Des ‘’privilégiés’’ ? Les Retraités se rebiffent
Le rassemblement des retraités, à l’appel des sections d’Eure-et-Loir retraités de la CGT, la FSU, la CFE-CGC ainsi que de FO et Solidaires, a rassemblé une cinquantaine de manifestants, place Châtelet à Chartres. La situation sanitaire imposait la distanciation physique et le port du masque.
C’est Marie-Claude Giraudon (FSU) qui a ouvert le meeting au nom des organisations en rappelant le contexte de cette action et les thèmes qui en sont les axes : « La santé, sujet très criant en ce moment, le pouvoir d’achat, sujet récurrent et l’âgisme (discrimination par l’âge) qui est de plus en plus prégnant. »
Ces trois thèmes dont nous donnons quelques éléments sont ensuite développés par différents orateur·rice·s.
L’âgisme est particulièrement répandu dans cette période de crise sanitaire où certains éditorialistes et économistes accusent les retraités d’être privilégiés et responsables du confinement et de ce fait du chômage résultant de l’arrêt de l’économie. Selon eux, ils doivent accepter des baisses de pensions. C’est pourtant les retraités qui ont payé le plus lourd tribut à la Covid et nombre d’entre-eux vivent avec moins de 1000 euros par mois.
La pandémie a mis en évidence ce que les organisations dénonçaient depuis des années : un système de santé et un service public affaiblis par des choix politiques et budgétaires, une recherche publique sacrifiée, la toute puissance de grands groupes pharmaceutiques. La saturation rapide de structures hospitalières fragilisées et la surcharge de travail imposée à leurs personnels ont conduit à toutes les restrictions annoncées dont les plus anciens ont été, eux aussi, victimes. Nous sommes entrés dans la phase de vaccination qui génère questions et inquiétudes. Ce qui nous interroge, c’est la lenteur et les difficultés de cette phase. On peut estimer à un peu moins de 10% le nombre d’Euréliens vaccinés fin mars, soit en 3 mois, ce qui ne nourrit pas l’espoir de sortir rapidement de cette crise. Cette lenteur à vacciner s’ajoute aux déserts médicaux jamais résorbés, voire aggravés dans notre département et en Centre-Val de Loire.
Concernant le pouvoir d’achat des retraités, depuis l’élection de Macron, il a perdu 5,5%. La vision de retraités ayant un meilleur revenu que les salariés est fausse et ne vise qu’à préparer de nouvelles attaques dont les plus récentes sont :
- La réforme des retraites, bloquée par la crise sanitaire mais non abandonnée, qui aggraverait la situation des futurs retraités avec une baisse des pensions, un âge de départ repoussé et une hausse de la durée de cotisation.
- Le « Rapport Vachey » qui préconise la création d’une 5ème branche de la Sécurité Sociale pour l’autonomie en taxant encore les retraités.
- Une nouvelle augmentation de la CSG de 8,3% à 9,2 % et une hausse de la part de la CSG non déductible dans les pensions.
L’appel donne les solutions que proposent les syndicats pour faire face aux néfastes orientations gouvernementales.