21–22 mai : Rassemblements contre les projets (auto)routiers

Routes, auto­routes, échan­geurs, ponts… les pro­jets rou­tiers pro­li­fèrent en France. Face à cette poli­tique des­truc­trice, une ving­taine de col­lec­tifs appellent, dans une tri­bune publiée le 4 mai par Reporterre, à orga­ni­ser la résis­tance, les 21 et 22 mai, à Montpellier et en Normandie. Nous publions de larges extraits de cette tri­bune à retrou­ver dans son inté­gra­li­té ici.

Ci-des­sous la liste des pre­mières asso­cia­tions et col­lec­tifs signataires.

 

Le Péage Challet Ramdamarche des luttes A154 30-05-2021

Le Péage Challet : Ramdamarche contre l’A154, le 30 mai 2021

 

Collectif Non à l’autoroute A133-A134, près de Rouen
Association Caveirac Vaunage (non au contour­ne­ment ouest de Nîmes)
Collectif Puma (contre la liai­son est-ouest (LEO) sur Avignon)
Collectif GCO Non merci
Collectif Axe vert de La Ramée (non au BUCSM et au BUO à Toulouse)
Non à un contour­ne­ment nord de Maubeuge destructeur
Collectif La Voie est libre (contre l’autoroute Toulouse-Castres)
Collectif Non au contour­ne­ment sud d’Auxerre
Collectif RN126 (contre la liai­son auto­rou­tière Castres-Toulouse, A680 et A69)
Collectif SOS Oulala (non au lien RD68, péri­phé­rique nord de Montpellier)
Association Nacicca (non au contour­ne­ment auto­rou­tier d’Arles)
Association Évreux Nature Environnement (contre la dévia­tion sud-ouest d’Évreux)
Association Saint-Prest Environnement et Gasville/Oisème Environnement, adhé­rente à la FEEL (contre le pro­jet de mise en conces­sion auto­rou­tière des RN 154 et RN 12 de Nonancourt à Allaines, Eure-et-Loir)
Coordination La Loire vivra (oppo­sée au pro­jet de fran­chis­se­ment de la Loire entre Mardié et Darvoy)
Collectif Ussel (contre le contour­ne­ment d’Ussel)
Collectif citoyen contre le déve­lop­pe­ment du pro­jet Sublimes routes du Vercors
Association Agissons pour le cli­mat Granville Terre et Mer
Nord Écologie Conseil (contre la Lino au sud de la MEL)
Coordination Viure (contre la béton­ni­sa­tion des Pyrénées-Orientales)
Collectif Bien vivre en Vallespir (contre la route et le via­duc de Céret)
Collectif Alternatives A480 (contre l’autoroute urbaine de Grenoble)
Collectif Copra 184 (contre le pro­lon­ge­ment de la Francilienne A104)
Collectif Vivre sans BIP (contre une 2x2 voies en Val‑d’Oise)
Association Seta (contre le via­duc sur le Tech)
Collectif AutreCom (contre le contour­ne­ment ouest de Montpellier)
Collectif VN33 Non mer­ci sur la rocade est lyonnaise

Contre les projets routiers, construisons la résistance

 

Partout sur le ter­ri­toire, les pro­jets rou­tiers se mul­ti­plient. Le 25 sep­tembre 2021, le Premier ministre se ren­dait à Castres, dans le Tarn, pour faire connaître le conces­sion­naire rete­nu pour l’autoroute Castres-Toulouse. Le 5 novembre, à Montpellier, il annon­çait le lan­ce­ment du contour­ne­ment ouest de la ville. Le 11 décembre, il inau­gu­rait l’autoroute A355, dite du « grand contour­ne­ment ouest » (GCO) de Strasbourg. Le 15, il annon­çait le lan­ce­ment de l’appel à conces­sion­naire pour le vieux pro­jet d’autoroute A133-A134, à Rouen, mal­gré l’oppo­si­tion de la métro­pole de Rouen et du dépar­te­ment de l’Eure. Le 16 décembre, c’était au tour de l’A154 dans l’Eure-et-Loir, un pro­jet datant de plu­sieurs décen­nies, lui aus­si, et lan­cé pour « mieux » relier Rouen et Orléans.

