Eure-et-Loir : Jeunes sans papiers et précarisés
Nous relayons le témoignage d’une militante eurélienne pour l’accueil et la régularisation des sans-papiers paru sur le site de l’hebdomadaire Lutte ouvrière.
À leur arrivée en France, les mineurs isolés sont pris en charge par l’ASE (Aide sociale à l’enfance). Ceux arrivés avant 16 ans devraient obtenir un titre de séjour de plein droit à leur majorité, sous certaines conditions : le suivi assidu d’une formation ; un rapport positif des structures qui les accueillent ; un examen de la « nature des liens » avec la famille au pays.
La nouvelle préfète d’Eure-et-Loir sait très bien utiliser ces conditions pour rendre très difficile l’obtention du titre en question. Ses services le refusent à un jeune quand ils constatent qu’il a de la famille vivant dans son pays d’origine, prenant prétexte des contacts téléphoniques. Ces jeunes sont aussi de plus en plus nombreux à se voir notifier une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) lorsqu’ils atteignent 18 ans. Un recours au tribunal administratif est certes possible, mais les délais de réponse sont très longs, un an en moyenne. Pendant ce temps, le département cesse tout accompagnement, et ils n’ont plus le droit de poursuivre leur apprentissage, ni de travailler, ni de percevoir une aide sociale. Sans ressources, ils perdent leur logement et même se retrouvent à la rue.
La préfète a aggravé la situation en appliquant de nouvelles mesures, comme l’assignation à résidence durant cette période d’un an. L’enfermement en centre de rétention administrative et l’expulsion deviennent alors possibles à tout moment, sans qu’un juge ait statué sur le recours.
À plusieurs reprises, des rassemblements ont eu lieu devant la préfecture de Chartres ou la sous-préfecture de Dreux. Il faudra encore et toujours se battre contre les méfaits de cette préfète, qui ne fait qu’appliquer ce que lui dictent ses maîtres : Darmanin et Dupond-Moretti, qui ont annoncé un projet de loi précarisant encore plus la situation des mineurs isolés et de l’ensemble des étrangers.
Une lectrice militante pour l’accueil et la régularisation des sans-papiers en Eure-et-Loir.