Notre-Dame-des-Landes : Les GM
briseurs de rêve toujours en action
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Aujourd’hui, Mercredi 18 avril 2018 :
17 h 15 : La délégation intercomposantes a donné une brève conférence de presse devant la préfecture de Nantes, à l’issue d’une réunion de plus de deux heures avec la préfète de la région Pays-de-la-Loire Nicole Klein et le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot. Les lignes n’ont pas bougé et l’ultimatum du lundi 23 avril, pour le rendu des formulaires simplifiés individuels, a été maintenu, a déploré la délégation.« Malheureusement, on a constaté que rien ne changeait et que depuis le début le gouvernement tenait la même ligne », a regretté un membre de la délégation.« On a de nouveau présenté le projet de convention globale qu’on avait présenté vendredi, et on a rencontré un nouveau refus. On a demandé des explications mais on n’en a pas obtenu. Pourtant, c’est quelque chose qui existe juridiquement », a poursuivi un autre.« Ils prétendent que cela pose un problème d’anonymat. Mais c’est nous-mêmes qui avons déclaré des occupantes et des occupants pour avoir droit à des procès dans le cadre des expulsions, et ça a été refusé, a rappelé le premier. L’anonymat est un faux problème. »« Ce soir, nous allons faire un retour de la réunion lors de l’assemblée des usages, qu’on organise tous les deux jours en ce moment. On vous dira après ce qui en ressortira », a conclu le second.
16h01 Pour le bilan, la grande question de la semaine, combien de grenades ont été tirées depuis le début de l’opération ? 11000 grenades, 8000 lacrymos pour 3000 explosives, décompte fait par Nantes révoltés d’après des sources de presse (Ouest-France…). Selon le Canard enchainé mais d’après des sources gouvernementales, le cout de l’opération s’élève à 400 000 euros par jour !
14 h 30 La délégation inter-composantes est arrivée à la préfecture. Elle compte huit personnes dont trois zadistes, selon Ouest-France. Parmi les associatifs présents s’y trouvent Cyril Bouligand des Copains 44, Jean-Marie Dréan des Naturalistes en lutte et des représentants de l’Acipa et de l’Adeca.
14h29 Alors, qu’en ce moment même, la délégation inter-composantes s’est rendue à la préfecture pour voir la préfète, on pourrait lui demander comment elle explique sa nouvelle politique agroécologique à la lacrymo, et comment on est sensé ensuite faire nos projets para-agricoles, ou juste nos jardins pour pouvoir se faire à bouffer !
12 h 30 D’après Street Zad Actionmédic, le courant a été rétabli, mais les gendarmes ont sectionné l’alimentation en eau. Des réparations sont en cours. Les gendarmes mobiles quittent la Grée, le Gourbi et les Fosses noires — où se trouvent toujours des pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) — pour se positionner devant les Vraies rouges avec des engins de chantier pour enlever les barricades.
11h25 La barricade nord du Liminbout va être fermée pendant plusieurs jours. Toutes les voitures sur la route du Liminbout jusqu’au Rosier doivent dégager pour permettre le passage d’une ensileuse.
10h32 Aujourd’hui les GM jouent avec l’électricité, rappel des épisodes précédents : mercredi dernier lors d’une attaque massive les gendarmes ont pris position autour de la Grée et coupé l’électricité aux différents lieux de la zone. Enedis, contacté, a affirmé que la gendarmerie refusait de les laisser rétablir le courant. Un petit lutin s’est donc occupé de rétablir l’électricité quelques jours plus tard. Ce matin, sous couvert de protéger Enedis qui vient vérifier que le rétablissement n’est pas dangereux, la gendarmerie lance une opération imposante, plusieurs centaines de gendarmes mobilisés, deux blindés, le GIGN, une équipe cynophile, les drones… parce que plutôt que venir à pieds ils préfèrent attaquer systématiquement toutes les barricades de la zone, encercler la Grée, prendre position devant les Fosses Noires en bloquant — une fois de plus — l’accès au camping des cheveux blancs… on a eu des témoignages de gens qui se sont fait tirer dessus dans le dos alors qu’ils partaient de la Grée en courant, d’autres qui ont reçu des des grenades assourdissantes sans sommation. Une fois encore la gendarmerie joue avec le feu en provoquant un regain de tension sur la zone… et nous coupe l’électricité sous prétexte de vérifier que ça fonctionne. Ils nous font perdre confiance dans le service public !
10 h Nicolas Hulot présent à la réunion de la préfète et d’une délégation de zadistes et d’opposants au projet d’aéroport, ce mercredi 18 avril à 14 h 30 à la préfecture de Nantes.
La préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein, et le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, rencontreront ce mercredi 18 avril une délégation d’occupants de la Zad de Notre-Dame-des-Landes et les représentants d’associations anti-aéroport dans l’espoir de trouver une « porte de sortie » au conflit, après plus d’une semaine d’opérations de gendarmerie sur le site. La rencontre se tiendra à 14 h 30 en préfecture, à Nantes, a annoncé mardi Nicole Klein à l’AFP.
Il s’agira pour la représentante de l’État de « rappeler les conditions de projets agricoles sur la zone », où l’agriculture doit répondre « aux mêmes règles » qu’ailleurs : adhérer à la mutualité sociale agricole, « payer son eau et son électricité, laisser les chemins accessibles à tous ». « Il n’y a pas de zone de non-droit », a répété la préfète.
L’État, qui a donné aux zadistes jusqu’au 23 avril pour se régulariser, à travers un formulaire simplifié n’ayant « pas de valeur juridique » mais permettant de « savoir le nom de la personne, où elle veut s’installer, ce qu’elle veut faire », restera intangible sur ce nouveau délai, a fait savoir la préfète de région. « Je ne préjuge rien de la réunion de demain. S’ils viennent pour me dire “on ne donnera pas nos noms”, s’ils ne répondent pas a minima à cette demande, le président de la République a été très clair, il y aura de nouveau des expulsions », a‑t-elle assuré mardi. S’ils ont répondu favorablement à l’invitation de la préfète, les occupants estiment que « cet ultimatum du 23, qui est un temps très très court […] ressemble plus à un couperet » qu’à « des conditions pour un véritable dialogue ».
Nicolas Hulot doit rencontrer également les représentants du monde agricole du département et des élus locaux du territoire, selon la préfecture.
8h26 Les flics avaient annoncées qu’ils n’essaierait pas de rentrer dans la Grée (peut-être juste dans la maison ?), en attendant ils sont aux portes de la ferme et viennent de faire les dernières sommations autour de la Grée. Des chiens de la brigades canine ont été lâchés. Be careful ! Les barricades de la Mancelière sont tombées et … l’électricité à de nouveau été coupée pour les fosses et on imagine aussi la Grée, la Wardine et tout les lieux autour. On imagine que ça veut également dire que les voisins et voisines de la ZAD concernés par cette ligne électrique sont de nouveau également coupés de l’électricité générale.
8h07 La préfecture a prévenu hier que les flics viendraient au Sud de la Grée pour checker l’électricité qui était miraculeusement réapparu ce week-end. Maintenant ils nous préviennent de leur déplacement, ils ont dit qu’ils passeraient par le nord, c’est à dire la route des fosses noires et qu’ils ne rentreraient pas dans la Grée. Comme on ne les crois pas trop, la Grée demande de la présence sur place et à organiser un petit déj festif pour ce matin. C’est le moment d’aller boire son café là bas.
7h59 Et voilà, ils sont de retour. Les vilains réoccupent le carrefour de la Saulce et ont déjà commencés à tirer les grenades ! Demande de présence un peu partout sur zone notamment à la Saulce et à la Grée. On nous à signalé qu’ils étaient également de nouveau présent sur la D281 et qu’un convoi arrive du côté de la D42.
7h38 BON MATIN : Le soleil s’est levé encore un jour sur le bocage avec l’hélico en ligne d’horizon. Pas de présence de flics à signaler directement sur zone (à part dans les airs), par contre ils ne sont pas loin. Au programme aujourd’hui sur la zone : un petit déj’ à la Grée en ce moment, une formation street médic dans l’aprém, et certainement plein d’autres rendez-vous. Ha oui quand même, il y a aussi le rendez-vous de la délégation à la préfecture. On vous donne des nouvelles dès qu’on en a… On vous souhaite à toutes et tous une bonne journée.
Mardi 17 avril 2018 :
18h05 Ça passe par la Boistière en venant du cimetière de Vigneux. Pas de képis à Vigneux. Infos à prendre aux conditionnel et à vérifier. Prévenez-nous s’il y a du changement. Demain à partir de 14h il y aura un chantier au jardin des Rouges et noires, sous le soleil. Il y a eu un appel à dons pour de la crème solaire donc vous ne craignez rien. À celles et ceux qui veulent rédiger des statuts d’asso mais ne savent pas comment faire, rendez-vous demain à Bellevue pour faire ensemble.
17h24 Flics à Vigneux à la sortie de la 4 voies en venant Nantes, probablement parce que c’est là qu’ils déposent par là tout ce qu’ils déblaient sur zone. À pied ça passe par sud de la Mine.
15h06 Macron est à Strasbourg aujourd’hui alors la Pref a décidé d’y interdire les manifs, raison invoquée : « la mobilisation des forces de sécurité n’est pas suffisante pour assurer concomitamment à la visite du président de la République d’autres événements importants », que « des risques de trouble à l’ordre public sont susceptibles de se produire”. http://zaddumoulin.fr/macron-a-strasbourg-manifs-interdites
14h07 Les brigades avec chiens les auraient lâchés entre la Saulce et la Geneslière, ils auraient chopé quelqu’un.
13 h00 D’après Ouest-France, une rencontre est prévue mercredi 18 avril à 14 h 30 à la préfecture entre une délégation d’opposants et de zadistes et la préfète de la région Pays de la Loire Nicole Klein, pour discuter de l’avenir de la Zad. Lors de l’assemblée des usages, les occupants de la Zad ont répondu « favorablement » à la proposition d’une rencontre faite par Nicole Klein le vendredi 13 avril et souhaitent ce rendez-vous « au plus vite ». Ils seront représentés par trois zadistes au sein de la délégation en charge des négociations, d’après le quotidien régional.
12h48 La pétition “Comme à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, défendons d’autres manières d’habiter” a presque atteint 50 000 signatures. Vous pouvez la trouver ICI, la signer et la relayer.
12h21 Deux journalistes de Libération blessés par les armes de la police en une semaine racontent ici la violence des vilains.Rappelons également qu’il y a quelques jours, le bilan du nombre de blessé.e.s sur la zone s’élevait à 150, dont plusieurs cas sérieux. On attend un bilan actualisé dont on peut déjà affirmer qu’il sera plus lourd. Les expulsions sont officiellement terminées depuis jeudi, les violences policières elles n’ont absolument pas cessé
10h43 1 fourgon entre Fay et Chêne des Perrières au lieu dit le Malabry/mal-abris ? Contrôle.
9h48 Machines de destruction présentes à « l’Érette », qui attendent de pouvoir venir si elles ne sont pas entravées…
9h32 Flics avec chiens dans la foret de Rohanne. Ils cherchent à faire des arrestations, on rappelle qu’une personne a été arrêtée hier et se retrouve en prison au moins pour 1 mois en préventive jusqu’à la date de son procès.
