AFPS : Les étudiant·e·s refusent l’indifférence pour Gaza

La situa­tion empire à Gaza, si c’est encore pos­sible, alors que l’ar­mée israé­lienne com­mence ses opé­ra­tions sur Rafah où s’en­tassent des cen­taines de mil­liers de réfu­giés. Dans ce contexte, les mani­fes­ta­tions, par­tout dans le monde, pour évi­ter de nou­velles vic­times pales­ti­niennes, doivent se multiplier.

L’association du Pays Drouais de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) vient de  trans­mettre un com­mu­ni­qué de son bureau natio­nal à pro­pos du mou­ve­ment étu­diant qui s’é­lar­git en France. Nous le reproduisons.

 

Dreux 20-04-2024 Manifestation Cessez-le-feu Gaza

Dreux 20-04-2024 Manifestation pour le ces­sez-le-feu à Gaza

Gaza : les étudiant·e·s refusent l’indifférence

 

Voilà bien­tôt deux semaines qu’en écho au mou­ve­ment étu­diant qui se déve­loppe aux États-Unis, les étudiant•e•s en France ont déci­dé eux-aus­si de se mobi­li­ser pour dénon­cer l’agression mons­trueuse en cours depuis 7 mois contre la popu­la­tion de la bande de Gaza.

Si le focus média­tique a été mis sur Sciences-Po Paris pour des rai­sons poli­ti­ciennes rapi­de­ment démas­quées, la mobi­li­sa­tion s’est vite déve­lop­pée dans d’autres lieux à Paris, en région pari­sienne et par­tout en France. Ce lun­di 6 mai, ce sont les lycéen•ne•s qui sont appelé•e•s à rejoindre le mouvement.

L’Association France Palestine Solidarité, tout comme elle l’avait fait les mois pré­cé­dents, a appor­té immé­dia­te­ment son sou­tien à cette mobi­li­sa­tion qui remet le géno­cide en cours à Gaza sur le devant de la scène média­tique. Elle a condam­né la répres­sion qui leur a été immé­dia­te­ment oppo­sée et ses militant•e•s se rendent par­tout où ils et elles peuvent être présent•e•s. L’AFPS se féli­cite qu’une par­tie des étudiant•e•s refuse l’indifférence.

Depuis 7 mois, par­tout en France, toutes les semaines, des ini­tia­tives de tous ordres sont prises par un mou­ve­ment de soli­da­ri­té très large sans que ça cela n’intéresse les grands médias plus prompts à relayer le nar­ra­tif israé­lien. Depuis 7 mois les inter­dic­tions tombent pour ten­ter de faire taire les voix qui dénoncent les crimes d’Israël et demandent un ces­sez-le-feu immé­diat et per­ma­nent, l’arrêt du géno­cide en cours.

Non seule­ment le pou­voir n’entend pas ces voix, mais il veut les faire taire. La période que nous vivons est inédite à plu­sieurs titres. Ce sont des cen­taines de militant•e•s qui ont été interpellé•e•s, diffamé•e•s, convoqué•e•s pour apo­lo­gie du ter­ro­risme. Le seul fait de contex­tua­li­ser de manière fac­tuelle les attaques du 7 octobre peut mener devant la bri­gade anti-ter­ro­riste en France !

Inédite aus­si la vio­lence d’une très grande par­tie de la classe poli­tique et média­tique contre celles et ceux qui se mobi­lisent et par­ti­cu­liè­re­ment à science-Po : cette pres­ti­gieuse école aurait été « mise à sac, à feu et à sang » selon la secré­taire d’État aux uni­ver­si­tés ; ces ministres qui pré­tendent refu­ser l’usage du mot géno­cide parce que les mots ont un sens font bien peu de cas du sens des mots quand ils veulent dif­fa­mer les voix de la solidarité.

Ces étudiant•e•s seraient anti­sé­mites. Si l’on écoute Eric Ciotti ou Élisabeth Badinter, ils sont « une mino­ri­té de radi­ca­li­sés appe­lant à la haine ». Des accu­sa­tions pro­fé­rées sans l’ombre d’une preuve et jamais contre­dites par celles ou ceux qui les diffusent.

Sur France Info, dimanche 5 mai, Clément Viktorovitch signale un trai­te­ment de défa­veur voire de dés­in­for­ma­tion dont font l’objet les voix pro-pales­ti­nienne. Comment ne pas lui don­ner raison ?

Alors que Bezalel Smotrich, le ministre des finances israé­lien qui appelle à la des­truc­tion totale de la bande de Gaza et de ses habi­tants a été accueilli à Paris, en mars 2023 et qu’un autre ministre qui appelle les Juifs de France à s’installer dans les colo­nies israé­liennes en Cisjordanie a été reçu par le ministre de l’Intérieur, un méde­cin pales­ti­no-bri­tan­nique, Ghassan Abu-Sitta, ayant tra­vaillé à l’hôpital Al-Shiffa à Gaza est lui empê­ché par la police fran­çaise de par­ti­ci­per à un col­loque au Sénat et refoulé.

Toutes les valeurs sont inver­sées : ceux qui violent le droit inter­na­tio­nal sont reçus offi­ciel­le­ment, tan­dis que ceux qui veulent témoi­gner de leurs actions pour sou­la­ger les vic­times sont refou­lés ; ceux qui dénoncent les vio­la­tions du droit sont trai­tés comme des cri­mi­nels, tan­dis que ceux qui nient les crimes ou tentent de les mini­mi­ser ont micro ouverts à lon­gueur de journée.

Alors, oui, nous le disons avec d’autres, les étudiant•e•s mobilisé•e•s par­tout dans le monde sont un hon­neur pour une huma­ni­té tel­le­ment mal­me­née depuis des mois par les vio­la­tions de toutes les règles de droit. Ils pro­longent avec digni­té les mobi­li­sa­tions étu­diantes his­to­riques menées en leur temps contre la guerre d’Algérie, du Vietnam ou contre l’apartheid sud-afri­cain. Nous ne les lais­se­rons pas se faire insul­ter et déni­grer, nous ne les lais­se­rons pas seul•e•s face à la répres­sion d’un pou­voir qui a choi­si le camp des cri­mi­nels de guerre. Ils et elles sont une part essen­tielle du mou­ve­ment de soli­da­ri­té. Pour les Palestinien•ne•s, leur mou­ve­ment repré­sente un espoir de voir enfin le monde stop­per Netanyahou dans son entre­prise génocidaire.

Le Bureau natio­nal de l’AFPS

Le 06 mai 2024