Législatives en E&L : Quelques éléments d’analyse

Avec cet article et ces tableaux, nous nous pro­po­sons de ten­ter une ana­lyse du scru­tin légis­la­tif en Eure-&-Loir.

Remarques pré­li­mi­naires :  

1/ Nous avons fait notre réflexion à par­tir des pour­cen­tages de voix obte­nues, ce qui ne per­met pas de bien éva­luer les effets de l’abstention (très forte, autour de  50 %) lors de ce pre­mier tour.

2/ Nous n’avons pas tenu compte des can­di­da­tures ayant obte­nu seule­ment quelques pour cent dont la  cou­leur poli­tique est par­fois dif­fi­ci­le­ment iden­ti­fiable. Mais nous les avons prises en compte si les for­ma­tions poli­tiques de ces  can­di­da­tures ont, pour un scru­tin sui­vant, été par­ties pre­nantes d’une alliance. C’est le cas pour la NUPES.

3/ Nous avons com­pa­ré les résul­tats par rap­port aux légis­la­tives pré­cé­dentes (2017) et par rap­port à la récente pré­si­den­tielle. On ver­ra que les ensei­gne­ments sont par­fois ambivalents.

Participation en berne

Aucune des quatre cir­cons­crip­tions n’atteint les 50 % de par­ti­ci­pa­tion. Celle-ci baisse même à 43,61 pour la 3ème (Dreux). C’est évi­dem­ment le signe de la sclé­rose des ins­ti­tu­tions de la Ve République où les citoyen·ne·s ne croient plus dans la poli­tique pour chan­ger leur vie qui se dété­riore année après année.

Forte pro­gres­sion de l’extrême droite depuis 2017

Dans notre dépar­te­ment, le trait prin­ci­pal est mal­heu­reu­se­ment et sans sur­prise la mon­tée de l’extrême droite (Rassemblement natio­nal + Zémmouriens).  De 2017 à 2022, elle gagne dans cha­cune des quatre cir­cons­crip­tions au moins 10 %. Heureusement, elle n’atteint pas les mêmes som­mets qu’à la pré­si­den­tielle (entre 30 et 40 %) se repliant de 7 à 10 %. Ce doit être un objec­tif majeur pour la NUPES de conquête de ces électeurs/rices sou­vent de milieux populaires.

Les Républicains sou­vent en recul

Dans notre  dépar­te­ment, long­temps son fief inex­pug­nable, la droite clas­sique, autour des Républicains (LR) voit ses scores s’éroder de légis­la­tives à légis­la­tives, à part Olivier Marleix qui se main­tient bien dans la 2ème cir­cons­crip­tion. Mais elle remonte un peu la pente si on com­pare au score mini­ma­liste de Valérie Pécresse à la présidentielle.

La macro­nie : ten­dance géné­rale au recul

Les can­di­dats macro­nistes reculent dans des pro­por­tions variées (de 2,33 à 12,81 %) entre les légis­la­tives de 2017 et celles de 2022, sauf dans la cir­cons­crip­tion de Châteaudun où l’opportuniste Philippe Vigier est pas­sé de l’UDI à l’apparentement MODEM lui per­met­tant d’afficher un gain de 22,26 % (aux dépens de LR). Par rap­port aux résul­tats de la pré­si­den­tielle, les can­di­dats macro­nistes obtiennent des résul­tats contras­tés :  — 7,61 % sur la 2ème  cir­cons­crip­tion, + 1,47 % sur la 3ème, + 0,52 % sur la 1ère et  + 17,06 % sur la 4ème mais il s’agit là du trans­fuge Vigier…

NUPES, une pro­gres­sion en demi-teinte

Pour la NUPES, la pro­gres­sion de 2017 à 2022 n’est pas aus­si impor­tante qu’à l’échelle natio­nale. La meilleure pro­gres­sion entre les deux légis­la­tives revient à Valéria Orfila sur la 3ème cir­cons­crip­tion avec un gain d’au-delà de 6 %. Elle est sui­vie par Quentin Guillemain qui fait pro­gres­ser le total Gauche + Écologie de 4 %. Kévin Boëté sur la 2ème engrange 1,83 % de plus, mais Mathieu Gaston sur la 4ème accuse un repli de 1,38 %.

Si l’on com­pare à la pré­si­den­tielle, le recul tourne autour de 4–5 % sauf sur la cir­cons­crip­tion de Dreux où il atteint 11,45 %. Manifestement, le vote jeune (et moins jeune) des quar­tiers de l’ag­glo­mé­ra­tion drouaise qui avait fait le haut score de Jean-Luc Mélenchon a subi de plein fouet l’abstention.

Au final, seul Quentin Guillemain dans la 1ère cir­cons­crip­tion passe la barre pour le scru­tin de bal­lo­tage. Les mili­tants des dif­fé­rentes com­po­santes de la NUPES dans le dépar­te­ment auront à cœur d’aller don­ner un coup de main pour ten­ter de faire chu­ter Guillaume Kasbarian (LREM rebap­ti­sé Renaissance). Quoiqu’il en soit, la NUPES doit conti­nuer dans le plu­ra­lisme et se soli­di­fier pour appor­ter un espoir de vrai changement.