eu la mairie. Donc, on a des expériences. Il faut les utiliser et moi j’ai confiance. En Eure-et-Loir il y a des gens qui sont capables de se mobiliser contre les idées racistes, xénophobes. C’est pour ça qu’on est rassemblés, aujourd’hui, c’est un appel à la raison pour ne pas laisser des gens comme Zemmour et Le Pen s’emparer de notre démocratie. » Et elle met solennellement en garde : « Le comportement de certains élus, à savoir le maire de Bonneval, c’est extrêmement grave et ce maire aura des comptes à rendre. C’est insupportable de voir qu’un maire, qui se dit ‘’démocratique, républicain’’, invite à manger cet individu. Des élus qui se comportent comme ça, il faut que ça cesse. Il n’y a pas que des personnes de gauche, que des gens encartés politiquement qui peuvent être scandalisés d’un tel comportement et c’est important que la population sache, qu’à Bonneval par exemple, leur maire trouve normal d’aller manger avec Zemmour. »
Idées nauséabondes
Micheline Cognard (Ensemble ! 28) poursuit et dénonce les « idées nauséabondes qui rapprochent la droite qui se dit républicaine et l’extrême droite. » Elle rappelle qu’Éric Zemmour a été condamné par la justice « pour provocation à la discrimination raciale en 2011 » et « pour provocation à la haine envers les musulmans en 2018 ». Kévin Boété ajoute « C’est certes un candidat mais un candidat condamné. Il ne faut pas oublier qu’en France le racisme ce n’est pas une opinion, le révisionnisme ce n’est pas une opinion, c’est puni par la loi. C’est un hors-la-loi qui vient propager sa haine. »
Micheline Cognard dénonce d’autres choix de Zemmour : « En matière économique et sociale : pas d’augmentation des salaires ni du SMIC, des avantages accrus aux plus riches, des mesures toujours favorables au capitalisme libéral et un budget militaire augmenté. Pour ce qui est de l’École, le candidat choisit le retour en arrière vers la sélection selon des critères de niveaux — qui recouvrent généralement les inégalités sociales — et il prévoit d’écourter la scolarité. Quant à l’écologie, la préservation du climat, ce sont les grandes absentes. »
Danger fantasmé de l’immigration
Elle développe sur les dangers de l’immigration agités par Zemmour mais démentis par les économistes François Gemenne et Esther Duflo. « Les nombreuses mesures envisagées par le candidat d’extrême-droite visent à retirer aux personnes en migration tout droit humain (passage des frontières, santé avec la suppression de l’AME, regroupement familial, aides sociales dans certains cas).
Dominique Chéron-Prier (FSU) approuve et explique : « Le repli identitaire prôné par les idées d’extrême droite est, à la fois, humainement inacceptable et évidemment impossible au regard du droit international et économiquement totalement contreproductif. La façon qu’ont un certain nombre de médias de mettre en avant ces problématiques comme étant des problématiques incontournables au regard de ce que pensent les citoyens est totalement erronée. Cela empêche surtout la discussion des vrais problèmes économiques et sociaux, ça empêche un certain nombre de militants politiques, associatifs locaux de pouvoir mettre en avant ces thématiques là. »
Micheline Cognard explique que le programme de Zemmour poursuit les mêmes buts que celui de Marine Le Pen, est très proche de celui de Valérie Pécresse (L.R.) et qu’Emmanuel Macron glisse clairement vers ces positions. Elle conclut : « C’est au contraire par la coopération au niveau planétaire que les problèmes globaux du climat, de la pauvreté, de la sous-alimentation et la fin des guerres ont une chance d’être réglés. »
À Châteaudun aussi
Un point de presse a également eu lieu à Châteaudun avec des représentants du PCF (Dominique Garcia, Jean Hardy et Bernard Malfon), de la FSU (Patrice Alliot), de Solidaires (Gwenn Quemenner) et de GénérationS. La CGT était excusée. Les signataires du communiqué départemental ont été cités. Ensuite, les porte-paroles ont développé les mêmes arguments qu’à Chartres.