Eure-et-Loir : Jeunes sans papiers et précarisés

Nous relayons le témoi­gnage d’une mili­tante euré­lienne pour l’ac­cueil et la régu­la­ri­sa­tion des sans-papiers paru sur le site de l’heb­do­ma­daire Lutte ouvrière.

 

Chartres 29-06-2021 Rassemblement AERéSP Sans-Papiers devant la Préfecture

Chartres, 25 octobre 2021, ras­sem­ble­ment de l’AERéSP devant la Préfecture contre l’ex­pul­sion d’un exi­lé albanais

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À leur arri­vée en France, les mineurs iso­lés sont pris en charge par l’ASE (Aide sociale à l’enfance). Ceux arri­vés avant 16 ans devraient obte­nir un titre de séjour de plein droit à leur majo­ri­té, sous cer­taines condi­tions : le sui­vi assi­du d’une for­ma­tion ; un rap­port posi­tif des struc­tures qui les accueillent ; un exa­men de la « nature des liens » avec la famille au pays.

La nou­velle pré­fète d’Eure-et-Loir sait très bien uti­li­ser ces condi­tions pour rendre très dif­fi­cile l’obtention du titre en ques­tion. Ses ser­vices le refusent à un jeune quand ils constatent qu’il a de la famille vivant dans son pays d’origine, pre­nant pré­texte des contacts télé­pho­niques. Ces jeunes sont aus­si de plus en plus nom­breux à se voir noti­fier une OQTF (Obligation de quit­ter le ter­ri­toire fran­çais) lorsqu’ils atteignent 18 ans. Un recours au tri­bu­nal admi­nis­tra­tif est certes pos­sible, mais les délais de réponse sont très longs, un an en moyenne. Pendant ce temps, le dépar­te­ment cesse tout accom­pa­gne­ment, et ils n’ont plus le droit de pour­suivre leur appren­tis­sage, ni de tra­vailler, ni de per­ce­voir une aide sociale. Sans res­sources, ils perdent leur loge­ment et même se retrouvent à la rue.

La pré­fète a aggra­vé la situa­tion en appli­quant de nou­velles mesures, comme l’assignation à rési­dence durant cette période d’un an. L’enfermement en centre de réten­tion admi­nis­tra­tive et l’expulsion deviennent alors pos­sibles à tout moment, sans qu’un juge ait sta­tué sur le recours.

À plu­sieurs reprises, des ras­sem­ble­ments ont eu lieu devant la pré­fec­ture de Chartres ou la sous-pré­fec­ture de Dreux. Il fau­dra encore et tou­jours se battre contre les méfaits de cette pré­fète, qui ne fait qu’appliquer ce que lui dictent ses maîtres : Darmanin et Dupond-Moretti, qui ont annon­cé un pro­jet de loi pré­ca­ri­sant encore plus la situa­tion des mineurs iso­lés et de l’ensemble des étrangers.

 

Une lec­trice mili­tante pour l’accueil et la ­régu­larisation des sans-papiers en Eure-et-Loir.