8h24 Les flics sont entre le carrefour de la noue et des fosses. À la Saulce ils tirent au flash ball et cherchent à faire des arrestations.
8h07 Première explosion. D281 2 blindés et un quarantaine de fourgons remontent la route depuis la Paquelais et enlèvent les barricades sur leur passage. D81 : 2 blindés et de nombreux fourgons (50) de GM, plus hommes à pied arrivent depuis le nord vers la Saulce.
Lundi 16 avril 2018 :
19h39 Ce soir, AG des Usages exceptionnels à 20h30 au Hangar de Bellevue. Au menu : comment et quoi répondre à l’invitation que la préfecture a faite à la délégation intercomposantes.
18 h 51 Quelques tirs de grenade ont été entendus à Lama fâché. Une structure amie se remonte dans un champ à côté de la Wardine. La charpente est debout avec ses structures bien étayées. Les charpentières et les charpentiers assemblent les étais. Un campanile plus réduit que celui d’hier a été reconstruit, il est posé dans l’herbe au pied de la structure à base carrée.
16 h 55 Les charpentiers ont œuvré tout l’après-midi pour retaper les fermes de la charpente du Gourbi 5 qui avaient été tronçonnées le matin par les gendarmes. Ils ont fait de la récupération, étayé les petits morceaux pour en faire de plus grands. Deux fermes ont été portées à bout de bras par cinquante personnes et mises à l’abri dans un endroit caché. Du côté du front entre les Fosses noires et Lama fâché, on a eu la batucada, des chants de lutte, mais on n’a pas entendu de grenade depuis trois heures — ce qui est relativement exceptionnel. Les gens se reposent. Des habitants supposent que la semaine va se dérouler comme ça, avec des échauffourées et des affrontements de basse intensité, et que c’est lundi 23 avril date de l’ultimatum pour l’enregistrement de projets agricoles individuels, qu’une offensive risque de monter en puissance. « C’est là qu’on sera », ont-ils assuré.
14h07 Après deux heures à charger les décombres de Lama fâché avec un bras de tractopelle, un camion jaune et orange des travaux publics d’une entreprise quitte ce chantier de déblaiement sous protection, par l’axe de la D281 vers La Paquelais.
13h55 Flics : On nous signale le PSIG (BAC des champs) au niveau de la barricade de l’Acatrelle où une pelleteuse est arrivée. Besoin de monde dans le champ au nord-ouest de la Grée. Également 40 véhicules champ nord d281.
13h41 À 14h à la Grée il y a une assemblée des occupantes. Ça va discuter des négociations : y retourner ou pas et comment ? Ce soir il y a aussi une assemblée des usages où la décision sera prise.
13h37 Des gens à Lama fâché tentent de maintenir les flics et le blindé et demandent du renfort à Lama. Les flics sont à la Chèvre et avancent vers l’ouest vers la mine. Les flics ont passé la Mine, les potes ont lâché la barricade, les flics bougent dans le champ entre la Grée et la Fresnelière, il y a eu deux arrestations, attention à vous. Ça gaze et ça charge.
13h30 MEDIC : On a reçu beaucoup beaucoup de médicaments, merci ! On a un gros besoin de béquilles car il y a eu beaucoup de blessé-e‑s hier. Merci pour vos dons.
13h25 Les flics progressent au niveau de Bison fumé, à 50 mètres de la chèvre. Is vont élargir les chemins et les entrées de champs pour que les machines puissent travailler. Du coup ils sont en train de faire un périmètre de sécurité autour de Bison fumé. Les flics au nord-ouest ont bougé vers Bison.
13h09 Une pelleteuse à Bison futé étale du remblais. Des clowns sont aux alentours.
12h57 2 camions de gendarmes mobiles au niveau de Bison futé et mouvement là-bas. Peut-être la relève.
11h27 Les flics reculent vers le sud de la d281 et ils se répartissent en petits groupes pour encercler la Chèvrerie. Que quelqu’un leur dise que pour les empêcher de reconstruire c’est pas 3 semaines qu’il va leur falloir rester mais plusieurs années !
11 h 15 Entre Youpi youpi, les Fosses noires et le Lama fâché, jets de grenades vertes incapacitantes. La situation est à un « harcèlement de moyenne intensité » et les Médics ont déjà dû prendre en charge des blessés ce matin. En revanche, il n’y a pas de gendarmes au carrefour de la Saulce.
10h28 GOURBI : un blindé a fait tomber la charpente, des gendarmes s’acharnent dessus à la tronçonneuse. Tristesse devant tant de connerie.
Vingt minutes plus tard, des charpentières et des charpentiers étaient sur place pour évaluer l’état des poutres et numéroter celles qui pouvaient être récupérables.
9h58 GOURBI : il y a toujours un blindé positionné, les gendarmes descendent de force les personnes grimpées sur la charpente. Ça sent le sapin pour Gourbi 5, mais qu’ils n’espèrent pas nous voir renoncer, on en reconstruira autant qu’il faudra !
9h30 GOURBI : la flicaille est en train de prendre position tout autour, dans les champs. Un blindé s’approche en provenance de la Saulce.
9h19 Les gendarmes avancent sur la route de l’Isolette. Les pauvres doivent avoir un GPS en panne… où alors ils essaient de parvenir au Gourbi par le sud ?
8h01 RETOUR DES FACHEUX : Les flics se positionnent doucement, une petite gueule de bois peut être ? En tout cas ils sont désormais de retour sur la d281 : au Bois Rignoux (côté La Paquelais au sud), aux Ardillières (au nord) et des blindés se positionnent au carrefour de Lama Faché (au centre). Ils font les premières sommations. Ils sont aussi de retour sur la d81 et le carrefour de la Saulce.
8h00 LAMA FACHE : les flics essaient de dégager la barricade et tirent des grenades lacrymogènes. Ils se positionnent sur le chap à côté.
5h57 La journée d’hier a été un énorme succès avec une mobilisation extrêmement importante compte tenu de la rapidité avec laquelle elle a été organisée, de la pression policière pour l’empêcher (intimidations, barrages, blocage des axes de circulation de la Zad). Surtout nous avons rempli notre objectif : poser les bases d’une nouvelle structure collective au Gourbi, au nez et à la barbe de la maréchaussée !
5h30 MERCI ! Merci à toutes celles et ceux d’entre vous qui ont bravé le dispositif policier hier pour affirmer leur soutien à l’avenir de la Zad ! Grace à votre soutien, sur place notre détermination reste sans faille.
Dimanche 15 avril 2018 :
23h30 La charpente est posée au Gourbi. Un feu de joie illumine la clairière. La cantine rassasie les porteurs.
23h00 « On est dans les derniers mètres », raconte un témoin au téléphone. Des tracteurs précèdent le cortège, d’autres veillent derrière. La structure est si large qu’elle a du mal à passer sur la route étroite, on coupe les ronces des côtés à la tronçonneuse. « Ce qui se passe est un symbole absolu de la détermination des gens ».
22H30 Le convoi continue à avancer, raconte un témoin. Les slogans enjoués retentissent : « On est plus chaud que le lumbago », « Charpente, debout, soulève-toi ! », « Des fermettes pour la préfète », « La Zad vivra, la Zad vaincra ». Dans la lumière des lampes frontales, l’euphorie est magnifique.
22h00 « Incroyable », s’exclame au téléphone un témoin. On entend autour de lui des cris de joie. « Une journée qui se finit en apothéose », s’exclame un autre, qui répète, « Mais c’est dingue ». « On a réussi » reprend le premier, « on amène la charpente de la halle, construite cet après-midi, vers l’emplacement même du Gourbi. » Les zadistes et leurs soutiens sont passés à travers les champs depuis la prairie où, cet après-midi, les charpentier(e)s construisaient la structure en bois. Les gendarmes ont quitté le carrefour de la Saulce il y a une heure à peu près. Y sont maintenant positionnés six tracteurs amis, dit « vigilants ». Un convoi de 300 personnes environ porte la charpente, écarte la haie quand c’est nécessaire, chante et rit en criant des « La Zad elle est à qui ? La Zad elle à nous ! ». Le cortège s’approche du carrefour de la Saulce et va progresser par le chemin jusqu’au Gourbi, à quelques centaines de mètres.
21h00 Voici ce qui s’est passé durant les deux dernières heures. Après avoir déposé la charpente dans un jardin à côté des Fosses noires, le jardin des Vrais rouges, une grande partie des personnes qui étaient là et qui avaient apporté cette charpente — il s’agit du campanile, la partie qui sera au-dessus de la future halle d’assemblée et de marché du Gourbi -, donc,une grande partie de ces personnes est repartie vers le carrefour de la Saulce. Là, en y arrivant, on s’est rendu compte que ça chauffait. Il y avait un gros nuage de fumée, un mélange de lacrymogène et de fumigène, des grenades assourdissantes, des grenades de désencerclement. Tout cela se passait au niveau du champ, à côté de la barricade des Lascars. Un gros dispositif de gendarmes, et encore plusieurs centaines de gens dans le champ à recevoir cela. Du côté des zadistes, quelques feux d’artifice étaient lancés, et des projectiles, jusqu’au moment où les gendarmes ont chargé. Là, le moment a été violent, les gens ont été repoussés dans la forêt de Rohanne, avec quelques mouvements de panique, à nouveau des grenades. On a beaucoup entendu crier “Médics, médics”, sans savoir vraiment le nombre de blessés qu’il peut y avoir, mais ça donne une idée de la violence de cette charge. Les gens ont donc été repoussés dans la forêt, puis au niveau du champ au niveau de La Wardine, où un groupe d’une quinzaine de charpentiers et de charpentières étaient en train de monter la fameuse halle des assemblées et du marché, la structure qui sera le futur Gourbi. La plupart des personnes se sont retrouvées dans ce champ à se remettre de leurs émotions, à écouter de la musique, à jouer à saute-moutons, à regarder et à attendre de voir ce qui va se passer. Une autre partie des personnes ont profité du retour de l’accalmie pour aller reconstruire la fameuse barricade des Lascars.
19h45 Les gendarmes sont repassés à l’offensive et ont repoussé tout le monde dans la forêt. Des gens sont blessés. Pendant ce temps, dans le champ près de La Wardine, les charpentiers continuent de construire la maison en bois.
20h16 Les flics ont reculés des Fosses noires vers la D81. Il y a des blessés au niveau du carrefour de la Saulce et ça continue de tirer. C’est complétement délirant.
19h54 Pas de repos en ce dimanche : charge en cours du côté de la Sécherie. Ca sent fort la lacrymo dans le bocage en cette fin de journée. Les flics empêchent de retourner vers le Gourbi.
19h45 Salve continue de gaz et de grenades par le blindé depuis 5 minutes, le vrai visage de l’état sous Macron refait surface dès que les soutiens extérieurs ont repris le chemin de leur maison. Sans exagérer, on peut estimer à au moins une centaine de tir dans le dernier quartier. Il avance côté Rolandière et dans le champ côté Lascar en tirant des grenades F4. C’est celles qui font vraiment beaucoup beaucoup beaucoup de bruit, c’est à dire aussi beaucoup de blessés !
