Climat : à Dreux, jeunes et moins
jeunes interpellent les politiques

Lancée ini­tia­le­ment par des lycéens de Branly, la marche pour le Climat de Dreux, du 21 sep­tembre, a prin­ci­pa­le­ment ras­sem­blé des adultes et des familles. En tout, une grosse cin­quan­taine de par­ti­ci­pants. Plusieurs asso­cia­tions ou col­lec­tifs avaient relayé dont l’AVERN (1), l’ASVEG(2) ou STOP-TAFTA-28 (3).

Parole libre

C’est Bastien, le jeune porte-parole, qui ouvre le micro, peu après 15 h., en don­nant la parole aux orga­ni­sa­tions ou per­sonnes qui le sou­hai­taient. Germaine Fraudin de l’AVERN a  été la pre­mière à s’exprimer. Après avoir remer­cié les jeunes pour leur ini­tia­tive, elle  conti­nue « Le cli­mat nous tient à cœur, c’est d’ailleurs le thème de notre salon avec l’alimentation. Protéger le cli­mat, c’est nous pro­té­ger bien sûr. Mais c’est aus­si pro­té­ger tout le vivant puisqu’on fait par­tie de la bio­di­ver­si­té. En quelques années qua­rante mil­liards d’oiseaux ont dis­pa­ru des États-Unis, et mal­heu­reu­se­ment, en France et en Europe c’est la même chose. Si on détruit quelque chose dans un éco­sys­tème, on détruit tout l’écosystème. » Ensuite une maman veut juste dire « Je suis là pour le futur de mes enfants ». Une autre inter­ve­nante affirme « Bien sûr, il faut aler­ter les pou­voirs publics  mais Il y a beau­coup de choses qu’on peut faire. Pour les enfants, on peut deman­der des can­tines bio, pas de viande tous les jours, pas de bouffe indus­trielle. Localement, on peut boy­cot­ter les super-mar­chés, les zones indus­trielles. » Celui qui s’exprime ensuite met d’abord clai­re­ment en cause le sys­tème éco­no­mique, le capi­ta­lisme, et la notion de PNB (4). Il donne l’exemple du pro­jet de pri­va­ti­sa­tion de la RN 154 qui va exi­ger beau­coup plus d’infrastructures donc sté­ri­li­ser beau­coup plus de terres agri­coles et repor­ter du tra­fic sur les routes dépar­te­men­tales. Une der­nière prise de parole sou­ligne la néces­si­té de fer­mer les cen­trales nucléaires.

Les poli­tiques interpellés

La marche par­court alors le centre-ville, en com­men­çant par la Grand-Rue, avec de nom­breux arrêts pour scan­der « Et un, et deux, et trois degrés – C’est un crime contre l’humanité »,  ou « Quand c’est fon­du, c’est fou­tu », ou encore « On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le cli­mat ». Et quand les mani­fes­tants s’arrêtent devant les bâti­ments de l’Agglo Pays Dreux, c’est « Changement cli­ma­tique – Inaction des poli­tiques » qui reten­tit de plus belle. De même quelques dizaines de mètres plus loin devant les grilles de la Sous-Préfecture. Hilarité géné­rale quand le micro se trompe en lan­çant le slo­gan : « Changement poli­tique… » . Certains approuvent bruyamment.

La marche se ter­mine près du kiosque où les dis­cus­sions reprennent sur des com­por­te­ments et solu­tions indi­vi­duelles pour une sobrié­té non consu­mé­riste. Sont évo­qués, tour à tour, l’utilisation des eaux usées de l’évier pour les toi­lettes, la remise dans les cad­dies des bou­teilles en plas­tique vides, les voi­tures élec­triques, le recy­clage ou la répa­ra­tion d’un maxi­mum d’objets, la pose de pan­neaux solaires sur les toits des bâti­ments publics, … Mais, fait remar­quer une dame « on pol­lue les autres conti­nents pour se pro­cu­rer les mine­rais rares » (néces­saires à la confec­tion des pan­neaux, NDLR).

Bastien conclut l’après-midi en rap­pe­lant que cette marche, comme des dizaines d’autres en France  ce même jour ou la veille, est orga­ni­sée juste avant la réunion du som­met de l’ONU, pour rap­pe­ler les États à leurs res­pon­sa­bi­li­tés en matière climatique.

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  1. Association Vie Environnement Respect Nature (région drouaise).
  2. Association de sau­ve­garde du cadre de vie et de l’en­vi­ron­ne­ment de Garnay.
  3. Collectif contre les trai­tés de libre-échange inter­na­tio­naux comme le TAFTA ou le CETA.
  4. Produit natio­nal brut : somme des richesses crées par les acteurs éco­no­miques d’un pays sur son sol ou dans un autre pays.