Dreux : Soutenir Ciné-Centre face au projet CinéOde à l’Usine à loisirs
Le nouveau maire Les Républicains de Dreux, Pierre-Frédéric Billet, dans la continuité de son prédécesseur Gérard Hamel (LR, lui aussi), a promu le projet d’un deuxième cinéma sur la ville. Celui-ci serait situé sur l’ancienne emprise des Transports Delisle dans l’enceinte de la future Usine à loisirs telle que nommée au départ. Cette appellation qui avait la franchise de révéler crument la nature de cette opération, faire de l’argent avec les loisirs voire la culture, a été atténuée et prendra, pour le public, le doux nom d’Otium, loisirs en latin…
Cet Otium donc est piloté par le groupe BDM Immobilier et doit rassembler bowling, restaurants, hôtel***, etc. et aussi une patinoire financée par l’intercommunalité. Le complexe cinématographique projeté, confié au groupe CinéOde, réunirait 5 salles pour 850 fauteuils… créant nécessairement une concurrence avec le Ciné-Centre (9 salles, 1542 fauteuils). Le gérant de CinéOde, Olivier Défossé, a d’ailleurs déclaré « Dreux nous offre une opportunité ambitieuse, avec la perspective d’étoffer le nombre de spectateurs et l’ensemble de la zone de chalandise »1.
Jusque là, on pourrait se dire que c’est la logique concurrentielle habituelle du marché capitaliste et que le plus mauvais perde, que ce n’est pas notre affaire… Sauf que Ciné-Centre a une programmation éclectique qui inclut les films ‘’ordinaires’’ et les films Art et Essai, qu’il est un des supports du festival Regards d’Ailleurs préparé par l’association Fenêtre sur films présidée par Thierry Méranger. Or, l’environnement économique étant ce qu’il est, si le nouveau multiplexe accapare tout ou partie de la projection des blockbusters, le Ciné-Centre risque de se retrouver dans une situation financière délicate peu propice à maintenir les séances Arts et Essai ou/et avec animation (présence de réalisateurs, d’acteurs, etc.)… ce que CinéOde n’ambitionne bien sûr pas de faire. Et imaginer deux cinémas dans la situation sanitaire où le public s’est massivement déshabitué et à basculé vers les plateformes type Netflix est proprement aberrant.
La CDAC du 14 janvier dernier a donné son feu vert à l’implantation du nouveau multiplexe. Notons que cette Commission départementale d’aménagement COMMERCIAL n’a pas dans ses critères l’aspect culturel et ne s’est pas souciée de l’avis négatif prononcé par la DRAC2.
Les gérants du Ciné-Centre, Anne-Claire et Laurent Brunet, ont décidé de porter l’affaire devant la CAC3. Pour soutenir cette démarche des spectateurs et les oppositions municipales ont lancé une pétition que nous vous invitons à signer : https://www.change.org/p/les-drouais-et-habitants-de-l-agglom%C3%A9ration-du-pays-de-dreux-non-%C3%A0-l-implantation-d-un-deuxi%C3%A8me-cin%C3%A9ma-%C3%A0-dreux
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- L’Écho républicain, 2021-01-13 p. 12.
- Direction régionale de l’action culturelle.
- Commission nationale d’aménagement cinématographique.