19h17 Après l’embourbement du blindés il y a deux jours… c’est au tour du canon à eau de faire des siennes : IL NE MARCHE PAS !!! Les flics sont au carrefour de la Saulce est auraient bien voulu éloigner les gens à coup de lance à eau. Ils sont dégoutés !!
18h25 À 40 km de Nantes, sur l’autoroute, un convoi de gendarmes comportant un véhicule blindé se dirige vers Nantes.
18h39 Les personnes qui ont été séquestrées une partie de la journée à la Grée par les vilains sont désormais libres de leurs mouvements !
18h25 À 40 km de Nantes, sur l’autoroute, un convoi de gendarmes comportant un véhicule blindé se dirige vers Nantes.
17h48 La charpente est arrivée au niveau des Fosses noires avec plusieurs centaines de personnes et l’idée était de la ramener vers la route, non loin du lieu où se trouvait Le Gourbi. Mais les gendarmes étaient sur la route. Dès que la charpente a approché — c’était complètement pacifique -, ils ont envoyé des gaz lacrymogènes et quelques grenades assourdissantes. Du coup, la charpente a reculé dans le champ et les gens sont éparpillés en attendant de voir ce qui va se passer.
17h40 Dans le champ au nord de Lascard, les GM reculent face à une foule, les mains levées, qui avancent. Ils reculent jusqu’à la D81. En reculant, les vilains balancent des lacrymos, chose qu’ils font souvent quand ils reculent !
17h37 La charpente après un long voyage, s’apprête à faire une pause dans le champ au nord du gourbi. Va-t-elle rester ici ? Va-t-elle traverser la route en déjouant encore une fois le dispositif de vilains ? Le suspense est insoutenable
17h19 Les flics arrivent en 4ème vitesse vers la Mine, près de la Chèvrerie. Pendant ce temps, la charpente progresse toujours dans les champs au nord de la route des Fosses, tandis que les flics sont déployés tout le long de la route. Une question se pose ? Passera ou passera pas ? Est-ce que cette charpente aux mille pattes arrivera à traverser la route pour se poser au Gourbi, sa maison ? Réponse dans les minutes à venir !
17h00 Un grand quadrilatère est balisé par une haie de bâtons plantés dans le sol dans la prairie jouxtant La Warinde. Il délimite le chantier où s’affairent une vingtaine de charpentiers et charpentières qui mettent en place la structure qui portera la charpente et dont on apporte les éléments.
17h03 Ça crie, ça chante, ça tape sur des percussions pour accompagner le passage de la charpente en direction de Gourbi ! Elle vient de passer la D81. Et se dirige au nez et à la barbe du dispositif policier, vers sa destination finale… LE GOURBI !
16h48 Nous sommes dans la forêt de Rohanne. Un groupe d’une vingtaine de personnes porte la charpente à travers la forêt. Elle était arrivée dans le champ à côté de La Wardine. Elle est emmenée par ce groupe, environné de dizaines de personnes, l’idée étant d’aller le plus loin possible après cette forêt, de passer peut-être la D 81, qui est barrée par les gendarmes, en direction du Gourbi.
16h42 Des centaines de personnes sont en train de passer vers l’est en débordant le dispositif de vilains. Cette ribambelle de gens avance dans les champs, au nord de la route des fosses, en direction du Gourbi et de la Grée.
16h34 Pendant ce temps, les bâtons sont plantés symboliquement pour protéger la charpente du hangar qui est train d’être posée dans le champ entre la Wardine et l’Ambazada.
Les bâtons qui avaient été plantés en octobre 2016 ont été sortis de terre et sont désormais dans les mains de la foule qui, bruyante, joyeuse et déterminée, avance vers le carrefour de la Saulce, et se déploie un peu partout dans la forêt et les champs.
Autre chose étonnante, le mur anti-émeute a commencé a reculer. Et les gens traversent par paquets de 10 la D81 en direction de l’ouest, au nord du carrefour de la Saulce et du dispositif policier.
16h17 — Face aux gendarmes, l’ambiance reste non-violente. Certains lisent des textes aux gendarmes, d’autres leur apportent des fleurs, d’autres tentent de les amadouer avec de bisous, mais tout ceci les laisse impassibles. L’hélicoptère tourne dans le ciel sans discontinuer. On entend une batucada improvisée à partir des bâtons sur les tôles de la barricade. De nouveaux camions de gendarmes et de nouveaux pelotons arrivent sur la route vers le carrefour de la Saulce. La manifestation est à l’arrêt dans le champ et tout à fait non-violente.
16h05 Ceux de Bellevue rejoignent les défenseurs qui font face aux cordons de gendarmes depuis des heures. Un moment émouvant de solidarité.
16h01 La foule arrive par la forêt et dans le champ nord. Les flics lancent leur 1ere sommation
15h55 La manifestation arrive au blocage qui dure depuis des heures près de La Wardine.
15h51 Ça converge au carrefour de la Saulce : le canon à eau est sur la route des Fosses, suivi par un mur anti-émeute, le tout rejoignant le dispositif policier déjà présent au carrefour pour empêcher le cortège de passer. Passez par les champs, passez par les autres chemins, par la forêt, et soyons là, soyons présent.e.s pour avancer ensemble jusqu’à Gourbi !
15h20 La marche a commencé. Elle rassemble des milliers de personnes. Près de la ferme de Bellevue, en 2016, des centaines de personnes avaient planté des bâtons de résistance avec la promesse de revenir protéger la Zad. Ils sont maintenant déplantés de ce talus. Une file de personnes, un peu comme des pélerins avec leurs bâtons, accompagnent une structure déjà construite qui sera posée où il sera possible. Les bâtons seront plantés autour en symbole de protection. Ce ne sera pas au Gourbi, qui a été détruit et occupé par les gendarmes, mais à proximité, pour le replacer ultérieurement au Gourbi. Ce sera la cinquième fois que celui-ci sera rebâti.
14h40 Besoin de monde à la Grée pour aider à récupérer tout le matériel et les reste des cabanes détruites dans le quartier avant que les pelleteuses ramassent tout ce qui traine. On a besoin de tout ce qui peut servir pour nous reconstruire ! Le lieu est accessible par voiture par la Mancelière, au sud de la zone.
13h30 Beaucoup de monde à Bellevue.
13h30 Peu après avoir été éloignés par les gaz de poivre utilisé par les gendarmes pour les faire reculer, les gens reviennent leur parler.
13h13 L’Acipa, association historique des opposants à l’aéroport, communique : « L’Acipa craint que les douloureux évènements de Sivens ne se reproduisent. Nous condamnons très fermement l’escalade de la violence observée toute cette semaine. La zone doit retrouver le calme nécessaire à la réflexion pour la construction d’un avenir serein et la population doit pouvoir circuler librement sur les routes qui traversent cette zone. Par ailleurs, l’ACIPA soutient l’installation de projets agricoles ou autres sur la zone. De nombreux et beaux projets existent. Les personnes qui les portent individuellement ou collectivement doivent pouvoir les faire accepter et s’inscrire dans un processus de régularisation a minima. Le délai proposé par le gouvernement est trop court, dans le climat actuel. L’Acipa demande qu’un dialogue entre la préfecture et la délégation intercomposantes s’instaure au plus vite pour que cesse la violence. »
13h06 Chemin de Suez au niveau de La Wardine. Un groupe de plusieurs centaines de personnes fait face aux gendarmes mobiles, corps à corps, quasiment. Un peu plus loin, à une dizaine de mètres, il y a une batucada, sur la barricade, qui met de l’ambiance.
12h47 Nous sommes sur le chemin de Suez au niveau du Maquis, on est parti de la route où nous nous trouvions au nord du carrefour de la Saulce, et nous sommes passées à travers la forêt de Rohanne pour se retrouver sur ce chemin de Suez. Il y a beaucoup de monde qui afflue dans tous les sens. Un appel a été lancé au rassemblement à 14 h 30 à la ferme de Bellevue, afin ensuite de converger vers le lieu où se trouvent en ce moment les affrontements, c’est-à-dire au niveau de l’Ambassada et de La Wardine, autour du chemin de Suez. Beaucoup de monde, des personnes de tous âges et de toutes provenances, continuent à arriver.
12h45 Près de la barricade des Lascars, les gendarmes ont reculé de cinquante mètres dans un champ et lâchent la barricade. Face à face calme. La barricade se reconstruit.
12h24 Au bord de la barricade des Lascars, la meuleuse de gendarmes mobiles a cédé la place à un blindé qui a sanglé un pilier de la tour et déchire la construction en la tractant. Un gendarme vient d’apporter une tronçonneuse. La barricade est en débris.
12h00 Je suis dans le champ à 500 m de La Wardine, près de l’Ambazada. Sur le chemin de Suez qui longe la Wardine en partant du carrefour de la Saulce, il y a la barricade des Lascars, qui doit être en voie de démontage, puisqu’on entend la meuleuse depuis au moins une heure. C’est une barricade en place depuis très longtemps, comprenant une porte.Là, une foule s’avance, les bras en l’air, vers les cordons de gendarmes, il y a des centaines de gens les bras levés.
- La stratégie des gendarmes semble être de bloquer l’est de la zone, où devait se faire la reconstruction : ils sont au Gourbi, à la Saulce. Mais ils sont aussi à l’ouest, pour à la demande de la préfète d’enlever les barricades. Il y a une là, elle sera reconstruite juste après.… Ils n’avancent pas plus que ça, ils sécurisent leurs ouvriers. Les gens approchent à quelques centaines du cordon, qui vient de tirer des grenades.
- Les messages sont passés : les gendarmes veulent empêcher la manifestation, donc rendez-vous à Bellevue, et pour ceux qui ne peuvent pas, rendez-vous à Notre-Dame-des-Landes et à Vigneux pour ouvrir de forums de discussion.
12h07 Les GM ont dépassés la barricade de Lascar à coup de blindé et de meuleuse, et sont dans le champ entre l’Ambazada et la Wardine. Toujours des contrôles : sortie Temple direction Vigneux, Héric, et les bourgs aux alentours. La Grée est partiellement libérée de la présence des GM
11h40 Appel à rejoindre Bellevue par tous les moyens, et si vous ne pouvez pas, appel à se rassembler dans les bourgs de Notre Dame et de Vigneux pour s’organiser sur la journée à venir ! Ils veulent nous empêcher de nous rassembler, mais on va se retrouver ! La Grée est toujours encerclée, les gent.te.s qui veulent les soutenir peuvent converger dans ses alentours pour faire présence.
11h38 Ils attaquent la barricade de Lascar à la disqueuse, il y a un blindé, et des flics plein la forêt de Roanne. Besoin de renforts humains et matériels !
11h24 Ils veulent nous détruire ! Appel à blocages, à renforts et à perturbations ! Les GM, blindés et pelleteuses contrôlent depuis ce matin l’ensemble de la Zad, autant ses frontières que ses routes intérieures côté Est de la D81. La pression est étouffante et la répression violente : gaz lacrymo, gaz incapacitant, LBD, grenades. On a besoin de tous les soutiens : bloquez là où vous êtes !
