Des casseroles et des craies pour que Chartres ne soit ni sourd, ni aveugle pour Gaza

Avec l’AFPS Chartres (Association France Palestine Solidarité), une bonne qua­ran­taine de per­sonnes, sou­tiens de la cause pales­ti­nienne, se sont regrou­pées same­di à 17 h., place des Épars. L’association s’est enga­gée à res­ter mobi­li­sée durant l’été, pas de répit pour les défen­seurs de la jus­tice pour le peuple palestinien !

Cuillers et cas­se­roles pour aler­ter sur la famine qui gagne Gaza

Après la soi­rée soli­daire qui a réuni une qua­ran­taine de per­sonnes dans le quar­tier de la ZUP de la Madeleine le same­di pré­cé­dent, ce ren­dez-vous sur la place cen­trale de Chartres était une sorte de test. Et ce fut une réussite.

Durant deux heures ont alter­né les prises de parole et les mots d’ordre, eux-mêmes ryth­més par les cuillers frap­pant des cas­se­roles que l’as­so­cia­tion avait conseillé d’apporter.

L’AFPS et l’an­nonce d’une recon­nai­sance de la Palestine par la France

Il y eut en pre­mier lieu une prise de parole atten­due : que pense l’AFPS de la déci­sion du Président Macron de recon­naître l’État de Palestine en sep­tembre 2025, dans le cadre d’une assem­blée de l’ONU ?

Micheline Cognard, au nom de l’association de la région char­traine, a pris note de la déci­sion du pré­sident de la République de recon­naître enfin l’État de Palestine. Mais elle ajoute que ‘’rien n’est dit sur la sécu­ri­té et la pro­tec­tion de ce peuple’’ dans la mesure où il serait ‘’démi­li­ta­ri­sé’’. La mise en œuvre de cette recon­nais­sance pose bien des ques­tions. Par ailleurs, l’association tient à pré­ci­ser que ‘’le droit à l’autodétermination des peuples est incon­di­tion­nel et inaliénable.’’

Stopper l’ur­gence le blo­cus de Gaza

Les exi­gences immé­diates sont résu­mées. Avant tout, stop­per le blo­cus de Gaza, ‘’Il serait incom­pré­hen­sible d’attendre le mois de sep­tembre pour nour­rir et soi­gner la popu­la­tion qui se meurt sous le regard de la pla­nète entière !’’ L’ouverture de tous les points de pas­sage à l’aide huma­ni­taire ne peut pas attendre. La réou­ver­ture de Gaza à la presse inter­na­tio­nale est aus­si une exi­gence immédiate.

Amnesty International témoigne de l’ampleur de la famine par la voix de ses res­pon­sables, Anne-Marie Acquaviva et Christophe Pénicaud. Ils en appellent aux gou­ver­ne­ments : ‘’Les états sont tenus de pro­té­ger les civils et de four­nir un véri­table accès à l’alimentation […] pour sau­ver des vies avant qu’il n’y en ait plus !’’

 Lecture de textes de la poé­tesse gazaouie Nour Elassy

Des mili­tantes de l’association ont choi­si de lire à plu­sieurs voix des extraits d’un témoi­gnage d’une jour­na­liste et poé­tesse pales­ti­nienne, Nour Elassy. Dans ce texte, écrit à son arri­vée en France, elle relate les cir­cons­tances de son départ, sans rien empor­ter comme l’a exi­gé la France, la sépa­ra­tion d’avec la famille, les camions d’aide immo­bi­li­sés, le ‘’cadavre de Gaza’’. Puis ses pro­jets en France, le sen­ti­ment de culpa­bi­li­té et l’objectif qu’elle se donne, comme une pro­messe : ‘’Je n’ai pas quit­té Gaza pour l’oublier mais pour la ven­ger […] Je suis par­tie pour apprendre la langue des tri­bu­naux qui ne nous ont jamais sau­vés. Pour uti­li­ser leurs propres outils afin de gra­ver notre nom dans l’histoire.’’

Le “Handala” inter­cep­té par Israël

Martin Desombre donne ensuite quelques infor­ma­tions sur le voi­lier de la Flottille pour la Liberté, le Handala, qui pour­sui­vait sa route vers Gaza. Nous savons main­te­nant que le bateau a été inter­cep­té par l’armée israé­lienne dans les eaux inter­na­tio­nales ce same­di soir, vers 23h.

De nombreu/x/ses participant·e·s ain­si que leurs enfants, ont tra­cé à la craie des mes­sages pres­sants sur le sol : Halte au mas­sacre ! Reconnaissance du peuple pales­ti­nien ! S’exprimer est une néces­si­té quand la peine et la colère sont mini­mi­sées par le dis­cours ambiant.