Sans-abris : ‘’On veut une audience avec le Préfet !’’

Un nombre crois­sant de per­sonnes à la rue

Ce 8 jan­vier, peu après 15 h., sous une méchante pluie, qui heu­reu­se­ment s’atténue au fil du temps, Céline Le Guay, au nom de l’AERéSP1 28, s’adresse à la soixan­taine de participants·e·s rassemblé·e·s devant la Préfecture à Chartres pour consta­ter ‘’un nombre crois­sant de per­sonnes qui n’obtiennent pas leur mise à l’abri.’’ Elle rap­pelle que le Préfet, ‘’a reti­ré au FAC2 la ges­tion du 1153 et du SIAO4 parce qu’il refu­sait d’appliquer des cri­tères illé­gaux qui excluaient les per­sonnes sans-papiers.’’ Depuis octobre 2024, ‘’on a pu consta­ter un tri accru des per­sonnes en grande vul­né­ra­bi­li­té […] Qui aura sa place au 115, est-ce que ce sera la famille avec quatre enfants en bas âge ou l’homme seul mais malade ou vul­né­rable ou cette femme sans enfant mais expo­sée au risque d’exploitation sexuelle à la rue, ou ce jeune mineur iso­lé que le dépar­te­ment ne veut pas prendre en charge en remet­tant en cause l’acte de nais­sance qu’il présente ?’’

 

Lettre ouverte au Préfet

Céline Le Guay ajoute que la demande d’audience dépo­sée fin octobre n’a reçu aucune réponse ni accu­sé de récep­tion. ‘’C’est pour remettre notre lettre ouverte que nous sommes là, aujourd’hui et pour obte­nir une date d’audience […] et la garan­tie de l’inconditionnalité, de la conti­nui­té et de la péren­ni­té de l’accès à l’hébergement d’urgence tel que garan­ti par la loi dans le code de l’action sociale et des familles.’’

 

On veut une audience !”

Un bar­num per­met de se réchauf­fer durant ce ‘’siège’’ paci­fique du bâti­ment offi­ciel. Un cor­don de poli­ciers a été dépê­ché devant l’entrée, d’autres sta­tionnent à quelques mètres. À plu­sieurs reprises, entre des prises de paroles de membres de l’AERéSP ou d’organisations, les manifestant·e·s scandent ‘’On veut une audience ! On veut une audience !’’

 

Réquisitionner les loge­ments vacants

Parmi d’autres intervenant·e·s citons Cathie Burel qui pose la ques­tion ‘’Pour com­bien de temps encore allons-nous lais­ser l’humanité pos­sé­dante dic­ter qui se doit de vivre dans la digni­té et le res­pect ?’’ Lionel Geollot, conseiller régio­nal PCF, annonce, lui,  qu’il deman­de­ra per­son­nel­le­ment au Préfet, lors de la céré­mo­nie des vœux, pour­quoi il refuse de répondre à la demande de ren­contre de l’AERéSP. Martin Desombre (LFI), quant à lui, signale que ‘’à Chartres Métropole, un loge­ment sur dix est vacant […] Nous deman­dons que les inter­com­mu­na­li­tés puissent réqui­si­tion­ner les loge­ments vacants pour pou­voir y loger les per­sonnes vulnérables.’’

 

Portes métal­liques

La réponse pré­fec­to­rale est, hélas, une nou­velle fois, claire et nette : per­sonne de la Préfecture n’est venu s’enquérir des demandes ou pro­po­ser un ren­dez-vous… et, à 16 h. 30, les portes métal­liques ont été des­cen­dues au nez des manifestant·e·s, image sym­bo­lique de la concep­tion du dia­logue du repré­sen­tant de l’État dans ce département.

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  1. Collectif Accueil des Exilés et Régularisation des Sans Papiers.
  2. Foyer d’Accueil chartrain.
  3. Le 115 est un numé­ro d’urgence qui vient en aide aux per­sonnes sans abri.
  4. Service inté­gré d’accueil et d’orientation. Il gère l’orientation des per­sonnes sans domi­cile et le dis­po­si­tif de veille sociale.