Retraités : pour leurs revendications
et contre le mépris
Une nouvelle fois les retraités sont descendus dans les rues de Chartres, même si cette fois le parcours a dû être raccourci en raison de la pluie tenace, qui n’a cessé qu’après l’arrivée devant la Préfecture. Cette météo maussade en a sans doute découragé certains, mais pas les 150 présents équipés de vêtements imperméables, de capuches et de parapluies.
Quelques modestes avancées
Le rassemblement a débuté par la déclaration de l’intersyndicale départementale CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires lue par Jean-Claude Galerne de la CFE-CGC. Celle-ci pointe, grâce à la mobilisation, deux avancées (annulation de la hausse de CSG pour seulement 3,5 millions sur les 7,5 millions concernés ; réindexation sur l’inflation des pensions inférieures à 2000 € en 2020) mais prévient : « le compte n’y est pas et surtout […] le président cherche à diviser les retraités […] Il remet en cause le principe de notre système de retraites solidaires par répartition qui constitue du salaire différé et qui obéit à des règles et à un dispositif législatif d’indexation et de revalorisation. »
La déclaration rappelle les revendications principales :
- La suppression de la hausse de la CSG et la fin du gel des pensions pour toutes et tous, avec rattrapage des pertes subies au 1er janvier 2020.
- La revalorisation de toutes les pensions en fonction de l’évolution des salaires.
- Un minimum de pension à hauteur du SMIC pour une carrière complète.
- Le maintien et l’amélioration des pensions de réversion.
- L’embauche immédiate de 40 000 personnes comme le demande le personnel des EHPAD et des soins à domicile. La prise en charge de la perte d’autonomie à 100 % par la Sécurité sociale et l’ouverture d’un droit universel dans le cadre d’un grand service public de l’aide à l’autonomie.
Enfin, la déclaration condamne le projet de retraites par points pour les actifs et se prononce pour la défense et la promotion des services publics. [Lire l’intégralité de la déclaration en cliquant ici]
Solidarité avec les grévistes de la Poste
Avant que le cortège se dirige vers la préfecture, Jean-François Paty, de la CGT-PTT, a lancé un appel à la générosité pour aider les grévistes (soutenus par la CGT et FO) de la plate-forme de distribution du courrier de Dreux en grève depuis lundi matin pour leurs jours de repos.
Des slogans et quelques chansons, dont celles d’une dizaine de Gilets Jaunes présents, ont égayé un défilé rendu quelque peu frileux par la pluie.
Le mépris de la préfète
Devant la préfecture l’intersyndicale à souhaité exprimer son mécontentement à l’égard de la Préfète qui n’avait pas daigné recevoir une délégation en ce jour de manifestation. Joël Silly (FSU) a lu le courrier envoyé à la représentante de l’État en réaction : « Un “acte II du quinquennat” prenant davantage en compte le dialogue avec les représentants de la société civile a été annoncé. « Je veux remettre de l’humanité, de la proximité, c’est un changement de méthode que j’ai dessiné », a indiqué Emmanuel Macron. Si nous pouvons concevoir que votre agenda et ceux de vos collaborateurs sont chargés, force est de constater que nous ne faisons pas partie des priorités alors que les retraité-e‑s représentent tout de même près du quart de la population. » [Lire l’intégralité du courrier en cliquant ici] C’est un concert de sifflets et de « hooouuuu » qui a ponctué cette lecture. Auraient-ils été entendus dans le bâtiment à la façade de verre ? En tout cas, volte-face, vers 18 h. l’intersyndicale recevait une proposition d’audience pour… 19 h. ! Elle a répondu que les militants n’étaient plus disponibles. La rencontre aura donc lieu la semaine prochaine.