A154 : c’est plus que jamais Non !

Malgré une négo­cia­tion en amont avec la Préfecture, l’action du col­lec­tif Non A154 / A120 au rond-point Leo à l’entrée de Dreux a été for­te­ment ‘’enca­drée’’ par la police. La Préfète elle-même est d’ailleurs venue sur place au début du ras­sem­ble­ment avec l’intention de faire enle­ver des ban­de­roles. Plus pro­blé­ma­tique encore, mal­gré les enga­ge­ments réci­proques pris, la Préfète a fait, un temps, dévier le flux de cir­cu­la­tion, ce qui empê­cha la pour­suite de la dis­tri­bu­tion du tract d’information aux auto­mo­bi­listes qui était l’un des objec­tifs de l’opération.

La Préfète  s’engage

Pendant que les militant·e·s réus­sis­saient à faire ouvrir, ou non, les vitres des voi­tures ou des nom­breux camions, sous la sur­veillance poin­tilleuse des poli­ciers, plu­sieurs inter­ven­tions ont été pro­non­cées, entre­cou­pées de chan­sons par cinq ou six inter­prètes dont Marie Pétrolette. Personne n’avait oublié que c’était la fête de la musique et que la lutte n’exclut pas la bonne humeur.

 

Collectif des Soulèvements de la Terre à Dreux

Benoît Coignard a d’abord annon­cé la créa­tion récente d’un col­lec­tif drouais des Soulèvements de la Terre, le jour même où le gou­ver­ne­ment concré­ti­sait la dis­so­lu­tion au plan natio­nal et a expli­qué : ’’Nous nous sou­le­vons, chacun·e depuis notre endroit, chacun·e à notre manière. Le mou­ve­ment des Soulèvements de la Terre ne peut pas être dis­sous car il est mul­tiple et vivant.’’ Il a défen­du ‘’le droit consti­tu­tion­nel de tout citoyen à expri­mer son opi­nion et à mani­fes­ter publi­que­ment son oppo­si­tion à toutes actions ins­ti­tu­tion­nelles ou des forces éco­no­miques et indus­trielles qui s’avèreraient contraires à l’intérêt col­lec­tif du vivant.’’

 

Parler de com­pen­sa­tion est une hypocrisie”

Le pre­mier adjoint de Gasville-Oisème, Grégoire Bailleux (aus­si porte-parole de l’association St-Prest-G-O-Environnement) a évo­qué le contour­ne­ment Est de Chartres : ’’Ce sont aus­si des champs, des rivières, des ver­sants boi­sés qui vont être détruits.  Quand on parle de com­pen­sa­tion, c’est une hypo­cri­sie. Il n’y a pas de com­pen­sa­tion sur des espaces naturels.’’

 

Deux syn­di­cats d’agriculteurs, la Coordination rurale et la Confédération pay­sanne, ont aus­si sou­li­gné la perte de 660 ha de terres agri­coles si ce pro­jet deve­nait réalité.

Entre les inter­ven­tions, les manifestant·e·s ont scan­dé ‘’Non à l’autoroute !’’

 

Serge Corda, de MOB 28, a fait remar­quer que ‘’Les par­ti­cules fines c’est non seule­ment les fumées die­sel et le dioxyde de car­bone des voi­tures mais aus­si l’usure des pneus, des enrobés.’’

 

On est dans un com­bat de nature politique”

Au nom de la FEEL dont il est vice-pré­sident, François Bordes a expli­qué : ‘’On est tota­le­ment d’accord avec le fait que tout le monde se mobi­lise, en même temps on se réserve pour une mobi­li­sa­tion à l’automne pro­chain si jamais ce pro­jet se fait.’’ Il a insis­té : ‘’Les pro­jets auto­rou­tiers et rou­tiers sont com­plè­te­ment ana­chro­niques compte tenu de la situa­tion actuelle […]  On est dans un com­bat de nature poli­tique.’’ Enfin, il a pré­ci­sé que le pro­jet A154 est aty­pique en ce que ‘’la moi­tié du tra­jet [est une] appro­pria­tion du domaine public […] notre bien commun.’’

 

On ne doit sur­tout pas bais­ser les bras”

Jean-François Bridet, vice-pré­sident du Conseil régio­nal, membre d’Eure-et-Loir Écologie, a tenu à ‘’attes­ter par [sa] pré­sence que les élus du ter­ri­toire ne sont pas tous pour ce pro­jet […] une pré­fète devrait s’interdire de dire que 99% de la popu­la­tion et tous les élus du ter­ri­toire sont pour. Elle sort de sa neutralité.’’

 

La pré­sence d’élus du Boullay-Mivoye et d’Allonnes comme la prise de parole de Romain Rouault, maire de Gasville-Oisème, contre­di­saient d’ailleurs l’affirmation pré­fec­to­rale. Ce der­nier invi­ta « Les asso­cia­tions et les com­munes à décor­ti­quer tout le dos­sier […] On est fac­tuels et on peut dire ‘‘il y a des pro­blèmes par rap­port à ce pro­jet-là’’ […] On ne doit sur­tout pas bais­ser les bras, ce qui compte c’est être ensemble, les asso­cia­tions et les élus. »