11h19 Contrôles de tous les véhicules et tracteurs à Héric, au Temple à la sortie N165, contrôles à Vigneux, NDDL,… la Boissière semble libre et le Chêne des Pierrières et le tunnel du Temple aussi.
11h17 Les GM ont dépassé la barricade de Lascar et rentrent sur le chemin de Suez !
11h09 Gaz et grenades au carrefour de la Saulce : Les GM sont au carrefour et dans le champ Nord, et font face à la barricade de Lascar qu’ils arrosent allègrement. Quelques uns rentrent dans la forêt, faites attention à vous !
9h55 Les contrôles sont systématiques et lourds. N’oubliez pas de leur prendre la tête en leur demandant les papiers justifiant l’arrêté préfectoral permettant les fouilles de véhicule, et faites gaffe à vous, les objets interdits sont nombreux et insolites.
9h38 Risque d’évacuation à la Grée. Les GM encerclent le lieu et annoncent vouloir l’évacuer. Les personnes pourraient sortir par le côté Nord uniquement sur présentation d’une carte d’identité et fouille complète.
9h02 Contrôles de vilains sur la D15 et à la sortie de la 4 voie de temple direction Vigneux. La D42 est annoncée bloquée pour toute la journée mais elle n’était pas encore bloquée il y a 10 minutes. Une des personnes interpellée a été relâchée.
8h49 La Grée est encerclée avec des personnes à l’intérieur et les gens venus en soutien repoussés vers l’ouest.
Samedi 14 avril 2018 :
20h40 — Nantes, La manifestation s’achève, même si l’agitation continue ici et là. On peut penser que la soirée restera animée.Quelques conclusions de cette journée nantaise :
. on a observé une mobilisation conséquente et qui a tenu la rue malgré un dispositif policier massif ;
. la fusion de la manifestation syndicale et de la manifestation de soutien à la Zad s’est opérée naturellement, illustrant la convergence des luttes qui semble en cours ;
. l’autorité n’est pas parvenue à atteindre ses objectifs de maintien de l’ordre. Mais on déplore de nombreux blessés.
19h59 LA BLAGUE DU JOUR : Gérard Collomb a dénoncé “fermement les violences commises à Nantes cet après-midi”. “Leurs auteurs n’ont pour objectifs qu’entraver le dialogue en cours avec l’Etat et provoquer nos forces de l’ordre. L’avenir de Notre-Dame-des-Landes se construira dans l’apaisement. Pas dans la violence”, a‑t-il tweeté.
C’est dommage qu’il n’ait pas pensé à informer les 2500 flics qu’il a envoyé dans le bocage de cette belle philosophie humaniste qu’il professe au premier jet de caillou dans le centre ville nantais.
19h49 — Nantes, Une personne blessée au visage par une grenade. Visage en sang, dents cassées, nez fracassé. Une ambulance est sur place. Les fourgons en convoi ne peuvent pas passer et se font huer par les badauds.
19h05 — Nantes, Confusion dans le centre ville, où les charges de policiers usant de grenades de désencerclement se déroulent alors que les gens boivent en terrasse, au milieu des badauds. Çà court dans tous les sens dans les rues du centre, qui est normalement sanctuarisé lors des manifestations. Les policiers ne savent plus distinguer les passants des manifestants, dont les groupes se forment et se reforment au hasard des charges. Si l’objectif de maintien de l’ordre était d’empêcher la manifestation de perturber le centre-ville, c’est manqué.
18h40 — Nantes La batucada tambourinante est repoussée sans ménagement, et bousculée jusqu’à la croisée des tramways en plein centre.
18h17 — Nantes, La manifestation est scindée en deux de part et d’autre de la voie de chemin de fer. Elle est repoussée vers le centre ville.
18h00 — Nantes, Une charge de CRS se déroule devant le château, avec grenades de désencerclement et tirs de LBD (lanceurs de balle de défense). La manifestation reflue comme elle peut. On observe plusieurs blessés aux jambes.
17h30 — Nantes, Nouveaux heurts, nouvelles salves de grenades. Les canons à eau entrent en action pour deux minutes d’arrosage
17h30 — Nantes, Nouveaux heurts, nouvelles salves de grenades. Les canons à eau entrent en action pour deux minutes d’arrosage.
17h25 — Nantes, La manifestation est arrivée au niveau de la gare, se heurtant à un mur de camions de CRS. Un caillou est parti vers les camions. Et instantanément, les grenades lacrymogènes ont été lancées, comme un scénario prévu à la seconde près. La place est noyée de gaz. La manifestation reflue vers le château d’Anne de Bretagne.
. Quand les gaz se sont dispersés, quelques syndicalistes avec des drapeaux sont revenus, ils essaient de parlementer pour que la manifestation puisse passer ce cordon et tourner à gauche vers la cathédrale.
17h05 — Nantes, Arrivée de l’hélicoptère, absent jusqu’ici. Une banderole est accrochée au bord de la rue : « Plein d’euros pour les lacrymos, Pas de radis pour papy mamy ».
17h00 — Nantes, Des gens âges, des lycéens, des syndicalistes, des familles avec enfants, des zadistes, des retraités… composent la manifestation de soutien à la Zad. Elle compte de 8.000 à 10.000 personnes et est toujours à l’arrêt.
16h40 — Nantes : La manifestation syndicale s’achève devant la préfecture, son terme. La présence militaire a été massive tout du long, mais sans agressivité. Les prises de parole invitent les manifestants à rejoindre la manifestation de soutien à la Zad, « pour défendre le cadre de vie des zadistes ». Cette manifestation s’est formée sur le Cour des Cinquante otages et rejoint la place du Cirque. Elle compte déjà trois à quatre mille personnes. Avec leurs drapeaux, les militants CGT occultent le champ des caméras policières braquées sur la foule lors de la fusion des deux cortèges. Sur les pancartes et panonceaux, on lit : « La vie n’est pas une start-up », « Soutien à la zad », « Que récolte-t-on à semer des lacrymos », « Zadons-nous les uns les autres »,« César 2 — Zad 3 », « C’est quoi ce fromage », « Tel un Phénix, la Zad renaîtra », « La terre est à celleux qui en prennent soin ».
15h55 La prise de parole des cheminots qui était prévue devant la gare est empêchée par un front de neuf fourgons de CRS et deux camions-pompes. Impossible de passer.
15h40 A Nantes, la manifestation organisée par les syndicats contre la politique de M. Macron a commencé. Elle compte environ 7.000 personnes. A la fin du cortège, derrière la France insoumise et Sud, de nombreuses personnes portent des pancartes affichant le soutien à la Zad. La présence militaire est massive, plus importante qu’on n’a jamais vu à Nantes (1.000 CRS selon la préfecture). On compte trois camions-pompes, tandis que 28 camions forment une haie infranchissable bloquant deux des principales artères du centre-ville.
14h47 Des nouvelles de Nantes où s’enchainent deux manifestations cet après midi (mouvement social et contre les expulsions de la ZAD). On nous a signalé beaucoup de contrôle de la BAC. Prenez soin de vous les ami.e.s
14h10 Ça passe à la Mancelière richard et au chêne des Perrières. Il y a toujours toujours des flics à la Frenelière. À la Boissière, au croisement de la D326 et de la D 42, en provenance de Treillères la route est barrée.
14h00 Le soleil pointe ses rayons à travers les nuages. Assis sur un tronc, Orsu fait une pause. Il est arrivé il y a deux mois pour « filer un coup de main ». « La diversité de la Zad, des profils et des stratégies de lutte, des projets aussi… tout ça a convergé cette semaine malgré les dissensus », dit-il.
Et après ? « Il faudrait qu’on parvienne à créer un rapport de force, en étant nombreux mobilisés pour que le gouvernement accepte enfin le projet de coopérative collective protée par les habitants. » Pour lui, il y n’y a pas d’autre issue et la présence policière – une cinquantaine de camions cette semaine, 2.500 gendarmes cette semaine – ne permettra pas l’apaisement.
En attendant, de petits groupes se forment pour déblayer, récupérer et trier ce qui peut l’être. Car une chose est certaine pour tous : « Nous reconstruirons ce qu’ils ont détruit ».
12h36 Depuis ce matin, les entreprises qui collaborent avec les flics déblaient au niveau de Youpi et de Lama et peut-être d’autres lieux. Pendant ce temps, les flics inondent les alentours (surtout au niveau des Vraies rouges) de lacrymos et de grenades diverses et notamment de grenades qui diffusent un gaz incapacitant (jaune). On a des doutes sur la légalité de l’usage de ces grenades qui peuvent provoquer vertiges, vomissements, perte d’ortientation et sensation d’abattement. On invite les personnes qui y ont été exposées à se rendre à un des points médics.
12h23 Selon le maire de Vigneux, qui interprète des propos du Général Lizurey, l’électricité serait coupée pour le temps de l’opération. Opération qui, selon un chef du camp des vilains, durerait au moins un mois.
12h13 On nous signale qu’il y a des contrôles à la sortie de la 4 voies de Vigneux (2 fourgons et motards)
11h54 Le groupe médical de la Zad dresse un bilan :
- « Depuis le début de la semaine, au moins 148 personnes ont été prises en charge par le groupe médic’ (ce bilan n’est pas exhaustif). Au cours des dernières 48 heures, le groupe médic soigne et prend en charge en continu des personnes blessées pendant les assauts policiers et nous a livré ce bilan (là encore non exhaustif) :
- 23 personnes ont subi des éclats multiples de grenades sur le corps (visage, nuque, torse, jambe, pieds, mains, doigts…) parfois enfoncés de 3 cm dans la chair. Une même personne peut avoir reçu une quinzaine d’éclats. Certaines personnes présentent des signes d’infections suite à ces blessures ;
- 8 personnes avec des hématomes des membres avec des phénomènes de compression dangereux liés à l’utilisation des Lanceurs de balles défensives ;
- 3 personnes avec des atteintes neurologiques (vertiges, céphalées, confusion…) suite aux explosions de grenades ;
- 1 personne atteinte à l’œil par un éclat de grenade, 3 autres souffrent de baisses d’audition sévères liées à des explosions de grenades..
- Sur les postes de soin et lors des déplacements de l’équipe médic’ sur les lieux de charge, il a été constaté l’utilisation d’armes au potentiel létal :
. tirs tendus de grenades diverses ;
. utilisation de grenades avec des charges explosives massives au contact à hauteur d’homme ;
. utilisation massive et continue au niveau d’habitations de gaz à haute
concentration toxique : brûlures, nausées, etc. ;
. plusieurs témoignages d’utilisation de gaz incapacitants (deshydratation immédiate, diarrhée, vomissements, confusion, possible abattement…). - Conclusion : La police assassine, cela nous le savons déjà. Des policiers sont hospitalisés suite à l’explosion d’armes qu’ils nous envoient consciemment dessus et en continu depuis plusieurs jours. »
9h38 Dans le champ entre les Fosses et les Vraies rouges, les vilains ont recours à des gaz incapacitants et de nombreuses grenades. Il y a 15 minutes, ils étaient à quelques mètres de la cabane des Vraies rouges, plus d’infos depuis.
