Chartres, 9 mai : 400 agents
de la Fonction publique dans la rue

Comment inter­pré­ter la par­ti­ci­pa­tion, somme toute modeste (400 per­sonnes), à la mani­fes­ta­tion Fonction publique du 9 mai à Chartres ? Pourtant, toutes les orga­ni­sa­tions syn­di­cales étaient unies (sur le papier) contre l’attaque gou­ver­ne­men­tale du sta­tut des fonc­tion­naires. On était loin des 1500 du 23 mars 2018, loin aus­si des 1200 par­ti­ci­pants à la mani­fes­ta­tion du 19 mars der­nier, certes public-pri­vé, mais où le pri­vé était peu repré­sen­té. Dans notre dépar­te­ment, les dif­fi­cul­tés pour convaincre les sala­riés de se mettre en grève ou de des­cendre dans la rue sont récur­rentes… Décidément, les formes d’action et des moda­li­tés de leur construc­tion deviennent des ques­tions cru­ciales pour impli­quer les sala­riés. Remarquons aus­si que les usa­gers des ser­vices publics étaient rares à s’être joints au cor­tège. Bien que la clé de vic­toires se trouve sans doute dans cette convergence.

Les ensei­gnants en pointe

En ce 9 mai, le cor­tège était « tiré » par les ensei­gnants, les plus mobi­li­sés actuel­le­ment, qui subissent les mêmes menaces que tous les fonc­tion­naires, mais, en plus, les pro­jets régres­sifs du ministre Blanquer. C’est plus d’un tiers du cor­tège qui défi­lait sous les ban­nières de la FSU et, plus modes­te­ment, sous celles du SE-UNSA et de SUD-Éducation : « Pas d’école au rabais, pas de classes sur­char­gées, pas d’usines à minots et sans dirlo ! »

Pour l’ensemble des autres sec­teurs de la Fonction publique, l’importance des cor­tèges CGT et CFDT étaient équi­va­lents. Enfin, FO, pla­cé en fin de défi­lé, s’isolait par un impor­tant no man’s land mais ne regrou­pait qu’une tren­taine de par­ti­ci­pants der­rière une ban­de­role contre la loi Blanquer et au cri de « Grève géné­rale ! ». Mais ce qui fai­sait l’unité de tous les syn­di­cats et par­ti­ci­pants, c’était « Fonctionnaires en colère ! », sou­vent repris, et « Le Service public, c’est la richesse de tous, et le seul bien de ceux qui n’ont rien ! »

Fonctionnaires en colère

Partie de la place Châtelet, la mani­fes­ta­tion s’est ren­due place des Halles puis a emprun­té les bou­le­vards Chasles et Maurice-Viollette avant de se ter­mi­ner devant la Préfecture, non sans avoir exé­cu­té un aka devant l’entrée de la Direction dépar­te­men­tale des ser­vices de l’Éducation nationale.

C’est alors, qu’à l’initiative de SUD-Éducation et de la CGT-Éduc’action, a été sug­gé­ré que se tienne, sur les marches du Conseil dépar­te­men­tal, une AG des per­son­nels ensei­gnants pour envi­sa­ger l’état et la pour­suite du mou­ve­ment dans ce sec­teur. Seule une petite tren­taine de profs y ont par­ti­ci­pé. Ont été évo­qués les actions menées (écoles ou col­lèges morts, jour­nées sans car­table…), sou­vent en com­mun avec les parents d’élèves et la néces­si­té de faire connaître à tout le dépar­te­ment ce qui se fait ici ou là pour lut­ter contre le sen­ti­ment d’isolement qui peut entraî­ner la démo­bi­li­sa­tion. Il a été envi­sa­gé une ren­contre dépar­te­men­tale qui se tien­dra à Champhol au local Solidaires le 15 mai à 14 h.. L’initiative de la FSU d’une mani­fes­ta­tion natio­nale à Paris pour le 18 mai a été signalée.