« Rentrée » scolaire le 22 juin en E‑et‑L :
Les syndicats alertent
Le 14 juin, Emmanuel Macron annonçait unilatéralement la reprise pour tous les élèves des écoles et des collèges pour le 22 juin, c’est-à-dire une semaine plus tard week-end compris, intimant au ministère de l’Éducation nationale de préparer un nouveau protocole sanitaire. Cette nouvelle improvisation a fait réagir les syndicats d’enseignants, au niveau national et au niveau départemental.
La FSU 28 a envoyé le 16 juin un courrier à la Directrice départementale des services de l’Éducation nationale (DASEN) qui constate : « la mise en œuvre des annonces du Président de la République d’accueillir tous les élèves tout en appliquant le nouveau protocole va tourner à la quadrature du cercle dans les écoles et les collèges. […]L’assouplissement du protocole ne permettra pas d’accueillir tous les enfants dans ce nouveau cadre. L’architecture des écoles et des collèges, la superficie des salles de classes, leur mobilier et les effectifs de classe resteront des contraintes indépassables. » Et le syndicat demande à la DASEN « de protéger dans la période les personnels et les écoles comme les collèges qui ne pourraient accueillir tous les élèves. » Sur son site internet départemental, elle précise « bien qu’il soit important que tous les élèves puissent reprendre le plus rapidement le chemin des écoles, des collèges et des lycées, cela ne doit pas se faire dans la précipitation. C’est pour nous une marque indéniable de mépris pour les missions de l’Éducation Nationale, pour les personnels qui les mettent en œuvre, pour nos élèves et leurs familles. »
Pour leur part, les autres syndicats enseignants renvoient à leurs prises de position nationales.
Le SE-UNSA remarque que « Le ministère de l’Éducation nationale vient ENCORE de sortir une nouvelle version du protocole. Exit la distanciation sociale quand les locaux ne le permettent pas sur le temps de classe et le temps de restauration. » « Cette modification devrait permettre le retour de tous les élèves puisque les contraintes ne s’appliquent qu’à partir du moment où il est possible de les appliquer… », persiffle-t-il.
SUD-Éducation (Solidaires) pointe lui aussi l’incohérence gouvernementale : « Le nouveau protocole va à l’encontre du décret dont il émane ! […] Le décret ne prévoit pas de dérogation à la règle de 1 mètre face à face ou latéral ! Or, il faut savoir qu’il existe une hiérarchie des normes : c’est le décret qui prime sur la circulaire. La circulaire peut (doit) adapter le décret, mais pas aller contre. Il faut donc se prévaloir du décret, à diffuser, pour refuser de recevoir trop d’élèves. », avertit-il les enseignants.
Avec les fédérations de l’Éducation CGT-Éduc’action et le FNEC-FP-FO, il avait d’ailleurs publié un communiqué le 18 juin « à se rassembler le mercredi 24 juin (devant les DSDEN, les rectorats…) et organiser dans un cadre intersyndical les délégations pour exiger :
- L’abandon des 2S2C
- L’abandon de la proposition de loi sur la direction d’école
- L’arrêt des suppressions de postes et la création des postes nécessaires dans l’Éducation nationale
- La création d’un vrai statut avec un vrai salaire pour les AESH
- L’abrogation de la réforme du baccalauréat et du lycée, des E3C et de Parcoursup
- L’augmentation des salaires et l’augmentation du point d’indice
- L’arrêt total des mesures et procédures engagées contre tous les personnels ayant participé à des actions syndicales contre les réformes et le Bac Blanquer. »
En Eure-et-Loir, le rassemblement est fixé à 11 h. devant la DSDEN (ex-Inspection académique, place de la République).