Attal et Belloubet à Chartres :
Une visite sous haute protection
Jeudi 14 mars, le collège Mathurin Régnier de la ZUP de Chartres recevait des représentants de l’État et pas des moindres : le Premier Ministre Gabriel Attal et Nicole Belloubet, Ministre de l’Éducation Nationale. Déplacement connu localement seulement la veille, un mercredi. Facile pour limiter la contestation ! Qui plus est, la Préfecture avait menacé de refuser que les syndicalistes de la FSU soient reçus par l’entourage du premier ministre si celle-ci organisait une protestation à proximité.
Syndicalistes tenus à distance
Le dispositif policier était à la hauteur de l’événement, chargé de tenir les opposants éventuels à distance : des dizaines de gendarmes du côté entrée principale comme à l’arrière où des syndicalistes du SNES-FSU1 furent stoppés au-delà de l’espace boisé qui sépare le collège des immeubles du quartier. Un syndicaliste a bien tenté de s’approcher du bâtiment scolaire mais il a vite été repéré par les gendarmes et notamment par l’un d’entre eux qui circulait sur le toit des ateliers du collège. Personne ne s’est énervé ! Et les quelques parents qui venaient chercher leur enfant à 15 heures ou devaient rentrer chez eux ont dû attendre d’être accompagnés.
À Chartres comme à Paris, Attal éclipse Belloubet
Si l’on en croit les médias nationaux (nombreux) et l’Écho républicain, après les rencontres avec quelques enseignants et un groupe d’élèves faisant partie d’un club de Mathématiques, le premier ministre s’est adressé à la presse. Gabriel Attal était bien là pour reprendre en main la communication sur sa réforme du Collège. Lun des points mis en avant a été la notion de ‘’groupes de niveau’’ en Français et en Mathématiques présentés désormais comme synonymes de ‘’groupes de soutien’’. Le Premier Ministre tente de mettre les communications ministérielles au diapason et de calmer les organisations syndicales des professeur·e·s mais aussi des chefs d’établissement en jouant sur les mots.
Une réforme néfaste et sans moyens
À l’extérieur, Boris Gourson (SNES) et les autres syndicalistes de la FSU ont expliqué l’importance de la notion de soutien. À l’opposé d’une organisation qui figerait des groupes dès l’entrée en 6ème. Ces changements annoncés, sur fond de réduction des crédits de 700 millions d’euros ne peuvent être que néfastes aux élèves en difficulté ! Les enseignants sont favorables à d’authentiques groupes de besoins et non de niveau. Ce sont des groupes ‘’répondant aux impératifs pédagogiques déterminés par les enseignants et non pas des structures définitives de groupes rigides.’’
Rafael Raigon (SNEP2) a dénoncé les conditions de travail. ‘’On pourrait profiter de la baisse démographique pour réduire les effectifs par classe’’ a‑t-il dit et trouver des solutions aux difficultés de recrutement des enseignants.
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- Fédération syndicale unitaire.
- Syndicat national des enseignements de second degré.
- Syndicat national de l’éducation physique.