E&L : Le social et le médico-social
dans la rue très en colère

« Qui sème la misère récolte la colère », ce slo­gan qu’on lisait sur la ban­de­role des Gilets Jaunes de Nogent-le-Rotrou ces der­nières années, a été maintes fois repris au cours de la mani­fes­ta­tion qui a ras­sem­blé trois cen­taines de tra­vailleuses et tra­vailleurs du sec­teur social et médi­co-social, du public et du pri­vé, du dépar­te­ment, ce 7 décembre à Chartres.

Des colères multiples

Colère pour des salaires  de misère même quand on a de l’ancienneté, colère des nom­breuses et nom­breux exclu·e·s de la prime du Ségur de la Santé, colère face aux coupes bud­gé­taires et au gel de postes qui, par voie de  consé­quence, aggravent la sur­charge de tra­vail et nuisent au ser­vice ren­du aux publics, par défi­ni­tion fra­giles, qu’ils accueillent.  Un mot résume leur malaise et leurs reven­di­ca­tions, scan­dé sous les fenêtres de l’ARS (1) en fin de mani­fes­ta­tion « Reconnaissance ! ».

C’est un cor­tège bario­lé, héris­sé d’innombrables pan­cartes et ban­de­roles, fait plu­tôt rare dans les rues char­traines, qui a quit­té la place des Épars pour se rendre sur la place Châtelet où les manifestant·e·s se sont massé·e·s sur les marches du Conseil dépar­te­men­tal qui a sa part de res­pon­sa­bi­li­té dans les embauches et les salaires. Des danses, des faran­doles sont exé­cu­tées sur les musiques de HK (On lâche rien !, Soigner encore) ou de Trust (Antisocial).

Revalorisation

Puis, on se rend devant la Préfecture pour s’adresser à l’État. Là, des prises de paroles apportent le témoi­gnage de divers sec­teurs et struc­tures. Une délé­guée s’écrie sous les applau­dis­se­ments : « Ne pas reva­lo­ri­ser tou·te·s les professsionnel·le·s du médi­co-social, c’est déva­lo­ri­ser les per­sonnes por­teuses de han­di­cap ».

Un moment de ten­sion quand une impor­tante par­tie des présent·e·s sou­hai­te­rait pour­suivre la mani­fes­ta­tion dans le centre-ville et que le res­pon­sable de la CGT san­té et action sociale (2), qui n’a décla­ré en pré­fec­ture qu’un ras­sem­ble­ment sta­tique s’y oppose. Finalement, on se met d’accord sur une marche jusqu’au siège dépar­te­men­tal de l’ARS (15 place de la République) où une délé­ga­tion doit être reçue par Denis Gelez son direc­teur départemental.

Une fois la délé­ga­tion d’une ving­taine de per­sonnes entrée, un slo­gan fuse à nou­veau, ryth­mé par des per­cus­sions : « On veut le Ségur ! ». Et quand on découvre qu’au deuxième étage les repré­sen­tants ont expo­sé des pan­cartes reven­di­ca­tives aux fenêtres de la salle de réunion, c’est une bron­ca qui monte de la foule ! M. Gelez ne pour­ra pas dire qu’il n’a pas enten­du la voix des salarié·e·s.

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  1. Agence régio­nale de santé.
  2. À l’o­ri­gine de cette jour­née d’ac­tion avec la FSU et Solidaires.

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