Santé / Social : Les salaires au cœur d’un mécontentement plus général
Bien qu’on soit à la mi-juin, en cours de sortie des contraintes sanitaires, période peu propices aux mobilisations sociales, les syndicats CGT et Solidaires de la Fonction publique appelaient ce 15 juin à des arrêts de travail. À Chartres, un rassemblement a eu lieu place Châtelet, soutenu par la FSU, avec une cinquantaine de personnes principalement des personnels des secteurs de la santé et du social.
La revendication centrale de cette journée d’action porte sur les salaires et l’exigence de l’augmentation de la valeur du point d’indice, gelé depuis 2008.
Les manifestant·e·s partent en cortège jusqu’à la Préfecture avec pancartes et banderoles accompagné·e·s par la sono qui joue, entre autres, « Soigner encore » (sur la musique de ‘’Danser encore’’ de HK).
Devant la Préfecture, les griefs s’adressent directement au gouvernement. Les assistantes sociales de l’Hôpital de Chartres, par exemple, se plaignent de la non reconnaissance de leur travail : avec des diplômes équivalents à ceux des infirmier·es, elles sont moins rémunérées.
Les salariées du Foyer de Vie Gérard-Vivien de Courville-sur-Eure, elles, réclament de bénéficier de la prime Ségur qui a été accordée à celles des EHPAD1 mais dont elles sont exclues. Cette revendication est généralisée par Stéphane Gaudemer, secrétaire départemental de l’Union santé CGT 28 : « Notre syndicat exige une augmentation de salaire immédiate de 300 € dont les 180 € nets du Ségur pour tous les professionnels de l’action sociale et médico-sociale quelque soit leur métier, leur établissement et leur champ d’intervention ».
Plus globalement, les syndicats dénoncent la casse du service public. Stéphane Gaudemer précise : « Le gouvernement poursuit sa campagne de sabotage du statut de la Fonction publique hospitalière en créant des régimes spéciaux ».
Un pompier CGT lit une déclaration qui reprend toutes les menaces qui s’abattent sur la Fonction publique : austérité, suppression des CHSCT2, remise en cause des commissions de réforme, externalisations, privatisations, restriction au droit de grève, fin de l’unicité des grilles et du point d’indice, liquidation du statut.
Vu l’entêtement du gouvernement dans ses contre-réformes libérales, cette manifestation n’est sûrement pas la dernière.
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- Établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes.
- Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.