8h18 Les opérations sont terminées disait la préfète jeudi à 22 heures. Pourtant, deuxième réveil au gaz lacrymogène. Les flics se sont déployés ce matin le long de la D 81. Ils ont fait une incursion aussi éclair que mystère sur le chemin de Suez puis… sont repartis vers le sud
8h16 La nuit a été calme, enfin autant qu’elle peut l’être pendant une occupation militaire. Il y a eu des affrontements à Lama Fâché, avec la présence d’un blindé face à Lama.
Vendredi 13 avril 2018 :
17h07 Édouard Philippe et Gérard Collomb nous survolent actuellement…
16h34 Les vilains arrêtent les voitures à la Boisetière en direction de la barricade sud du rosier.16h19Deux blindés qui descendent des Ardillères vers Lama fâché pour faire… ? Et ben on se le demande vu que les opérations sont terminées selon la préfète !
14h14 Toujours des flics tout le long de la 281 et aux Ardillères…
11h18 ROLANDIERE : les bleus reculent vers le nord, direction les Ardillières, non sans gazer gratuitement derrière eux : grenades et lacrymos envahissent le lieu. Quand des gens leur disent d’arrêter, qu’il y a un enfant sur place et l’espace médic, leur réaction est évidemment la même : gazer, gazer encore. Toutes les personnes présentes sont à visage découvert, les mains levés, leur disent d’arrêter. Alors, pour toute réponse, ils gazent à nouveau.
10h33 Grosse présence de flics à la Paquelais et à Vigneux. Contrôles à la sortie Savenay Lac avec fouille des véhicules. Il n’y a par contre plus de flics au Rosaire. À la Boistière ça passe direction Saint Yves…
9h41 LA GREE ET LE CHEMIN DE LA NOUE : les flics en partent et reculent vers le sud.
9h40 ARRESTATIONS : les gendarmes annoncent 2 arrestations à la Grée. On en soupçonne 2 autres à Lascar.
9h34 Contrôles d’identité sur la route qui va du Chêne des Perrières à Fay ainsi qu’à la sortie du Temple.
9h40 ARRESTATIONS : les gendarmes annoncent 2 arrestations à la Grée. On en soupçonne 2 autres à Lascar.
9h34 Contrôles d’identité sur la route qui va du Chêne des Perrières à Fay.
9h21 POURQUOI LES FLICS SONT ILS ENCORE LA ? Parce qu’ils ont un blindé enlisé ! Pourquoi continuent-ils à canarder à tout va ? Parce qu’ils s’ennuient. “Heureusement” un deuxième blindé arrive pour tirer le premier. D’après le colonel de gendarmerie ils aimeraient vraiment rentrer chez eux… s’ils ne sont pas partis d’ici 20 minutes les tracteurs vigilants se mettront en position.
8h13 Les grenades fusent : on se demande un peu par ici si l’usage immodéré de grenades de désencerclement comme arme offensive est bien légal. Il semble que le tank de la gendarmerie en tire en série, alors que c’est une arme de dernier recours, cf son nom normalement assez explicite.
8h08 Un blindé s’est foutu dans le fossé au niveau de la barricade des Lascars.
Jeudi 12 avril 2018 :
En raison de la venue de Macron à Bed’huis (près de Nogent-le-Rotrou) où nous serons sur place pour suivre la contestation syndicale, nous ne pouvons assurer le fil d’info NDDL. Nous vous renvoyons au site de la ZAD zad.nadir.org jusqu’à notre retour.
Mercredi 11 avril 2018 :
21h16 Retour sur la violente évacuation de la personne qui était sur le toit de la Chèvrerie pour empêcher sa destruction : en se retenant aux tôles du toit, deux tendons sectionnés sur le même doigt , 30 points de suture sur la paume d’une de ses mains, et 15 points de suture sur l’autre face de la même main, l’autre main abîmée, tout en étant menotté et évacué de force.
20h48 Malgré la “fin” de la journée et le retrait d’une partie des troupes de GM, les jets de grenades offensives F4 continuent au carrefour de la Saulce, et les personnes sur place demandent à des journalistes de les aider en venant constater sur place les personnes blessées par les explosions.
20h29 La blague du jour : La préfète Nicole Klein affirme que “le dialogue n’est absolument pas interrompu. Il reprendra, je l’espère, aussi vite que ce sera possible”. Hé Nicole, on attend le bilan de la médic et on en reparle !
20h09 Retour au “calme” à Lascar, au carrefour de la Saulce, on compte nos blessé.e.s ! Ils sécurisent des machines qui sont arrivées (une minipelle et un tractopelle) vers l’Isolette depuis la Pruche. Des camions bennes évacuent tout ce qui peut servir de barricades tout au long de la route des Fosses et à la Saulce.
19h46 Besoin d’aide ! Malgré les déclarations de la préfète, les troupes de GM sont de plus en plus nombreuses au carrefour de la Saulce, et les violences continuent. Ils ont continué à lancer des grenades lacrymogènes, de désencerclement et offensive au lance-grenade Cougar dans à peu près n’importe quelle direction ! Un blessé a été évacué à la barricade Lascar.
L’Isolette a été évacuée, mais on ne sait pas encore si elle a été détruite.
19h43 Près de La Rolandière, une trentaine de personnes assises sur la route bloquent les blindés
19 h29 Bilan médic intermédiaire, non exhaustif et sous-évalué ! Aujourd’hui à 17h45, on a vu 9 blessures au Flashball, dont une grave au visage, 16 blessures suite à des tirs tendus de grenades lacrymogènes à la tête. Selon les médics, c’est évident qu’ils utilisent les grenades lacrymogenes comme projectile pour viser les gen.te.s. Il y aussi 22 blessures liées à des explosions de grenades, dont une quinzaine liées à des éclats de grenades, y compris à la gorge, et avec des séquelles suspectées au niveau des tendons et des nerfs, et d’autres avec des troubles auditifs liées aux explosions de grenade F4 tirées à l’aveugle sur les gent.te.s. Avec en plus 12 blessures diverses à la tête, certaines touchant l’œil.
Il y a eu l’évacuation d’une personne gravement blessée en voiture par des aides-soignant.e.s qui a été bloquée pendant plus de 30 minutes, avant d’avoir accès au SAMU, sans que les soignant.e.s soient autorisé.e.s a revenir.
Il y a trois journalistes blessés après avoir été délibérement visés.
19h16 Les affrontements se poursuivent au carrefour de la Saulce. Deux hélicos tournent, des grenades explosent par dizaine, parfois à trois mètres du sol. En face, côté zadistes, des mélanges de boue, de bouse et de cocktails Molotov.
19h02 L’équipe médic est pas assez nombreuse pour prendre en charge tous les blessés, et certaines parties de la zad ne sont toujours pas accessibles aux équipes médics, notamment à cause des GM qui empêchent les gent.te.s de passer, notamment les journalistes pour éviter les photos et témoignages.
18 h46 La 4L est à terre, une cabane de plus a été détruite par les pelleteuses, les conflits sont très violents et continuent au carrefour de la Saulce, les journalistes sont choqués des violences observées ! La Grée est toujours entourée par d’innombrables GM !
18h35 — Point sur la situation. Ce mercredi après-midi, les gendarmes ont mené une grande offensive sur la Zad. La manifestation festive menée par une batucada s’est terminée en de violents affrontements. D’autre part, les gendarmes mobiles ont envahi le carrefour de la Saulce, point névralgique de la Zad, ainsi que les routes menant aux Fosses noires et à la Rolandière. Ils ont détruit les cabanes situées autour de la Grée et des Fosses noires (Sécherie, Gourbi, Isolette). L’équipe Médics a recensé de nombreuses blessures — 9 causées par un flashball, 16 suites à des tirs tendus de lacrymogène, et 22 blessures liées à des explosions des grenades
18h33 Pendant ce temps au carrefour de la Saulce, des cocktails Molotov et des bouses de vaches sont jetés au cordon de gendarmes mobiles.
18h30 Aux Fosses noires, pas mal de monde s’est retrouvé pour se reposer autour d’une tasse de thé chaud. L’écho des affrontements est lointain. Quelques personnes jouent de la musique. Cris et huées au moment où les gendarmes passent, raccompagnant la pelleteuse vers la route des chicanes. Les opérations de destruction des cabanes semblent donc être finies pour cette après-midi.
18h26 — communiqué de l’équipe Médics. « 9 blessures au flashball dont une grave parce qu’au visage. 16 blessures suites à des tirs tendus de lacrymogène compris sur la tête, c’est évident qu’ils utilisent lacrymogène comme un projectile pour viser les gens. 22 blessures liées à des explosions des grenades, une quinzaine avec des éclats de grenades compris une à la gorge, certains avec des séquelles suspectés des tendons et des nerfs, et d’autres avec des problèmes auditifs.
En total, 12 blessures diverses à la tête, certaines touchant l’œil. Évacuation d’une personne en état grave en voiture par des soignants qui a été dirigée sur une route par des gendarmes où ils ont été bloqués par 2 blindés pendant 30 minutes avant qu’ils ne laissent entrer le SAMU puis empêchent les soignants de rejoindre le site. 3 journalistes blessés, dont deux alors qu’ils étaient visiblement identifiables comme journalistes. L’essentiel des blessés fait suite à une charge devant une rassemblement bon enfant de toute âge avec une batucada après le picnic. » L’équipe Médics a été installée dans une tente derrière les Fosses noires.
17h50 Après l’offensive de l’après-midi, des gendarmes sont positionnés depuis les Fosses noires jusqu’au carrefour de la Saulce, et sur 100 mètres entre le carrefour et la Rolandière, où se trouve un de nos deux reporters. Sur la route, 200 personnes environ sont face à eux. Commentaire de Geneviève Coiffard : « notre victoire ne sera pas militaire mais politique, grâce aux nombreux soutiens que nous ne cessons de recevoir ». Des cabanes sont en cours de destruction, probablement autour de l’Isolette, de la Sécherie, du Gourbi.
17h35 Le Gourbi, dôme géodésique en terre/paille construit très collectivement lors des chantiers festifs lancés au moment du référendum bidonné sur l’aéroport, vient d’être démoli.
17 h 23 Du côté de la Grée, bonne nouvelle, ils viennent d’embourber un camion bâché et ils ne sont pas très nombreux (une vingtaine de flics).
17 h 20 Entre six et dix pelleteuses en provenance de Vigneux et en direction de la saulce viennent d’être signalées.
16h55 La tente Médics a été déplacée derrière les Fosses noires. Les gendarmes seraient tout autour de ce lieu de vie et agricole. Du côté de la Grée, les lieux-dits l’Isolette et la Sécherie auraient été pris par les gendarmes mobiles. L’électricité ayant été coupée au niveau des Fosses noires et du chemin de Suez, Radio Klaxon, la radio pirate de la Zad n’émet plus pour le moment.
16h35 Pendant ce temps-là, à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre a balayé l’idée d’une pause, malgré les demandes de plusieurs députés de la majorité. Édouard Philippe a salué le « très grand professionnalisme » des gendarmes. « Les opérations se déroulent conformément au calendrier qui avait été envisagé […] les opérations vont se poursuivre dans le même esprit, avec la même fermeté et avec la même mesure », a‑t-il déclaré, d’après Ouest-France.
