Nogent-le-Rotrou : Les combats de la Résistance toujours d’actualité
Les habitant.es de la région nogentaise étaient plusieurs centaines place du 11 août ce samedi 5 octobre à 16h30. La cérémonie avait été précédée, vendredi, au théâtre de Verdure, par une première journée d’installation de matériel militaire, de tentes, d’un hôpital de campagne, de jeeps, présentés par des associations d’amateurs de cette période historique.
Le 11 août 1944, des résistants dirigés par Gabriel Herbelin, allias Duroc, arrivant du maquis de Plainville et de celui des bois de Beaumont-les-Autels, ont combattu trois jours pour libérer la ville, au prix de 8 tués a précisé le député, dans sa présentation. Rappelons que le château a été surmonté du drapeau français par Émile Maquaire. C’est cet épisode majeur qu’évoque le monument inauguré ce samedi, place du 11 août, créé par la sculptrice Claude Céhès1.
Le dernier survivant du maquis de Plainville présent
Raymond Dutertre (99 ans), le dernier survivant du maquis de Plainville, des familles d’anciens combattants étaient présent·e·s. aux côtés d’élu·e·s, de la sculptrice, de militaires… Mais aussi de citoyen·n·s pour chanter le Chant des Partisans, moment confié au Théâtre Buissonnier : les chanteurs et chanteuses ont convergé vers la place en trois groupes, leur chant émouvant ponctué par la musique militaire.
Puis, ce furent les prises de parole des autorités représentant la ville, le département et l’État : le maire, le député, un sénateur d’Eure-et-Loir, le Préfet. La parole a été donnée aussi à l’artiste1.
Les combats des hommes et des femmes qui ont choisi de résister nous parlent !
Parmi la gauche politique locale (réunie dans un nouveau Collectif depuis les Elections Législatives, anticipées par la volonté d’E. Macron), certain·e·s avaient décidé de participer à l’événement après avoir mené une réflexion sur les moments difficiles que traverse la France, aujourd’hui. Ils et elles ont placé sur leur vêtement des affichettes qui rappelaient que le risque existe de voir le pays basculer dans une période clairement raciste et fasciste.
Ces badges mettent l’accent sur des faits à ne pas oublier : notamment que la Résistance a été menée par des groupes minoritaires, menacés dans leur vie en permanence et que, heureusement, une réflexion unitaire entre les différentes composantes a permis de créer en mai 1943 le Conseil National de la Résistance (CNR) puis les FFI2 en février 1944. Ce processus a permis d’aboutir en mars 1944 au programme du CNR qui sera partiellement mis en œuvre à partir de 1945 (nationalisations, services publics, garanties sociales).
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1. Claude Céhès travaille maintenant dans son atelier de Nogent-le-Rotrou, rue St Hilaire. Elle a dit, pour conclure : « Je ne doute pas que la France, avec ttes ses origines multiples, ne se lève, si c’est nécessaire, un jour ou l’autre. »
2. FFI : Forces Françaises de l’Intérieur, unification des groupes résistants.