Un rassemblement autour des Ukrainien·ne·s  d’Eure-&-Loir se pérennise le samedi à Chartres

Après celui du matin, pro­po­sé par la gauche et des syn­di­cats, le ras­sem­ble­ment à l’appel des Ukrainien·ne·s d’Eure-et-Loir, qui consti­tuent actuel­le­ment une asso­cia­tion pour venir en aide à leur com­pa­triotes exi­lés ou res­tés au pays, a débu­té par une minute de silence en mémoire de toutes les vic­times déjà enre­gis­trées depuis le début de la guerre. Puis, un chant d’hommage a été dif­fu­sé et écou­té dans le recueillement.

L’émotion est tel­le­ment forte que les femmes ne peuvent pas parler”

Alors, Inna, Ukrainienne ins­tal­lée à Chartres depuis plu­sieurs années, explique qu’ « une famille est arri­vée de Kkarkiv cette semaine mais [que] l’émotion est tel­le­ment forte que les femmes ne peuvent pas par­ler. Il faut attendre deux, trois jours pour qu’elles puissent racon­ter quelque chose. » Elle pré­cise « La moi­tié de la ville de Kharkiv est détruite. Les mis­siles viennent de la par­tie russe, de Belgorod. […] La moi­tié des familles ukrai­niennes qui habitent à Kharkiv ont la moi­tié de leur famille qui habite en Russie, tout le monde parle russe à Kharkiv et on n’a jamais ima­gi­né avoir une tra­gé­die pareille. »

Devant près de cent per­sonnes ras­sem­blées place des Épars, elle pour­suit : « On est réunis aujourd’hui pour mon­trer notre mobi­li­sa­tion et notre envie de stop­per cette guère qui est inutile, qui tue tous les jours et, fina­le­ment, on ne sait pas pour­quoi la guerre a com­men­cé. […] mais le peuple ukrai­nien est fier, il résiste toujours. »

On se sent impuissant”

Anna Stépanoff, conseillère régio­nale1, pré­cise qu’ “il y a déjà 200 Ukrainiens dans notre dépar­te­ment, plus de 10 000 en France, 3 mil­lions ont quit­té leur pays, 6 mil­lions se sont dépla­cés […] à l’intérieur de l’Ukraine, c’est-à-dire un quart de la popu­la­tion. […] Plus de cent enfants sont morts, déjà. […] On se sent impuis­sant. […] Je pense que c’est très impor­tant, au moins, de se retrou­ver, tant qu’il le faut, chaque semaine, chaque week-end, témoi­gner notre soli­da­ri­té, notre sou­tien, […] pour accueillir ceux qui arrivent. »

Ensuite, plu­sieurs témoi­gnages d’Ukrainien·ne·s qui expliquent com­ment leurs proches encore sur place vivent la guerre, les bom­bar­de­ments, la dif­fi­cul­té de s’échapper par les cou­loirs huma­ni­taires peu sûrs. Plusieurs insistent sur la bonne entente qui exis­tait entre ukrai­no­phones et rus­so­phones et l’interpénétration des familles et l’incompréhension face à l’invasion.

Il y a encore beau­coup de per­sonnes qui vont arriver”

Quentin Guillemain, conseiller muni­ci­pal de Chartres2, craint que « les moments qui viennent [soient] encore plus dif­fi­ciles […] il y a encore beau­coup de per­sonnes qui vont arri­ver. […] J’aimerais qu’on soit de plus en plus nom­breux, […] les héber­ge­ments vont com­men­cer à être sol­li­ci­tés, les enfants vont être sco­la­ri­sés. […] Je vous invite à venir à ces ras­sem­ble­ments, tous les same­dis à 17 h. place Châtelet. […] Il y aura un cer­tain nombre de flyers qui vous per­met­tront de com­mu­ni­quer plus faci­le­ment sur la manière dont on peut aider. »

Si votre cœur est avec nous”

Le ras­sem­ble­ment se ter­mine par la prise de parole d’une Ukrainienne qui œuvre à la créa­tion de l’association des Ukrainiens de France et des amis de l’Ukraine : « Les Russes ont envie de détruire l’identité ukrai­nienne. Ce qui est très impor­tant c’est de pou­voir gar­der notre iden­ti­té même si on est loin. […] Si vous sen­tez que l’Ukraine vous inté­resse, que la culture ukrai­nienne vous inté­resse […] si votre cœur est avec nous, je vous invite à nous rejoindre. »

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  1. LREM.
  2. Chartres Écologie.