16h30 Le fourgon et l’équipe Médics ont dû déménager en catastrophe du lieu-dit Le Gourbi où ils s’étaient repliés. Au moins un blessé grave côté zadiste a dû être évacué vers un hôpital.
16h27 L’electricité a été coupée sur tout le chemin de Suez et route des fosses Noires.
16h02 Les GM ont posé une barrière anti émeute sur la D81 au niveau de Land Rohan. Ils sont maintenant déployés au carrefour de la Saulce et aux abords de la forêt de Rohanne de Lama sacré jusuq’à la Saulce, ils ont pris la route des fosses noires . Ils sont au nord de la Saulce et au sud du Moulin. Un blessé au niveau du Gourbi devrait être évacué. Tout ce dispositif leur permet de détruire l’Isolette, en cours.
16h10 Une journaliste de Reporterre, présente sur le terrain, Marie Astier, a été blessée vers 15h15, non loin de la route D 281, dans un champ, par un éclat de grenade qui l’a frappée à l’arrière du genou droit.
16h05 Les affrontements se poursuivent à la Grée. Deux grimpeurs de la gendarmerie sont au pied du bâtiment, s’apprêtant à aller déloger les habitants sur le toit.
15h50 Des gendarmes mobiles sont signalés à la Grée et autour de la Saulce et de la Sécherie. Canapés, poubelles et sièges de voiture s’entassent sur une barricade en flammes à la Grée. Des carcasses de voiture sont également enflammées. Des tracteurs se trouvent autour du bâtiment ; ils sont assaillis de grenades envoyées par les gendarmes qui cernent la Grée. Les tracteurs reculent dans le champ attenant au hameau.
15h50 Des gendarmes mobiles sont signalés à la Grée et autour de la Saulce et de la Sécherie. Canapés, poubelles et sièges de voiture s’entassent sur une barricade en flammes à la Grée. Des carcasses de voiture sont également enflammées. Des tracteurs se trouvent autour du bâtiment ; ils sont assaillis de grenades envoyées par les gendarmes qui cernent la Grée. Les tracteurs reculent dans le champ attenant au hameau.
15h35 Des gendarmes mobiles attaquent par la Grée et d’autres par le chemin de la Mancelière. Une cinquantaine de camions et blindés arrivent sur la D81 au carrefour de la Saulce.
15h00 Suite à l’arrivée de la manifestation dans le champ, les affrontements ont repris entre zadistes et gendarmes.
14h50 D’après Ouest-France, le commandant de gendarmerie qui dirige les opérations sur la route D281 a indiqué : « Nous tenons le terrain et nous allons maintenant récupérer un compartiment de terrain pour permettre de continuer les opérations et rétablir l’État de droit ». Pendant ce temps, le cortège initié par la batucada a rejoint un champ et fait face aux gendarmes. La petite manifestation reçoit une décharge de gaz lacrymogènes. Les sommations des gendarmes alternent avec les rythmes de la batucada dans un étrange rap.
14h40 Parmi les Cheveux blancs présents au pique-nique, Reine, Bernard, Daniel et Marie-Hélène sont arrivés « pour défendre les alternatives nées et développées dans le bocage ». Ils viennent sur la Zad depuis dix ans, opposés à « un projet d’aéroport absurde et anti-démocratique. » A l’inverse, « les projets des jeunes habitants sont des projets de culture nourricière et intellectuelle », explique Daniel.
14h35 Guidé par une batucada, un cortège s’est improvisé dans le bocage.
14h30 Communiqué de la Confédération paysanne. « Les autorités ont refusé la main tendue hier par des habitant-e‑s de la ZAD de se mettre autour d’une table, avec comme préalable l’arrêt des opérations policières. Le gouvernement doit aujourd’hui l’accepter pour obtenir un retour au calme. Sinon, il prend le risque que l’escalade de la violence constatée hier, avec des blessés de part et d’autre, ne conduise à un drame. » La Confédération paysanne demande l’arrêt de l’intervention et appelle les paysannes et paysans « à converger aujourd’hui massivement en tracteur vers Notre-Dame-des-Landes. »
14h17 La cabane de la Gaité est tombée, de même que la Boite Noire et la Dalle à Caca. Ils détruisent ? On reconstruira.
13 h 25 Aux dernières nouvelles la Bellich tient toujours, et le mur anti émeute a quitté la route entre NDDL et la Boissière.
13h10 La dizaine de tracteurs arrivés il y a une petite heure devraient être rejoints par une trentaine d’autres. En provenance du Morbihan, du Maine-et-Loire, de Vendée et bien sûr de Loire-Atlantique, ces agriculteurs ont répondu à l’appel à solidarité lancé par Copains 44. D’autres devraient arriver dans les prochains jours, afin de faire des roulements : « à cette saison, nous avons besoin des tracteurs sur nos exploitations, on ne peut pas les laisser une semaine, explique l’un d’eux. Mais nous voulons être là, montrer notre solidarité ». S’ils avaient salué la volonté de l’Etat de garantir la vocation agricole des terres et s’ils s’étaient mobilisés pour déblayer et rendre à la circulation la route des chicanes, ces paysans sont été choqué par la destruction des Cent noms lundi 9 avril : « l’État a franchi la ligne rouge, c’était un des projet agricoles les plus solides de la Zad ».
12h45 D’ici une quinzaine de minutes débutera le pique-nique au camping des Cheveux blancs.
12h37 Les affrontements succèdent à des moments de pause. Des barricades finissent de brûler, tandis que d’autres sont construites autour des Fosses noires, à partir de boue et de pierres récupérées sur le lieu de vie « Youpi youpi » détruit. Comme hier, une dizaine de tracteurs vigilants circule.
12h13 BELLISH : la destruction du lieu semble imminente. Nous appelons à se rendre sur place pour faire ce qu’il est possible pour l’empêcher ! Encore un lieu avec un projet agricole menacé de destruction, à croire que les gendarmes ne lisent pas ce qu’écrit la préfète sur la vocation agricole de la zone !
11h30 Selon une information des Zadistes, les gendarmes attaqueraient Bellish, une habitation située à un kilomètre à vol d’oiseau à l’est de Lama fâché.
11h06 Le député LREM Matthieu Orphelin « appelle à une pause dans l’opération pour permettre un arrêt des affrontements et une reprise du dialogue ». Là, « les risques sont trop importants pour nos gendarmes et pour les militants non violents, précise-t-il. En raison notamment d’un afflux de personnes ultraviolentes ».
11h00 — Point sur la situation. Les affrontements se poursuivent dans les prairies autour du Lama fâché. Vers 10h30, deux personnes ont été évacuées par l’équipe Médics. Un groupe d’accueil et des ateliers ont été mis en place afin d’aiguiller les nouveaux arrivants, plus nombreux qu’hier. Un grand pique-nique est prévu à 13 h au camping des Cheveux blancs.
9h57 Une personne arrive avec un mégaphone et prend les gendarmes à leur jeu : « Commune de la Zad, reculez ! ».
9h32 La fumée des lacrymogènes se rapproche du carrefour des Fosses noires, où se trouve la chariote thé café.
8h59 Le face à face se poursuit. L’un des zadistes à l’adresse des gendarmes : « Attention, nous allons faire usage de la boue ! Première sommation ».
8h40 D’un strict point de vue militaire, les gendarmes ont perdu leur position de mardi et ont dû reculer pour revenir là où ils ont commencé lundi 9 avril, à 50 mètres à peine de la D281, là où sont les décombres du Lama faché. Malgré des milliers de grenades lacrymogènes et explosives, le lieu du pique-nique de soutien prévu ce mercredi à 13 h se trouve désormais bien à l’arrière de la « ligne de front ». Hier, ce « Camping des cheveux blancs était noyé sous les gaz ».
8h30 Dans le champ qui jouxte la D281, un manifestant en longue robe de moine remplit des seaux d’eau puisés dans les trous d’eau et les jette sur un groupe de trois gendarmes en leur disant : « Un baptême au nom de la Zad ». Riposte des militaires : un petit nuage de gazeuse à main, qui se disperse sans atteindre personne. La deuxième fois, un gendarme en perd son tonfa (matraque longue). Le tonfa est pris aussitôt par le faux moine au milieu des vivats.
8h04 Déjà des lacrymogènes sur le chemin avant les Vraies rouges. La barricade a avancé de 500 mètres durant la nuit. Sur la D281, les camions de gendarmerie sont garés. Dans le champ en bordure de la route, les gendarmes sont en groupe de trois à cinq, à cinquante mètres des camions. Les gens sont dispersés dans le champ devant, quelques-uns avec des boucliers.
Mardi 10 avril 2018 :
20h35
Les affrontements continuent… toujours devant les Vraies rouges, on entend les grenades de désencerclement exploser toutes les 5 minutes voire moins.
Pour le moment, la Chèvrerie a malheureusement été expulsée et détruite, ainsi que le Port, la Tour, le No name.
La Boite Noire a été expulsée mais visiblement pas détruite, aucun lieu n’a été détruite a cette heure dans la zone Est.
19h51 Bilan médical : L’équipe medic nous fait part d’un bilan non exhaustif de cette journée très tendue.
Au moins une trentaine de personnes ont été traitées au point medic du Gourbi, tandis que des équipes mobiles ont pris en charge des blessures légères qui n’ont elles pas été comptabilisées.
2 personnes blessées gravement ont dû être évacuées pour être hospitalisées, et 4 personnes ont été traitées pour des blessures jugées sérieuses.
La plupart des blessures ont été causées par des éclats de grenades désenclerclantes (dont au visage ou au thorax), des tirs de LBD (là encore au niveau thoracique), et des tirs tendus de gaz lacrymogènes. Cette liste ne prend pas en compte l’exposition au très très nombreux gaz lacrymogènes qui ont été tirés toute la journée.
Par ailleurs depuis la fin d’après midi, de nombreux tirs de grenades GLI-F4 (qui avaient par exemple causé la blessure très grave au pied d’un maniestant à Bure en août dernier) ont été remarqués . L’équipe medic signifie sa vive inquiétude pour les jours à venir.
18h01 Les flics de la Saulce ont enlevé une barricade et sont repartis. Un.e envoyé.e spécial.e a tenté en vain de passer à l’est, mais la D281 est trop bien gardée, camions cul à cul aux aguets. Forte présence dans la journée vers No Name et le Phare Ouest, mais ils auraient galéré à accéder aux cabanes avec leurs machines.
18h00 — Point sur la situation. Les affrontements se concentrent toujours autour des Vraies rouges et de la route menant aux Fosses noires. Pour le moment, seule la Chèvrerie a été expulsée et détruite. D’après la préfecture, une dizaine de gendarmes ont été blessés par des jets de projectiles et de cocktails Molotov. Côté zadistes, l’équipe Médics faisait état en début d’après-midi d’une vingtaine de blessés, dont trois sérieux. Plusieurs personnes ont été touchées par des éclats de grenades. Le bocage est envahi par les fumée des gaz lacrymos, parfois dissipée par des averses. Des barricades sont renforcées à l’aide de matériaux récupérés sur les maisons détruites. Les habitants ont lancé un appel à un grand pique-nique de protestation face aux expulsions et démolitions en cours. Ce pique-nique aura lieu ce mercredi à 13h sur le camp des Cheveux blancs.
