Devant la Préfecture : Longs applaudissements d’hommage aux blessés de la répression
Convoqué en urgence pour protester contre les violences policières perpétrées à Sainte-Soline alors que deux jeunes manifestants touchés sont toujours dans le coma, le rassemblement a rassemblé 80 personnes.
Certaines des organisations appelantes ont pris la parole. Pierre Licout (FSU) a d’abord constaté : « On assiste à un durcissement de la répression du mouvement des retraites. » Il a cité des cas de mutilation « Un collègue AESH a eu la main arrachée à Rouen, des militants syndicaux ont été arrêtés à leur domicile dans le Tarn, un gazage à la gare de Chalon-sur-Saône… »
“Accepter la complémentarité des modes d’action et de lutte”
Pierre Marquet (Solidaires), évoquant les victimes, a ajouté : « On parle de gens qui militent pour des causes qui nous sont chères. On n’est peut-être pas tous d’accord avec les méthodes utilisés. Mais aujourd’hui, il faut au moins se solidariser et accepter la complémentarité des modes d’action et de lutte. »
Gilles Menou (Confédération paysanne) a affirmé qu’ « à Sainte-Soline la très grande majorité des manifestants étaient non violents […] Mais le ministre de l’Intérieur avait prévu qu’il y aurait des images de violence […] c’est scandaleux la façon du maintien de l’ordre. »
“L’État est à bout de force politique”
Estelle Cochard (EÉLV) a lu un extrait du communiqué du groupe écologiste au Conseil régional : « Gérald Darmanin a annoncé sa volonté de dissoudre Les Soulèvements de la Terre leur faisant porter le chapeau des violences et de son propre fiasco dans la gestion de la manifestation de Sainte-Soline […] Le groupe écologiste ne se laissera pas intimider par les tenants du modèle qui emmène notre agriculture dans le mur qu’ils soient membres de la FNSEA ou du gouvernement. »
Gisèle Quérité (PCF) a élargi le champ : « Si la démocratie trouve sa légitimité au parlement, elle la trouve aussi dans le monde du travail, dans le dialogue, la négociation et dans la rue […] Quand l’État est à bout de force politique, qu’il n’emporte plus l’adhésion de sa population, il ne lui reste que la force policière. »
“Le vrai visage de l’État”
Selon Vincent Chevrollier (LO) « Les violences policières, c’est le vrai visage de l’État et loin de n’être que quelques dérapages isolés comme voudrait le faire croire Darmanin, ces violences révèlent une politique choisie par le gouvernement [pour] maintenir l’ordre capitaliste existant quoi qu’il en coûte. »
Jean-François Bridet (Chartres Écologie) a apporté son témoignage de participant, avec un groupe d’une dizaine de Chartrain·e·s, aux journées de Sainte-Soline : « Ce que j’ai vu sur place c’est du terrorisme d’État, un usage indiscriminé de la violence […] un État policier […] l’impression qu’on constituait des fichiers, des contrôles du vendredi jusqu’au dimanche. »
“Ce que j’ai vu sur place c’est du terrorisme d’État”
Jacqueline Marre (Chartres à gauche) a voulu « montrer la logique interne de tous les ‘’soulèvements’’ qui sont les nôtres. Il faut essayer de nous mobiliser tous ensemble contre les lois sur les retraites, l’immigration, contre le projet Kasbarian qui veut exclure les squatteurs et les gens qui ne paient pas leur loyer. »
Le rassemblement s’est conclu par de longs applaudissements dédiés aux blessés.