L’Atomik Tour bientôt
en région Centre Val-de-Loire

Depuis jan­vier, la cara­vane de l’Atomik Tour sillonne la France. Objectif : sen­si­bi­li­ser la popu­la­tion aux dan­gers du nucléaire et l’informer sur l’opposition au pro­jet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure. Bientôt, la cara­vane sera en région Centre Val-de-Loire avec une pre­mière étape à Châteauroux, le 10 juin. Nous publions, ci-après une pré­sen­ta­tion du pro­jet par ses ini­tia­teurs parue le 24 avril der­nier sur reporterre.fr qui y a aus­si consa­cré un repor­tage  le 27 mai.

Atomik Tour près de Gap

Le camion au repos près de Gap

La France nucléaire, vous y tenez ? Nous, non. C’est pour­quoi nous refu­sons de nous asseoir autour de la table du débat sur la ges­tion des déchets radio­ac­tifs. Nous refu­sons d’être les élèves rai­son­nables accep­tant le dia­logue, cher­chant le com­pro­mis lorsque l’on sait que ni nous (opposant.e.s) ni eux (l’État) ne sou­hai­tons chan­ger de posi­tion. Nous pré­fé­rons donc l’école buis­son­nière plu­tôt qu’accepter l’invitation à ce « dîner de cons ».

Dîner de cons

En d’autres mots, nous ne serons pas les garants démo­cra­tiques vali­dant la pour­suite du nucléaire en France. Nous ne sou­hai­tons pas leur pré­sen­ter nos argu­ments ni entendre les leurs. Il n’y a pas de com­pro­mis à nos yeux, nous deman­dons l’arrêt immé­diat du nucléaire, avec comme pre­mières mesures le non-démar­rage de l’EPR de Flamanville et l’annulation de l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure.

Atomik Tour au pique-nique des Gilets Jaunes de Savoie

Stand Atomik Tour chez les Gilets Jaunes de Savoie

Est-il si dérai­son­nable de refu­ser une mas­ca­rade lorsque l’on en voit une ? Nous rete­nons les leçons de notre col­la­bo­ra­tion avec les ins­ti­tu­tions natio­nales. Les débats publics de 2006 sur l’EPR de Flamanville et ceux de 2005 et 2013, déjà sur cette ques­tion des déchets, ont épui­sé notre stock de naï­ve­té. Nous avons par­lé, sui­vi les règles de leur jeu mais l’État n’a pas écouté.

L’État réprime

À Bure, nous appre­nons quo­ti­dien­ne­ment que l’on ne peut accor­der aucune confiance aux dirigeant.e.s, à leur police et à leur jus­tice. Sur place, les oppo­sants et oppo­santes sont sur­veillées, étouf­fées, envoyées en taule, inter­dites de ter­ri­toire, mises sous contrôle judi­ciaire. D’un côté l’État humi­lie et empri­sonne la reven­di­ca­tion et de l’autre, il nous invite à par­ta­ger des langues de chat. Non mer­ci, j’ai piscine.

Atomik Tour aux Clavels près Gap [Affiche]

Affiche pour Les Clavels (Alpes)

Ce que nous sou­hai­tons, c’est dis­cu­ter avec les non-dirigeant.e.s, avec celles et ceux qui pensent ne pas avoir leur mot à dire sur le nucléaire, avec les tra­vailleurs et tra­vailleuses du nucléaire, avec les voi­sins des cen­trales, avec les vic­times pré­sentes et futures.

« La France nucléaire, vous y tenez ? »

C’est de cette envie qu’est né l’Atomik Tour. Nous sommes par­tis de Bure en jan­vier pour y reve­nir en août. Durant ces sept mois, nous nous arrê­tons dans une cin­quan­taine de villes répar­ties sur tout le ter­ri­toire pour ren­con­trer, dis­cu­ter et ques­tion­ner : « La France nucléaire, vous y tenez ? » À cette ques­tion, la réponse majo­ri­taire est le non, car « c’est dan­ge­reux » ou « ça pol­lue ». Les Françaises et Français ne sont pas dupes sur cette éner­gie, mais cin­quante ans de pro­pa­gande ont empê­ché d’accepter l’idée que des alter­na­tives sont viables. On remarque que le oui est en tête aux abords des cen­trales ato­miques, des arse­naux mili­taires et des centres de trai­te­ment nucléaire, qui ont un pied dans chaque foyer en contrô­lant l’emploi et la culture.

Atomik Tour à Valence

Animation de rue à Valence

Il existe d’autres ini­tia­tives d’information popu­laires et indé­pen­dantes que l’Atomik Tour, tel que le « grand cycle de confé­rences », qui a lieu dans le Grand Est depuis quatre mois : il pro­pose une cin­quan­taine de débats sur la thé­ma­tique du nucléaire et de l’enfouissement de déchets.

La lutte à Bure est très difficile

L’Atomik Tour 2019 n’est que le début d’une nou­velle façon pour nous de mili­ter contre le nucléaire. La répres­sion locale, l’association de mal­fai­teurs et les inter­dic­tions de ter­ri­toires rendent la lutte à Bure très dif­fi­cile. En fai­sant naître cet aspect nomade de la lutte contre Cigéo, nous fai­sons coup double. Un, nous contour­nons les inter­dic­tions qui nous isolent, et ensuite nous contri­buons à tis­ser la toile des ini­tia­tives anti­nu­cléaires. Nous rêvons d’une mul­ti­tude de cara­vanes iti­né­rantes à échelle dépar­te­men­tale qui ouvri­rait les portes de chaque salle des fêtes pour se ren­con­trer, dis­cu­ter et agir contre l’État et la finance qui « contrôlent » ce Léviathan radio­ac­tif qu’est l’industrie nucléaire.

 

Allez sur le site atomik-tour.org/

Atomik Tour en région Centre-VdL [Tableau]