17h00 Au nom de l’Acipa, principale association citoyenne anti-aéroport, Julien Durand « demande l’arrêt des opérations ce soir. Si ce soir, il n’y a pas d’arrêt des évacuations, il n’y aura pas de reprise possible du dialogue ».
16h50 Les barricades sont renforcées avec des restes de fenêtres, des palettes, des pneus et des taules récupérés sur les maisons détruites. « Quel dommage pour les gendarmes qu’ils n’aient pas tout débarrassé aussitôt les cabanes détruites ! » commente un zadiste. Au milieu des grenades assourdissantes résonne le son d’un accordéon diatonique.
16h15 — Communiqué de la Confédération paysanne. « Hélicoptère, véhicules blindés, lacrymogènes et 2 500 nervis sur place… L’Etat est en train de déployer l’équivalent de près de 50 % des effectifs humains qu’elle a engagés dans ses opérations extérieures militaires à l’étranger. De quoi le ministre de l’Intérieur veut-il nous protéger ? Atelier bois, fabrique de pâtes et de bière artisanale, projets culturels, démarrage de production ovine, boulangerie, atelier mécanique, troupeau collectif bovin allaitant… sont autant de projets déjà existants sur place. Aujourd’hui, des paysannes et paysans en devenir ou en place se font expulser, ce qui est inadmissible ! »
15h45 Les « cheveux blancs » du « camping des vieux fourneaux » sont de plus en plus nombreux sur zone. Certains de ces retraités et « jeunes de tous âges » font du ménage dans les champs en ramassant les restes de grenades et de lacrymos. Ils iront les déposer devant la préfecture de Loire-Atlantique. Une dame explique : « le coût complet d’une lacrymo, fabrication et lancer, c’est 120 euros ».
15h13 — Conférence de presse qui s’est tenue à 14h à la Rolandière :
22 personnes porteuses de projets agricoles et artisanaux sont intervenues collectivement pour exprimer leur consternation face au double-jeu de la préfète et leur détermination à défendre un projet collectif pour l’avenir de la Zad. « On s’est engagé dans un dialogue, on y a cru et on s’aperçoit qu’en fait, tous les projets sont menacés, » ont-ils dénoncé.
« La ferme des Cent noms a été rasée en pleine connaissance de cause qu’il y avait un projet en cours, connu des autorités, a regretté Vincent Delabouglise, paysan membre de Copains 44, soulignant que les brebis ont été pucées et domiciliées à la ferme une semaine plus tôt. On en tire une conséquence : tous les projets agricoles sont menacés, y compris les historiques dans la mesure où on ne peut avoir aucune confiance dans la parole de l’État. » Aujourd’hui, c’est le projet de maraîchage aux Vraies rouges qui a été détruit.
Paysans boulangers, herboristes ou semenciers, pépiniéristes, meuniers, paysan brasseur, charpentier, apicultrice, éleveurs, producteurs de plantes médicinales, artisans potier et cuir, maraîcher. Tous et toutes sont venus rappeler la dimension collective de leurs activités.
« La préfète ne parle que de projets individuels, elle refuse d’examiner notre projet collectif, a ainsi expliqué Willem, éleveur. Pourtant, une convention d’occupation précaire à titre collectif lui a été présentée, il faut qu’elle soit étudiée. Pourquoi ce projet collectif serait-il mauvais alors que l’histoire nous fournit plusieurs exemples de belles réussites pour les territoires, comme au Larzac ? L’inverse du collectif, c’est l’isolement, qui mène à l’agrandissement des fermes et aux suicides nombreux dans le monde agricole. »
Les personnes présentes ont également précisé que « les projets agricoles prennent du temps ; ce travail est en gestation depuis dix ans, sous la menace d’expulsions ; on peut pas en deux mois proposer un projet parfait. »
Elles ont demandé « le retrait immédiat des forces de l’ordre et le retour à l’État de droit ». A un journaliste qui demandait combien de temps les zadistes comptaient tenir, une habitante a répondu : « Ce n’est pas la question. Nous voulons l’arrêt de la destruction de nos lieux de vie, lieux de nos amitiés, de nos amours et de nos projets agricoles et artisanaux. »
13h45 En soutien à la Zad, l’École des hautes études en sciences sociales de Paris (EHESS) est occupée depuis ce matin. Dans un communiqué, des étudiants expliquent les raisons du blocage : « Parce qu’on a toujours une excuse pour ne pas participer aux luttes en cours autrement que par la posture de l’intellectuel engagé. Parce que les mots n’ont jamais mis en déroute les flics, parce que les séminaires militants n’ont jamais bloqué les flux économiques et que produire un savoir critique n’arrête pas les attaques néolibérales qui se succèdent d’années en années dans tous les secteurs. Signer une tribune dans le Monde n’exempte pas de descendre dans la rue et ne prémunit pas du blocage – disserter sur la grève ne dispense pas de la faire. »
12h38 Aux Fosses Noires, une dizaine de tracteurs du collectif Copain arrivent de la ferme de Bellevue, encadrés par une haie d’honneur, sous les applaudissements. « C’est le signe que le mouvement reste uni et se retrouve face à l’ennemi commun », commentent les zadistes en finissant leur assiette de riz, carottes et pois-chiches servi par la cantine sous la pluie fine.
12h15 Selon l’équipe Médics de la Zad, il y aurait une vingtaine de blessés du côté des zadistes et de leurs soutiens, dont trois sérieux. L’un d’eux a été évacué à l’hôpital. La plupart seraient blessés par des éclats de grenade, l’un serait brûlé.
11h06 Aux Vraies rouges, une pluie de grenades et de gaz lacrymos. Le blindé tente une nouvelle percée sans succès ; le nuage dissipé, les opposants avancent à nouveau.
10h44 Une des personnes qui étaient sur le toit de la Chèvrerie a été frappée par les gendarmes et amenée à l’hôpital peu avant 10h. Le lieu est en train d’être détruit.
9h55 Une personne a reçu des éclats de grenade de désencerclement dans la jambe. Des gens crient « Médics ! ». Il semble y avoir un autre blessé.
9h38 Aux Vraies rouges. Les gendarmes reculent. Ils s’en vont dans un concert de grenades assourdissantes, de pluie de lacrymos et avec la voix enregistrée qui répète en boucle : « Obéissance à la loi, dernière sommation, on va faire usage de la force ».
9h34 Les grenades explosives se multiplient dans le bois.
9h02 Dans la prairie, à la Chèvrerie, au milieu des cordons de gendarmes mobiles, en tandem derrière un porteur de bouclier, un gendarme porte un fusil mitrailleur le long de la cuisse.
8h35 Les Vraies rouges attaqués par un blindé avant l’arrivée de deux tractopelles.
8h36 A la Chèvrerie, une charge de dix mètres repousse les lanceurs de boue et les noie sous les gaz que le vent faible rabat sur eux. Les manifestants reviennent en disant : « Dernière sommation, nous allons faire usage de la boue ».
8h07 — Toujours près des Fosses noires, une grenade assourdissante contre un jet de bouteille. Au loin, du côté de la Chèvrerie, on entend aussi des tirs de grenades. Le poste de médics a dû se déplacer et quitter les Fosses noires noyées sous les gaz.
7h44 A la Chèvrerie, les gendarmes mobiles sont survoltés. Tirs de flashball sans sommation, une arrestation.
7h35 L’OPJ (officier de police judiciaire) répète en boucle et en continu « Obéissance à la loi, première sommation, dernière sommation, on va faire usage de la force ».
6h40 C’est encore la nuit. L’hélicoptère tourne autour de la zone et éclaire le sol d’un puissant projecteur. Près des Fosses noires, une barricade s’est élevée.
Ci-dessous le fil de la journée de lundi 9 avril 2018
Communiqué de bilan d’une journée d’expulsion sur la zad et appel général à se rendre sur place pour stopper l’opération
L’après-midi se finit dans un bocage asphyxié par les gaz lacrymogènes après déjà de longues heures de résistance face à la destruction d’habitats et fermes de la zad. Au moins 9 lieux de vie collectifs ont péri, avec leurs divers habitats particuliers brisés, leurs ateliers en miettes, leurs jardins piétinés : planchettes, planchouette, lama fâché, noue non plu, youpiyoupi, jessie james, phare ouest, chèvrerie, 100 noms…
L’invasion policière a trouvé face à elle diverses formes de résistance : barricades, barrages de tracteurs, mêlées, personnes se hissant sur les toits, chantant, se tenant dans les bras. Dans les champs, face aux gendarmes mobiles et à leur machines de morts, on trouvait des anciens, des jeunes, des voisins, des paysans, des occupants, des camarades de partout. 6 des soutiens mobilisés sur place ont été blessés et 7 personnes arrêtées. Malgré la disproportion des forces en présence, l’absolue supériorité militaire des gendarmes, un peu de ruse et d’imagination a suffi à mettre deux fois le feu à leurs machines. Le dieu de la boue en a embourbé une autre.
A chaque maison expulsée, brisée par les mâchoires des tractopelles, c’est un pan de la vie ici que l’État cherchait à éradiquer, et un pan ferme de colère qui se soulevait en nous. Une colère qui s’est diffusée toute la journée à tous ceux qui scrutaient de plus loin ces événements sans avoir pu encore se rendre sur place. Ils seront désormais de plus en plus nombreux dans les prochains jours si l’opération continue. Ils reviendront en masse pour ne pas laisser sans habitat ceux que l’Etat a cru aujourd’hui expulser du bocage…
La destruction du hangar, des serres et de la bergerie des 100 noms, l’évacuation de ses ânes et de ses moutons a achevé de dévoiler l’hypocrisie absolue de la préfecture, y compris sur sa prétention affichée à conserver les projets agricoles. La préfète en profite pour appuyer sur un chantage abject à propos des autres lieux abritant des projets agricoles : abandonnez la vision collective maintenant ou vous connaitrez le même sort et les mêmes destructions. La maison des vraies rouges, les jardins maraîcher et médicinal du Rouge et Noir, et bien d’autres pourraient bien être en ligne de mire demain. En ce qui concerne cette ferme, un référé pour voie de fait va être déposé par Me Hurriet à l’encontre de la Préfecture. Les habitants des 100 noms s’étaient en effet identifiés auprès d’AGO-VINCI et de la préfecture dès 2013, puis de nouveau en 2016 et en 2018. AGO-VINCI l’ont sciemment ignoré et ont bafoué le droit de la manière la plus grossière en refusant de les laisser accéder malgré tout à une procédure nominative d’expulsion. Aujourd’hui encore, l’huissier qui accompagnait l’expulsion de ce lieu a refusé de les laisser accéder au jugement d’expulsion et de leur donner son nom.
Toute la journée de nombreux soutiens se sont déjà manifestés : communiqués et appels de diverses organisations (Sud Rail, Greenpeace, etc), occupation de la mairie à Forcalquier, rassemblements partout en France.
