Frétigny : C’était la fête pour des campagnes à taille humaine

Bénéficiant d’une belle jour­née enso­leillée, la Fête pay­sanne 2024 orga­ni­sée par l’ADEAR1 28 avec le sou­tien de la Confédération pay­sanne, de la région Centre- Val de Loire et son réseau AMAP2, a connu un beau suc­cès. La ferme per­che­ronne de la Richarderie, près de Frétigny, accueillait de nom­breux stands de pro­duc­teurs de pro­duits des agri­cul­tures bio ou res­pon­sable mais aus­si d’associations enga­gées pour la pré­ser­va­tion de la bio­di­ver­si­té et contre l’artificialisation des sols, à l’exemple de la FEEL3.  D’autres (Amis de la Confédération pay­sanne, AMAP…) pro­mou­vaient une agri­cul­ture sur de plus petites exploi­ta­tions en oppo­si­tion au gigan­tisme en cours.

 

Des ate­liers-débat animés

Deux ate­liers débats ponc­tuaient l’après-midi. L’un inti­tu­lé ‘’Comment valo­ri­ser la laine de nos éle­veurs ?’’ et l’autre ‘’Comment notre acte d’achat oriente le modèle agri­cole ?’’ Nous avons assis­té à ce der­nier conduit par Alexandra Céalis de l’ADEAR 28 et eth­no­logue. Pratiquant la méthode des groupes D’ACCORD et PAS D’ACCORD, elle a fait échan­ger des argu­ments entre les participant·e·s sur plu­sieurs pro­po­si­tions ; ‘’Le consom­ma­teur est res­pon­sable de son choix d’achat’’, ‘’Seul l’outil de la PAC4 est capable de trans­for­mer le modèle agri­cole’’ et enfin ‘’La tran­si­tion éco­lo­gique ne dépend pas de la volon­té des agriculteurs.’’

 

Les employeurs paient très peu de coti­sa­tions sur les saisonniers

Au cours de ces échanges, nous avons rele­vé ces deux témoi­gnages. Un agri­cul­teur s’est plaint d’avoir ‘’beau­coup de charges sociales5 sur le tra­vail, donc dès qu’il y a un peu de main d’œuvre, on crève…’’ Un autre ajoute : ‘’On ne trouve pas de tra­vailleurs.’’ À quoi une retrai­tée sai­son­nière de l’agriculture a réagi : ‘’La faute à qui ? Faut le trou­ver le per­son­nel payé au SMIC ! Se faire engueu­ler parce qu’on n’a pas fait les bonnes cadences… Les employeurs payaient très peu de coti­sa­tions sur les sai­son­niers et, aujourd’hui, des gens comme moi, avec ou sans la réforme des retraites, on est obli­gés d’aller bien plus loin que les 65 ans… car c’est très très bas.’’

 

Voyage ima­gi­naire autour du monde

Le diver­tis­se­ment (intel­li­gent !) était aus­si de la par­tie avec le bien nom­mé Théâtre en herbe (d’Unverre) qui, sur la pelouse, a pré­sen­té un spec­tacle pour enfants (mais sui­vi aus­si par des moins jeunes…) : Sur le fil du monde. C’est un spec­tacle dont l’énergie et la poé­sie sont mises au ser­vice de la richesse de la diver­si­té humaine. Le public s’est lais­sé emporter.

 

Les chèvres de Capri-Perche

Tout au long de l’après-midi, les enfants avec leurs parents n’ont pas man­qué de visi­ter les chèvres facé­tieuses des hôtes, la famille Derbecq à la tête de l’EARL Capri Perche.

La fête s’est ache­vée, pour une par­tie des visi­teurs et visi­teuses, par des frites, des crêpes et des bavar­dages sur un espace gar­ni de tables et de chaises, alors que l’orchestre Tradart com­men­çait à égre­ner des airs dan­sants dans la fraî­cheur de la nuit bien­tôt tombée.

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  1. Association pour le Développement de l’Emploi Agricole et Rural.
  2. Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne.
  3. Fédération Environnement Eure-&-Loir.
  4. Politique Agricole Commune (de l’Union Européenne).
  5. Rappelons que les dites ‘’charges sociales’’ sont en fait des coti­sa­tions sociales soli­daires qui per­mettent de finan­cer les dif­fé­rentes branches de la sécu­ri­té sociale (assu­rance mala­die-acci­dents du tra­vail, allo­ca­tions fami­liales, retraites).