Loi Sécurité globale :
Les opposants sont de retour
Conditions météorologiques peu propices (guère au-dessus de 0°, pluie neigeuse…), à Chartres, pour le redémarrage des actions pour le retrait de la loi « Sécurité globale » dont le Sénat discutera en séance plénière au mois de mars. Une quarantaine de manifestants se sont rassemblés devant le théâtre où les organisations représentées (CGT, Solidaires, PCF) se sont largement reconnues dans la seule prise de parole, celle de Pierre Licout, co-secrétaire départemental de la FSU dont voici la quasi intégralité :
« Un véritable état policier, un état autoritaire imposant par la force ses décisions se met en place par la combinaison du nouveau projet national du maintien de l’ordre, par la proposition de loi « Sécurité globale » et le projet de loi « confortant les principes républicains ».
« Nous combattons cette pente dangereuse dont les populations des quartiers populaires, les manifestants Gilets Jaunes, les lycéens et lycéennes et étudiants et étudiantes ainsi que de nombreux militants politiques ou syndicaux ont déjà été victimes. Cette pente autoritaire promet, à court ou à moyen terme, à chaque manifestant un passage à tabac, un éborgnage loin des caméras. Si la pente vers l’autoritarisme est déjà atteinte, elle prend là une inclinaison inacceptable. Nous combattons cette orientation en ayant clairement exprimé notre position par voie de presse, de courrier, par la manifestation fin novembre et tout au long du mois de décembre. »
« Nous avons, à la FSU, avec la CGT, FO et SUD, déposé nationalement un recours au Conseil d’État contre les décrets renforçant et étendant le fichage. Ces recours seront prochainement étudiés sur le fond. Nous regrettons que le Conseil d’État n’en ait pas, dès maintenant, décidé la suspension. Nous tenons à souligner que ce Conseil d’État, plus haute instance de la juridiction administrative, a encadré la mise en œuvre de ces décrets, décrets qui ne pourront être mis en œuvre que dans le cadre de procédures ouvertes pour atteinte à la sécurité de l’État ou à la sécurité publique. »
« Nous combattons cette pente, enfin et surtout, partout où l’autoritarisme cherche à se déployer, sur le lieu de travail comme dans la société. Là, dans les services publics comme ailleurs, ce ne sont ni les personnels ni les militants syndicaux qui sont responsables de tensions pouvant générer de la violence. Ce sont les gouvernements et les politiques publiques qu’ils mènent, sans égards pour la voix des personnels et de leurs représentants. Oui, nous savons tous combien la mise en sécurité de la société doit conduire non pas à des lois réduisant les libertés de tous mais cela doit conduire à répondre aux tensions sociales par les outils de la démocratie et, en particulier, ceux de la démocratie sociale. Or, les droits syndicaux qui permettent de faire vivre cette démocratie sociale sont aujourd’hui piétinés grâce aux mesures prises dans le cadre des ordonnances loi Travail et dans le cadre de la loi de Transformation de la Fonction publique que nous avons, là aussi, combattues. »
« Dans les semaines qui viennent, plusieurs mobilisations dans la santé, dans l’Éducation, dans l’Énergie sont engagées. Il existe un moyen sûr et simple d’assurer la sécurité de ces mobilisations, c’est d’entendre les revendications portées par les personnels de la santé, de l’Éducation ou de l’Énergie, d’entendre la nécessité d’assurer la sécurité sociale de tous, des retraités comme des jeunes, si durement frappés par la crise sanitaire et ses conséquences sociales, économiques comme pédagogiques : augmentation des salaires, créations de postes, réduction du temps de travail ! »
Des rassemblements ont aussi eu lieu à Dreux et Nogent-le-Rotrou (une vingtaine dans le cadre de l’acte 8 d’un Après pas comme Avant).
Le prochain rendez-vous est fixé le 30 janvier