Demain, l’État annonce la poursuite des expulsions et de sa volonté d’éradication de l’expérience de la zad. Il faudra les empêcher, s’enraciner, rester. Nous appelons tous ceux qui peuvent à se rendre sur place dès l’aube pour leur faire obstacle. Nous appelons à des mobilisations et réactions déterminées partout ailleurs en France.
La zad restera !
9 avril 2018.
La maison des Cent Noms
À son tour déchiquetée par les engins de destruction sous des nuages de lacrymos. « Arrêtez de détruire ma maison ! » pleure de rage une de ses habitantes. (17 h. 45)
Greepeace France
“Il est irresponsable de la part du gouvernement d’utiliser la force et la répression aujourd’hui à Notre-Dame-des-Landes. Alors que la coordination du mouvement sur place construit depuis des mois des propositions pour l’avenir de ce territoire, dans une logique de respect de l’environnement et de solidarité, le gouvernement a choisi la démonstration de force plutôt que le dialogue. Cette méthode est inacceptable. Expulser et menacer de destruction un lieu de vie comme les 100 noms, où bergerie, potagers et autres projets agricoles fleurissent, illustre par exemple l’absurdité de l’action du gouvernement sur place et l’incohérence de son discours. L’opération de communication déployée par le gouvernement pour tenter de légitimer cette intervention et d’en contrôler son traitement médiatique est très préoccupante. Sous couvert de beaux discours prônant dialogue et concertations, nous nous inquiétons de voir la dérive répressive de l’État à l’œuvre contre les combats environnementaux. Nous réaffirmons notre soutien au projet d’avenir de la ZAD et à celles et ceux qui se sont battu-e‑s pour ce territoire pendant des années. ” (15 h. 40)
Sud Rail
« La Fédération SUD-Rail apporte tout son soutien aux zadistes et appelle à participer massivement aux initiatives de soutien et de défense des habitants de NDDL partout sur le territoire », indique-t-il. « Alors que des discussions étaient en cours avec la préfecture, alors que les habitants n’étaient juridiquement pas expulsables, c’est donc encore la logique guerrière et répressive que le gouvernement a choisi (…). Cette violence, il l’utilise à l’encontre de toutes celles et ceux qui lui résistent. Les cheminots ne sont pas en reste comme les étudiants, les éboueurs, les postiers avec le licenciement de Gaël Quirante [syndicaliste licencié contre l’avis de l’inspection du travail], les migrants et plus largement celles et ceux qui refusent sa vision ultralibérale de la société. SUD-Rail condamne fermement cette logique autoritariste qui n’a pour but que de pousser les acteurs du mouvement social dans une spirale dangereuse. Macron semble décidé à avoir son affrontement à la Thatcher. (…) Nous appelons l’ensemble des cheminot-e‑s à s’inscrire dans une convergence des luttes et à durcir le mouvement pour mettre fin à ces politiques réactionnaires et violentes. » (15 h. 34)
Aux Ardillères
13 tracteurs vigilants face aux GM depuis 15 heures sur la D81 (15 h 28)
Aux cents Noms
Violente expulsion de la chaîne humaine à la ferme des 100 Noms… ce qui provoque la colère de l’ACIPA (14 h. 40)
Aux Cent Noms
Les GM laissent 5 minutes aux personnes pour partir. Ils n’ont pas l’ordonnance, prétendent que c’est la préfète qui la détient. Il y des gendarmes tout autour, les copin.e.s sont sur leur toit. (11 h. 54)
Déclaration d’Ensemble! 44 suite au début d’intervention militaire sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes
Ensemble! condamne fermement l’intervention militaire qui vient de débuter contre la ZAD de Notre-Dame-des-Landes au mépris des appels convergents des associations et collectifs citoyens d’œuvrer, par le débat, à une issue pacifique respectueuse de tous les actrices et acteurs de la résistance citoyenne qui ont conduit à l’abandon du projet d’aéroport.
Le recours à la force, avec ses conséquences en chaine incertaines et dangereuses, est non seulement une faute politique majeure mais l’expression d’une violence d’État pour punir rétrospectivement celles et ceux qui, en unissant leurs forces, ont permis l‘abandon du projet d’aéroport et l’expérimentation d’alternatives paysannes et écologiques sur la ZAD.
Ce Gouvernement montre ainsi son intransigeance, comme il le fait face aux cheminot-e‑s en lutte pour la défense du service public et aux jeunes qui agissent pour le droit aux études.
Ensemble! appelle à la mobilisation unitaire contre la répression à Notre-Dame-des-Landes et la dureté de ce gouvernement de régression sociale.
Forcalquier
50 personnes occupent en ce moment même la mairie de Forcalquier en soutien à la ZAD (photo ci-contre)
Conférence de presse des habitants à La Rolandière :
Elle est tenue conjointement par des habitants et des représentants de l’Acipa, de Copain 44 (les paysans), les Naturalistes en lutte et la Coordination. Tous se disent « très en colère », soulignant la contradiction incompréhensible entre la « volonté d’éradication de la Zad » par 2.500 gendarmes et les déclarations de la préfète parlant d’apaisement et de laisser du temps au processus. La Coordination met aussi en cause la « concertation », à laquelle ils ont participé activement, menant un « gros travail qui semblait constructif et qui amène une grosse déception ». Les habitants observent aussi qu’on parlait « d’expulsions ciblées » alors qu’en fait 40 lieux de vie sont visés. (10 h. 42)
Témoignage d’un habitant :
« Je suis à la Grée, on a évacué tout le matériel de l’atelier rap et les instruments de musique qui craignaient. Il y a des barricades tout autour. Les gendarmes sont à environ 50 mètres d’ici et ne bougent pas. Dès que quelqu’un s’approche un peu trop, ils lancent des grenades lacrymogènes. Tout le monde s’observe mutuellement. Les tractopelles arrivent. Ils vont commencer à détruire les cabanes qui sont si mignonnes, notamment à l’Est de la “route des chicanes”, qui est l’endroit le plus joli du monde, une sorte de pays de Peter Pan. On avait mis le réveil à 4 heures du matin. Finalement, on m’a réveillé à 3h30 avec un café et le sourire, les gendarmes étaient déjà là depuis 2h30 du matin. Une partie de notre travail de la matinée était de garder les barrages filtrants. Il y a des chicanes, mais on veut que les gens qui vont travailler puissent passer. La plupart nous ont demandé gentiment s’ils pouvaient passer et nous ont dit qu’ils nous soutenaient. Autour de nous, il y a des des reinettes, des rossignols, des coucous et beaucoup d’hirondelles. Parmi les soutiens venus en renfort, il y a beaucoup de retraités, c’est assez mignon ! Et aussi une quinzaine ou une vingtaine de tracteurs. » (10 h. 25)
Un courriel envoyé par l’équipe Presse de la Zad :
« Il est maintenant assez clair qu’ils ne vont pas limiter leur opération “ciblée” à quelques lieux proches de la route, mais qu’ils vont l’étendre beaucoup plus. Ils annoncent 40 lieux expulsés, c’est énorme. il semble même qu’ils envisagent éventuellement de tout expulser sauf les maisons en dur et que ce soit encore en débat entre la préfecture et les commandants de gendarmerie On a besoin de soutien absolument pour limiter l’ampleur de l’opération et sa légitimité. En ce sens toutes les communiqués en propre d’organisations ou un communiqué interorganisations seraient les bienvenus. »
Communiqué — les expulsions ont commencé, la ZAD appelle à se mobiliser
lundi 9 avril 2018
Conjurée des années durant par le mouvement, une nouvelle tentatives d’expulsions sur la zad de Notre dame des landes a commencé. Dès 3h du matin, l’opération s’est déployée dans toute sa brutalité : interminables files de fourgons bleu marine, chars blindés, lacrymos, premiers blessés et premières arrestations. Les gendarmes ont annoncé que les journalistes étaient strictement interdits “sur tout le dispositif” et leur ont bloqué l’accès au site. Ils ont affirmé que la prise d’images de presse était prohibée et que les médias devraient se contenter de celle fournies par la gendarmerie.
Ces expulsions confirment la prétention du gouvernement à rétablir le droit tout en s’asseyant grossièrement dessus. La préfecture n’a même pas daigné laisser la possibilité aux habitants de la zad d’avoir accès aux bases minimales du droit au logement, en l’occurence des procédures nominatives et contradictoires en cas de volonté d’expulsion. Les habitants de la plupart des lieux de la zad s’étaient pourtant nommés et identifiés à plusieurs reprises au cours des dernières années.
Le double jeu lamentable de la préfecture s’affiche aujourd’hui dans toute son hypocrisie : l’annonce de la recherche d’une évolution “sereine et apaisée de la situation” tout en envoyant 2500 policiers ici raser des habitats. On nous annonce un tri qui va s’opérer selon des catégories qui sont de pures fictions qui ne répondent un rien d’autre qu’aux besoins du story telling répressif dans lequel le gouvernement s’est enfermé. Il n’y pas ici de radicaux d’un côté et de paysans de l’autre mais un ensemble de façons entremêlées de partager ce territoire. Contrairement à ce qu’affirme Gérard Collomb, personne ne s’est d’ailleurs régularisé individuellement ces dernières semaines au dépend des autres. L’ensemble du mouvement a proposé un cadre de convention collective pour l’ensemble des habitants et projets.
Mais le gouvernement ne pouvait pas simplement admettre que le projet d’aéroport était inutile, il fallait absolument qu’il se venge de ceux qui l’avaient forcé à cet abandon. La terre se meurt, les formes économiques les plus brutales atrophient nos vies, et partout des personnes aspirent à sortir cet état de fait. Elles étaient 30 000 le 10 février à s’engager à soutenir l’avenir de la zad. Mais Le message politique du gouvernement est ce matin très clair : il ne devra être laissé aucune possibilité à des espaces d’expérimentation.
Notre colère est ce matin profonde face au lamentable gâchis que représente la destruction engagée des maisons et espaces de vie que nous avons construits ici. Notre émotion est grande à l’idée que l’expérience collective de la zad soit mise en danger par le déferlement policier. La zad ne disparaîtra pas pour autant. Nous habitons ici, nous sommes enraciné.e. s à ce bocage, nous ne partirons pas. Nous saluons le courage des personnes qui nous ont déjà rejoint.e.s sur le terrain et ont répondu aux appels. En 2012, l’arrogance écrasante de l’Etat a fini par se retourner contre lui. Dans un contexte de montée des grèves, manifestations, occupations dans tout le pays, gageons que l’expulsion de Notre Dame des Landes deviendra un nouveau moteur de la révolte qui se diffuse ici et maintenant. Cette opération de destruction se retournera de nouveau contre ses auteurs.
Nous appelons toutes celles et ceux qui peuvent nous rejoindre dès maintenant ou dans les prochains jours à venir sur la zad. Plus de 80 rassemblements sont d’ores et déjà prévus partout en france ce soir, à Nantes et Rennes à 18h entre autres. La réponse face à ces expulsions se trouvera aussi dans la durée. Une manifestation est appelée à Nantes ce samedi et une convergence sur la zad ce week-end.