Retraites : À Chartres,
le 17 plus fort que le 5 décembre !
Éclatant succès de la manifestation du 17 décembre à Chartres contre le projet Macron-Delevoye des retraites et pour un système solidaire amélioré : plus de 4 000 personnes, au-delà donc du nombre du 5 décembre. Et l’apport décisif n’est pas fourni par la CFDT (favorable à la retraite par points mais opposée à l’âge pivot de 64 ans) dont le cortège orange en queue de manif ne rassemble pas plus de 125 personnes.
“Qui sème la misère récolte la colère !”
La composition du cortège, dans ses équilibres, est différente du 5 décembre. La CGT (cette fois en tête) et la FSU rassemblent à elles seules largement plus de la moitié des participants avec un “avantage” pour la FSU. Les enseignants ont confectionné de multiples banderoles et pancartes. FO rassemble, relativement, une participation moins importante. Solidaires est monté en puissance et se taille un beau succès avec un Casimir à gilet violet apostrophant Macron. Les Gilets Jaunes sont bien là avec leurs chants et slogans désormais habituels derrière la banderole bleue de ceux de Nogent-le-Rotrou « Qui sème la misère récolte la colère ». Derrière un âne (Macron ? Delvoye ? Belloubet ?) tirant une charrette avec Père Noël une vingtaine d’avocats du barreau de Chartres défilent en robe avec leur bâtonnier Vincent Rivière. Cortège puissant, joyeux, optimiste ponctué des fumigènes et des pétards d’alerte.
“Nous exigeons le retrait complet des cette réforme”
À l’issue d’un long parcours passant par l’Hôtel-Dieu, l’ex-ESPE, la Préfecture, le centre-ville, le cortège revient à son point de départ devant le théâtre. Des centaines de manifestants se massent autour des voitures sono pour écouter les responsables syndicaux avec une attention soutenue. Des passages sont applaudis : « Qu’il retire cette contre-réforme ! » s’exclame Jean-François Paty de la CGT-28, « la mise en place de l’âge pivot est prévue en 2022, c’est-à-dire qu’il faudra travailler plus à partir de la génération 1958 et non 1975 », précise-t-il, en s’exclamant « ce gouvernement ment ! ». Pour les femmes « qui subissent le travail partiel et une carrière hachée » le responsable de la CGT dénonce une mesure qui les obligera à travailler au-delà de 64 ans. « Nous exigeons le retrait complet de cette réforme et aucune augmentation de l’âge de départ en retraite ». « Nous n’accepterons pas un système qui fera de nos enfants des précaires à vie ». Il ajoute : « C’est un gouvernement aux abois, fragilisé, qui cherche à imposer son régime de retraite par points pour satisfaire l’appétit des assurances privée », concluant : « Notre système par répartition créé à la sortie de la guerre dans un pays ruiné existe grâce à la solidarité intergénérationnelle ». Il termine sur des mesures telles que « l’égalité salariale femmes-hommes, l’augmentation générales des salaires et des pensions, la fin de l’exonération des cotisations patronales », qui amélioreraient le système actuel.
“Vous avez oublié une chose en partant”
De son côté Pierre Licout, co-secrétaire de la FSU-28, s’adresse à Jean-Paul Delevoye : « Vous avez oublié quelque chose en partant : vous avez oublié votre réforme, emportez-là, on n’en veut pas ! » [ovations]. Il apostrophe le gouvernement en faisant remarquer que « les actuels retraités sont dans la rue, avec les futurs retraités nés avant 1975, et les futurs retraités nés après 1975 ! »
Se sont exprimés aussi FO, l’UNSA, et Solidaires. Ces prises de paroles ont annoncé la réunion intersyndicale qui devra prendre en compte la réussite de cette grande manifestation, et la détermination des participants afin de poursuivre le mouvement jusqu’au retrait de la réforme. La FSU a fait connaître sa proposition de manifestation « Nos retraites aux flambeaux » samedi 17 h. à Chartres.
Retrouvez les comptes-rendus des rassemblements et/ou manifestations du 17 novembre à Dreux, Châteaudun et Nogent-le-Rotrou avec photos sur notre fil d’info.
Ci-après la vidéo de la manifestation de Châteaudun