Chartres — Collège Jean-Moulin
Pour un transfert de murs à murs

Chartres Collège Jean-Moulin Rassemblement 13-12-2017 fUne qua­ran­taine de per­sonnes se sont réunies mer­cre­di 13 décembre à midi devant le col­lège Jean-Moulin de Chartres à l’appel du Collectif Jean-Moulin qui regroupe les syn­di­cats ensei­gnants et les parents d’élèves.

Pierre Licout, pour la FSU, a d’abord pris la parole. Il dit en sub­stance que le Conseil dépar­te­men­tal revient à la charge pour la troi­sième fois avec une fer­me­ture « tran­si­toire » du col­lège Jean-Moulin à la ren­trée 2018 en vue d’une réou­ver­ture sur le site de l’ESPÉ à la ren­trée 2020. Élèves et pro­fes­seurs seraient dis­per­sés sur les dif­fé­rents col­lèges de l’agglomération. Cette pro­po­si­tion est inac­cep­table, pour la FSU et le col­lec­tif pour plu­sieurs raisons :

1. Nous n’avons pas la preuve de l’urgence qu’il y a à fer­mer ce site. S’il doit y avoir dépla­ce­ment, il doit se faire de murs à murs.

2. Le col­lège Jean-Moulin est un modèle de mixi­té sociale à tra­vers le tra­vail fait par la com­mu­nau­té édu­ca­tive. Or, le pro­jet du Conseil dépar­te­men­tal de réaf­fec­ta­tion des élèves va à l’encontre de cette mixité.

3. Les deux pre­mières ten­ta­tives de fer­me­ture ont été reto­quées à la demande de l’État. La Rectrice avait argué que l’affectation des élèves était du res­sort de l’État et non du Conseil dépar­te­men­tal et avait gagné au Tribunal admi­nis­tra­tif en fai­sant valoir que le pro­jet était contraire à la mixi­té sociale. Or, la Préfète, qui a reçu une délé­ga­tion du col­lec­tif hier soir [12-12-2017], appuie cette fois le pro­jet alors qu’il n’intègre pas plus de mixi­té sociale que le pré­cé­dent. « La repré­sen­tante de l’État en a fait le ser­vice après-vente. Nous sommes scandalisés. »

« On ne doit pas sca­ri­fier la sco­la­ri­té des col­lé­giens sur l’autel des impé­ra­tifs éco­no­miques [l’ouverture d’un show room de la Cosmetic Valley]. Il faut arri­ver à conci­lier les deux.  Il faut per­mettre à ce col­lège de res­ter encore ouvert le temps que le futur site soit amé­na­gé. Or ce n’est pas le cas. »

« Continuons à nous battre »

Chartres Collège Jean-Moulin Rassemblement 13-12-2017 d

Les porte-paroles des parents d’é­lèves et de la FSU

Pascale, pour le SGEN-CFDT, ren­ché­rit : « Il faut que nous conti­nuions à nous battre pour la recon­nais­sance de la légi­ti­mi­té de notre com­bat, c’est-à-dire évi­ter l’éparpillement des enfants au nom d’intérêts for­te­ment dis­cu­tables. Nous accueillons ici des enfants pour leur per­mettre le meilleur épa­nouis­se­ment, la meilleure réus­site sco­laire, le meilleur appren­tis­sage du vivre ensemble quelle que soit leur com­mu­nau­té d’origine. Nous for­mons éga­le­ment les citoyens de demain qui, pour ce qui reste de notre démo­cra­tie, auront des choix à faire. »

Absence de concertation

La repré­sen­tante des parents d’élèves note que ce qui inquiète ce sont les pro­jets fami­liaux de toutes les familles concer­nées. « L’incertitude pèse depuis trois ans, les familles ne sont jamais infor­mées. C’est le col­lec­tif qui informe. Cette incer­ti­tude n’est pas sup­por­table. Jamais les familles n’ont été concer­tées, mal­gré les pro­messes, au sein du Conseil d’Administration. Nous ne com­pre­nons pas l’urgence de ce dépla­ce­ment sur les autres col­lèges pour gon­fler les effec­tifs qui plus est. C’est inac­cep­table de faire de gros col­lèges usines. »

Non au chan­tage à l’emploi

Le délé­gué CGT-Éduc’action revient sur les argu­ments éco­no­miques déve­lop­pés par la Préfète pour jus­ti­fier l’urgence du trans­fert du lieu à la Cosmetic Valley : 6 000 créa­tions d’emplois, un pôle uni­ver­si­taire avec des Instituts de pointe dans la chi­mie… Mais il rap­pelle le mil­lion d’emplois, qu’on attend encore, pro­mis par le MEDEF en échange du CICE (cré­dit d’impôts). Pour les pôles uni­ver­si­taires, il montre, qu’au contraire, la loi sur l’autonomie des uni­ver­si­tés réduit ces pôles sur les villes moyennes comme Chartres. Et il conclut : « Il faut arrê­ter de croire à ce chan­tage à l’emploi qu’on nous fait en per­ma­nence. Il faut se battre pour un ser­vice public de qua­li­té qui tra­vaille vrai­ment pour et avec les élèves. »

Le ras­sem­ble­ment se clôt sur un cri jailli de la foule sous les applau­dis­se­ments « Non à la fer­me­ture du Collège Jean-Moulin ! »

Les pro­chaines dates