À leur tour, les Cheminots ont inauguré
la gare de Chartres relookée
Après les actions « coup de poing » du 24 avril devant le MEDEF 28 et le 12 juin au péage de l’autoroute, les cheminots CGT se sont à nouveau fait entendre à Chartres en ce lundi 18 juin alors qu’ils en étaient à leur 26ème jour de grève. Cette fois, ils ont invité des camarades de la région ferroviaire (Paris-Montparnasse et Austerlitz, Orléans et Tours) à les rejoindre pour une promenade bruyante dans le centre-ville afin de rappeler le sens de leur lutte. Une banderole donne « Les vraies recettes du Service public : Emploi, Salaires, Protection sociale, Statut, Unicité de la SNCF ».
Ils remontent d’abord l’avenue Jehan-de-Beauce au rythme d’une batucada improvisée (fontaine à eau et bidon en plastique, boîtes de conserve collectivités…) en scandant
«On est là ! On est là ! On est là !
Même si vous ne voulez pas,
Nous, on est là, on est là !
Pour l’honneur des cheminots
Pour l’avenir de nos marmots ».
Arrivés place Châtelet, ils font une pause autour du hashtag Chartres devant l’Hôtel du département et entreprennent un concert de pétards de chantier sortis de trois « patators » dont la forte sonorité doit parvenir jusqu’à la résidence privée de la Préfète à l’Hôtel des Ligneris ! Puis, par la rue Sainte-Même, la place du Cygne et la place des Halles, ils s’engagent dans la rue des Bouchers pour saluer le rapporteur au Sénat du projet de loi sur la réforme du ferroviaire et l’ouverture à la concurrence, M. Cornu (LR), gratifiant le couloir d’entrée de sa permanence du n° 12 de bandes de papiers… Après un passage sur la place des Épars, le concert devant la Préfecture n’est pas moins bruyant. Enfin, le périple se termine où il a commencé, devant la gare, puis à l’intérieur pour une « inauguration » plus sociale que celle conduite par les élus du Conseil départemental le 25 mai dernier…
Les manifestants qui le souhaitent, cheminots ou soutiens, sont ensuite invités à prendre le verre de la solidarité au local CGT, de l’autre côté des voies.
Tonique action de militants donc, mais qui devrait chercher plus encore la rencontre et l’explication avec les usagers du service public de la SNCF qui, eux, subissent quotidiennement la propagande hypocrite de la direction de l’entreprise et du gouvernement. L’enjeu est de convaincre l’opinion et les autres professions du secteur public qu’ils défendent l’intérêt général. Certaines discussions d’après manif décrivaient un service qui trahirait l’objectif d’égalité entre les usagers en cessant d’être public, objectif déjà mis à mal par la recherche de rentabilité et le manque de personnel. La fin du statut des cheminot-e‑s, traduit un mépris pour la professionnalisation des travailleurs du rail. Ceux-ci estiment que leur statut n’a pourtant rien de scandaleusement protectionniste et qu’il assure la compétence et la sécurité.
La lutte n’est pas terminée, l’objectif est de trouver les formes les plus rassembleuses pour gagner la bataille de l’opinion, elle passe par le débat et des explications approfondies.