Ces exemples ne sont qu’un échan­tillon par­mi la cin­quan­taine de pro­jets rou­tiers et auto­rou­tiers qui fleu­rissent par­tout sur le ter­ri­toire, comme on peut le consta­ter sur la carte des luttes de Reporterre.

Sous le man­dat d’Emmanuel Macron, le choix a clai­re­ment été fait du tout rou­tier, du béton et du bitume, au détri­ment du cli­mat, de la bio­di­ver­si­té et des espaces agri­coles et natu­rels. Pourtant le choix du trans­port rou­tier est des­truc­teur de l’environnement et de nos modes de vie.

Les trans­ports consti­tuent le prin­ci­pal émet­teur fran­çais de gaz à effet de serre, 39 % en 2018, dont 80 % sont pro­duits par la route [1]. Ils sont l’une des clés de voûte d’un sys­tème éco­no­mique qui ignore les limites planétaires.

« Nous ne nous laisserons pas faire »

Ces pro­jets rompent les conti­nui­tés éco­lo­giques et menacent ain­si gran­de­ment la bio­di­ver­si­té. Ils sont inco­hé­rents avec l’objectif natio­nal de zéro arti­fi­cia­li­sa­tion nette des sols. Ils aug­mentent la pol­lu­tion de l’air et les nui­sances sonores pour les rive­rains, dégra­dant ain­si le cadre de vie. Enfin, ils sont très coû­teux pour une uti­li­té contestable. […]

Enfin les réseaux rou­tiers, ce ne sont pas seule­ment des routes : ce sont des choix d’aménagement du ter­ri­toire et d’organisation socioé­co­no­mique, qui déter­minent nos modes de vie sur le long terme. Une fois construites, les routes per­mettent, par exemple, la géné­ra­li­sa­tion des pla­te­formes logis­tiques et du e‑commerce. C’est déjà le cas aujourd’hui : des dizaines de pro­jets voient le jour sur tout le ter­ri­toire, non sans résis­tance des popu­la­tions locales.[…]

Face à cette politique, la contestation grandit et s’organise

Alors que l’État fran­çais a été condam­né pour inac­tion cli­ma­tique, alors que nous vivons la sixième extinc­tion de masse des espèces, alors que notre san­té se dégrade, alors que la fin du pétrole et les ten­sions géo­po­li­tiques liées sont clai­re­ment annon­cées, on conti­nue de dila­pi­der l’argent public dans le béton, le fret rou­tier et le tout voiture.

Malgré une prise de conscience glo­bale sur la néces­si­té d’une autre approche de nos mobi­li­tés et de nos échanges, depuis soixante-dix ans, rien n’arrête les poli­tiques de déve­lop­pe­ment d’infrastructures rou­tières, alors même que le réseau rou­tier fran­çais est l’un des plus denses d’Europe et que la jus­tice peine de plus en plus à jus­ti­fier l’utilité publique de ces projets. […]

Face à cela, les oppo­si­tions, recours et mobi­li­sa­tions se mul­ti­plient, des col­lec­tifs entrent en lutte contre ces pro­jets par­tout sur le ter­ri­toire. Pour construire une résis­tance face à la des­truc­tion glo­ba­li­sée de nos terres, de nos pay­sages, à l’empoisonnement de nos sols, de nos eaux, de notre air. Et un monde différent.

Pour faire gran­dir encore l’opposition, rejoi­gnons-nous ! Nous appe­lons toutes les per­sonnes, asso­cia­tions, col­lec­tifs en lutte contre des pro­jets rou­tiers à nous rejoindre pour poli­ti­ser natio­na­le­ment la ques­tion des infra­struc­tures rou­tières. Cette année d’élections peut être décisive.

Retrouvons-nous les 21 et 22 mai pro­chains, simul­ta­né­ment à Montpellier et en Normandie, pour construire ensemble ces résis­tances. Dès main­te­nant, deman­dons un mora­toire sur les pro­jets rou­tiers en cours et à venir.

Si vous sou­hai­tez par­ti­ci­per à ces ras­sem­ble­ments, signez l’appel et rejoi­gnez-nous. Nous vous enver­rons ensuite des infor­ma­tions pratiques.