”Ministre hors sol !”
crient les enseignants dans les rues de Chartres

Il y a long­temps que l’espace devant la DSDEN n’avait pas été noir de monde. C’est à la mesure du ras l’bol des per­son­nels de l’Éducation natio­nale au bout de deux ans de ges­tion chao­tique de la pan­dé­mie par le minis­tère Blanquer.  Montés sur une butte her­beuse, les porte-paroles des syn­di­cats s’adressent à la foule avant le départ en cortège.

Gouvernement et ministre incapables

Clémentine Ingold, pour la FSU : « On a l’habitude de dire ‘’tous capables’’, tous capables de pro­gres­ser, tous capables de s’améliorer, tous capables d’apprendre, tous capables de réus­sir… eh bien non ! ce gou­ver­ne­ment, ce minis­tère, ce ministre sont inca­pables. Pas capables de pré­voir… Comment ne pas pré­voir à l’avance l’engorgement des labos quand on envoie tous les cas contacts se faire tes­ter au lieu de fer­mer la classe au pre­mier cas posi­tif ? » inter­roge-t-elle par­mi d’autres questions.

Marie Jaupitre du SE-UNSA est tout aus­si sévère « Intenable, impos­sible, scan­da­leux, irres­pec­tueux, voi­là ce l’on peut dire du pro­to­cole de cette reprise et de ses soi-disant allè­ge­ments. Quelle pré­ten­tion de croire que l’école tien­dra alors que l’épidémie flambe, avec une seule arme, une poli­tique de tests qui s’est trans­for­mée en usine à gaz pour les per­son­nels mais aus­si pour les familles… Quand nous deman­dons un recru­te­ment mas­sif de per­son­nels à tous les niveaux pour main­te­nir nos écoles ouvertes et gérer la crise sani­taire, M. Blanquer répond qu’il va sol­li­ci­ter des retrai­tés ! »  [huées]

La crise sani­taire révé­la­teur des dif­fi­cul­tés de l’Éducation nationale

Au nom de la CGT-Éduc’action, Laure Apcher répond au ministre : « Nous ne fai­sons pas grève contre un virus mais contre la ges­tion sani­taire inique de ce virus par le gou­ver­ne­ment…  Selon le ministre, les ensei­gnants feraient par­tie des per­son­nels les moins conta­mi­nés ! … L’épuisement et l’exaspération de toute la com­mu­nau­té édu­ca­tive atteignent un niveau inédit.  La crise sani­taire agit comme un accé­lé­ra­teur et un révé­la­teur des dif­fi­cul­tés de l’Éducation… notre école ne peut fonc­tion­ner sans moyens sup­plé­men­taires et per­son­nels reva­lo­ri­sés et recon­nus dans leur expertise. »

Construire le rap­port de force

Pour la secré­taire dépar­te­men­tale de SUD Solidaires, « Les condi­tions de tra­vail se dégradent par­tout et pour tous les per­son­nels : ensei­gnants, direc­teurs d’école, vie sco­laire, AESH… Le minis­tère doit entendre rai­son, il doit recru­ter mas­si­ve­ment des per­son­nels pour effec­tuer les rem­pla­ce­ments, dis­tri­buer des pro­tec­tions indi­vi­duelles (masques chi­rur­gi­caux, FFP2), acqué­rir sur bud­get d’État des cap­teurs de CO2, des puri­fi­ca­teurs d’air… annon­cer un plan d’urgence pour l’Éducation pour faire face de façon durable à la crise, com­pen­ser les inéga­li­tés qui se sont accrues pen­dant le confi­ne­ment. Pour obte­nir satis­fac­tion, il faut construire le rap­port de force. »

Le repré­sen­tant de FO n’épargne pas l’administration dépar­te­men­tale : « C’est dans ce contexte d’explosion de l’épidémie… que l’Inspection aca­dé­mique ose annon­cer, le 4 jan­vier, que 44 écoles d’Eure-et-Loir pour­raient subir des fer­me­tures de classes. Trop c’est trop ! … Dans nos écoles, col­lèges, lycées, l’heure est aux assem­blées des per­son­nels avec les ensei­gnants, les AESH, les parents, tous unis pour défendre l’école. »

Continuer la mobilisation

À la fin de la mani­fes­ta­tion,  Pierre Licout (FSU) va dans le même sens, après avoir annon­cé une grève majo­ri­taire dans le dépar­te­ment et 800 par­ti­ci­pants à Chartres, en insis­tant sur la néces­si­té, pour les gré­vistes d’aujourd’hui, de dis­cu­ter avec leurs col­lègues et avec les parents d’élèves pour leur faire com­prendre que « nous allons devoir conti­nuer la mobi­li­sa­tion dans les jours et les semaines qui viennent. »

Auparavant, la mani­fes­ta­tion est pas­sée devant la pré­fec­ture, la gare, la média­thèque pour s’achever devant le théâtre en scan­dant (entre autres) ‘’Ministre hors sol–Tes protocoles‑C’est pas l’école’’ ou ‘’Blanquer, Blanquer-Tu nous feras pas taire-Blanquer, Blanquer-On va pas s’laisser faire’’. À suivre…