Vernouillet : On a fait le point sur la bataille contre l’autoroute A154

L’affiche de la réunion du 29 novembre était inti­tu­lée ‘’A154/A120 ou la déroute du cli­mat ? Nous sommes tous concer­nés !’’. La par­ti­ci­pa­tion, envi­ron cent per­sonnes, a satis­fait les orga­ni­sa­teurs (E&L Écologie avec le sou­tien de nom­breuses asso­cia­tions envi­ron­ne­men­tales) mon­trant la déter­mi­na­tion et la per­sé­vé­rance de citoyen·ne·s engagé·e·s.

Lilla, Sigismond Bœuf et Mohamed Bougafer orga­ni­saient le débat don­nant la parole aux dif­fé­rents inter­ve­nants, et ten­taient de maî­tri­ser le flux des nom­breuses questions.

Les asso­cia­tions de la FEEL1 étaient lar­ge­ment pré­sentes et ont appor­té leurs connais­sances et leur expé­rience sur ce dos­sier sensible.

La Déroute des routes

Vernouillet 29-11-2022 Réunion E&L-Écologie A154François Bordes, vice-pré­sident de la FEEL, a intro­duit la réunion. Une nou­velle mobi­li­sa­tion natio­nale a pris nais­sance en fin d’an­née 2021 autour du refus de la béto­ni­sa­tion tous azi­muts avec l’explosion du nombre des plates-formes logis­tiques et les très nom­breux pro­jets rou­tiers ou auto­rou­tiers. Tous ces pro­jets confon­dus repré­sentent l’émission d’une quan­ti­té de gaz à effet de serre en totale contra­dic­tion avec les enga­ge­ments gou­ver­ne­men­taux. Le col­lec­tif natio­nal qui veut coor­don­ner les luttes locales a pris le nom La Déroute des routes. Une ren­contre à l’é­che­lon natio­nal a eu lieu à Montpellier les 11 et 12 novembre, 23 col­lec­tifs étaient repré­sen­tés venant de toute la France.

Cet été, ce sont 38 orga­ni­sa­tions lut­tant contre 55 pro­jets rou­tiers ou auto­rou­tiers, — le pro­jet A154-A120 est l’un d’entre eux -, qui ont adres­sé un mora­toire aux dépu­tés et séna­teurs.

Puis, c’est Serge Corda, pré­sident de VIVAVRE qui a pré­sen­té le pro­jet alter­na­tif MOB 28 moins impac­tant pour la ville de Dreux et ses alentours.

A154 : Un pro­jet plein de carences

Grégory Bailleux, vice-pré­sident de Saint-Prest et Gasville-Oisème Environnement estime les tarifs que pour­rait repré­sen­ter l’u­ti­li­sa­tion de l’autoroute par cer­tains navet­teurs à 1300€ annuels car, pré­cise-t-il, il n’y aura pas de gra­tui­té. Le conces­sion­naire reste maître d’œuvre et doit ren­trer dans ses frais.

Bruno Galy, avo­cat de la FEEL, signale que de nom­breux incon­vé­nients, ano­ma­lies, et oublis ont été mis à jour dans le pro­jet offi­ciel. Deux exemples :

  • le rajout de 15 à 18 km entre Dreux et Houdan n’a­vait pas été pré­vu ni inclus dans l’enquête d’u­ti­li­té publique, cela pour­rait rendre caduque la DUP2,
  • la DREAL3 aurait tra­vaillé sur des cartes obso­lètes, or il existe aujourd’­hui de nom­breuses construc­tions à proximité.

François Bordes ajoute que le pro­jet de centre de loi­sirs Otium et qua­torze lots de lotis­se­ment sont en cours de construc­tion dans le péri­mètre de l’u­ti­li­té publique.

Abrogation du décret d’u­ti­li­té publique !

Bruno Galy affirme qu’il faut deman­der que le décret soit abro­gé car la situa­tion change : le pas­sage à la voi­ture élec­trique, trop chère et sou­mise à des contraintes (rechar­ge­ments…) va entraî­ner à terme une dimi­nu­tion des dépla­ce­ments automobiles.

Vernouillet 29-11-2022 Réunion E&L-Écologie A154Il revient sur les pro­blèmes de sécu­ri­té que repré­sente l’afflux de cir­cu­la­tion sur le réseau secon­daire des auto­mo­bi­listes qui vou­draient évi­ter le péage et pose la ques­tion ‘’qui paye­ra les frais d’aménagement des routes de substitution ?’’

François Bordes ajoute encore et démontre avec force, chiffres à l’appui, illus­trant plu­sieurs scé­na­rios éco­no­miques que, lorsqu’on prend toutes ces hypo­thèses les unes après les autres, on se pose la ques­tion des sub­ven­tions d’é­qui­libres. C’est à dire qu’au­jourd’­hui, compte tenu, de l’économie, de l’en­vi­ron­ne­ment, on est inca­pable de pré­dire le besoin en finan­ce­ment d’é­qui­libre (en faveur de la socié­té conces­sion­naire) qui repo­se­ra en bonne par­tie sur les col­lec­ti­vi­tés locales (Conseil dépar­te­men­tal, Chartres Métropole, Pays de Dreux). En effet, l’État ne pren­dra en charge que 30 M€ pour une sub­ven­tion d’équilibre éva­luée, en 2015, à 55,7 M€ sur un pro­jet esti­mé à 769 M€.

 

Un pro­jet du passé

Jean-François Bridet, vice-pré­sident du Conseil régio­nal, observe que les poli­tiques sont encore dans la men­ta­li­té des Trente Glorieuses selon laquelle il faut fabri­quer des routes. L’artificialisation des sols leur importe peu. ‘’Ce modèle de mobi­li­té fonc­tion­ne­ra-t-il encore dans dix ans, trente ans ?’’ interroge-t-il.

Après de nom­breux échanges dans la salle, dans la conclu­sion de la réunion, Bernard Cordier, pré­sident de Sykadap, a esti­mé urgent de créer un col­lec­tif large4.

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1.      La FEEL ras­semble 12 asso­cia­tions : ASVEG, AVERN, Blaise Vallée Durable — le 16, Confédération pay­sanne 28, FNAUT 28, Jouons col­lec­tif A154, La Presle, Qualité Vie Sud Eure et Loir, Saint-Prest-Gasville-Oisème Environnement, Saulnières Belle Vallée, Sykadap, VIVAVRE.

2.      Déclaration d’utilité publique.

3.      Direction régio­nale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement.

4.      Une per­sonne s’est offus­quée qu’E&L Écologie en soit le centralisateur.