Chartres : Marche pour les droits des migrant·e·s avec ou sans papiers
Une cinquantaine de personnes se sont réunies devant la Préfecture à 15 h. ce mercredi 18 pour les droits des étrangers, des migrant·e·s, de toutes les personnes avec ou sans-papiers, dans le cadre de la Journée internationale des Mirant·e·s.
Pour le collectif AERéSP 281, Cathie Burel introduit
‘’ L’immigration n’est pas le problème, désigner les migran·e·s comme l’ennemi c’est faire progresser la déshumanisation de la société, c’est aussi s’éloigner des solutions de justice et d’égalité des droits.’’
Les revendications sont rappelées : le refus des Centres de rétention qui se multiplient, la liberté de circulation de toutes les personnes, des solutions de logement et de mise à l’abri pour tous et toutes, avec et sans papiers. L’abolition de la loi Kasbarian qui met des familles à la rue pour protéger les plus riches fait partie des demandes ainsi que l’abrogation de la loi Darmanin. Parmi les droits, l’accès à la santé est fondamental.
Micro ouvert ! Les injustices ne manquent pas…
Plusieurs participant·e·s ont souhaité prendre la parole. Chacun·e mettant en avant une injustice, un témoignage ou une analyse.
Une première intervenante du collectif fait référence à un article de l’Écho Républicain pour faire connaître les nombreux manquements du Centre de Rétention administratif (CRA) d’Olivet, ouvert au début de l’année 2024 pour des personnes qui sont simplement sans papiers. Propreté, épidémie de gale, mouvements réduits au minimum, etc., les droits des résidents ne sont pas respectés. La mission des associations pour l’accès au droit a été remise en question début octobre par Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur.
Des procédures longues et suspicieuses
Un autre militant décrit les procédures longues et suspicieuses de l’administration pour l’attribution ou le renouvellement d’un titre de séjour. ‘’Comme les réponses de l’État s’étalent dans le temps, les personnes sont précarisée.’’ Depuis le vote de la loi Darmanin, les personnes sans papiers peuvent recevoir une OQTF2 pour 3 ans, ‘’malgré les attaches que les demandeurs peuvent avoir en France.’’ Par ailleurs, est condamné ‘’l’amalgame qui est fait entre émigration et insécurité’’, thème préféré de l’extrême droite et de certains ministres de droite, tel Mr Retailleau !
Quand des bénévoles doivent se substituer à l’État
Une autre intervenante de l’AERéSP28 pose la question de l’accès de toutes et tous les jeunes migant.e.s à un logement, alors que la loi Kasbarian-Bergé protège les propriétaires contre les squatteurs. Concernant l’école, il est anormal que ce soient des bénévoles qui doivent se charger de la formation pour des jeunes isolés. ‘’C’est important aujourd’hui de revendiquer au sujet des services institutionnels.’’
Puis un texte présenté par des mineurs isolés lors d’une rencontre à Montreuil est lu par une autre intervenante. Cette lettre a été adressée à la Maire de Paris notamment pour la reconnaissance de la minorité des jeunes, le droit à un logement digne et à la scolarisation.
Des pays pressés de renvoyer les personnes d’origine syrienne
Une militante de l’AERéSP a ensuite rappelé que des familles syriennes sont installées dans le département, en particulier à Nogent-le-Rotrou. Certains pays européens comme l’Autriche, le Danemark et d’autres, sont prêts à renvoyer des familles très rapidement en Syrie, sans certitude sur la sécurité et sans l’accord des personnes ou des familles. ‘’Cela traduit clairement la forte tendance au rejet des étrangers d’un grand nombre de pays européens.’’ L’Office Français de protection des réfugiés, l’OFPRA, a pour sa part, suspendu l’étude des dossiers de demande d’asile des Syren·ne·s.
En conclusion : ‘’Il nous faudra suivre la situation car les réfugiés ou les demandeurs d’asile ne sont pas des pions qu’on déplace sans conséquence.’’
Une marche, des slogans et un chant
Puis les manifestant·e·s ont entamé une marche dans les rues piétonnes. Des messages sous forme de slogans ont été scandés dont l’idée majeure peut se résumer par : ‘’Solidarité avec les exilés du monde entier.’’ Un chant a pu interpeller les passants, assez nombreux ce mercredi dans les rues commerçantes de Chartres : ‘’ Laissez passer les Sans-papiers / Les oubliés, les délaissés / Les exploités, les refoulés / Du monde entier …»
Sur la place des Halles, entre l’Hôtel de ville et les chalets du Marché de Noël, les manifestant·e·s ont de nouveau expliqué les raisons de leur présence. Cette initiative s’est terminée par un café en plein air.
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- Accueil des Exilés et Régularisation des Sans-Papiers.
- Obligation de quitter le territoire français.